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excipit de l'étranger

Publié le 12/01/2013

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Commentaire n°1 : L'étranger A. Camus « Réflexion sur la sentence « Albert Camus est né à Alger dans un milieu modeste en 1913. Il connait la pauvreté, la maladie et la guerre. Il n'a pas participé à cette dernière en tant que combattant, mais son métier de journaliste et son départ pour la France, lui ont permis d'y participer indirectement. Les prises de consciences induites par ses expériences douloureuses, l'amènent à attacher son nom à une doctrine personnelle, la philosophie de l'absurde. Auteur engagé, il s'est adonné à différents genres littéraires et a rédigé la trilogie de l'absurde, comprenant une pièce de théâtre (Caligula), un essai (Le mythe de Sisyphe) et un roman (L'étranger). Parmi ses nombreuses oeuvres, on retiendra également La peste (1947, allégorie de tous les maux de l'homme : violence, orgueil, égoïsme,...), Les justes (1949, pièce de théâtre) et L'homme révolté (1951, thème de la révolte très important pour Camus : selon lui, elle est le remède à l'absurdité de la vie et au non-sens de l'homme). Cet auteur humaniste, préconise la liberté et rejette la religion comme explication du monde. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1957, signifiant la reconnaissance de ses paires pour ses oeuvres avant-gardistes et son avancée littéraire. L'étranger, rédigé en 1942, est l'un de ses multiples romans, écrit son forme de journal intime. Le personnage narrateur, Meursault, est anti-conventionnel, anti-conformiste, « étranger « à la société et à lui-même, mais pourtant confronté à la civilisation et à la constitution. Décalé par rapport à la norme, il peut d'emblée dérouter le lecteur par son absence de sentiments. L'extrait étudié se situe au début du chapitre 5 de la deuxième partie. On retrouve Meursault ayant déjà été condamné pour son crime et attendant son dernier jour en prison, qui refuse pour la troisième fois de voir l'aumônier. En effet, la mort est pour lui un fait de la vie auquel tous les êtres humains doivent forcément faire face. Il convient donc de se demander en quoi cette fin de roman offre-t-elle une délibération sur l'absurdité des conventions humaines. Tout d'abord nous nous intéresserons à l'idée de fatalité, puis nous remarquerons que Meursault est étrangement perspicace dans son attente, et qu'il rejette la société et ses conventions, enfin nous verrons qu'il s'agit d'un récit original, exprimant une philosophie pessimiste. - Plan : I) La fatalité L'enchaînement implacable des évènements Un destin lié avant tout au hasard II) Un personnage étonnamment lucide mais qui rejette la société L'attente et le possible avec un raisonnement surprenant Le thème du rejet

« Dans un premier temps, nous remarquerons l’idée de fatalité, cet enchaînement inévitable des évènements conduisant Meursault à sa mort, et l’importance du hasard concernant le destin du narrateur. Tout d’abord, nous nous intéresserons à la mort elle-même du narrateur, mort qui doit inévitablement se produire selon l’enchaînement implacable des évènements.

Pendant ses derniers jours, Meursault pense souvent à sa propre mort, le « rite implacable » (l.38, métaphore de la fin) parce que « c’est la seule chose vraiment intéressante pour un homme » (79 et 80).

Il est vrai que la mortalité est quelque chose effrayante pour un homme, et c’est naturel.

Dans ce passage, Meursault parle « d’échapper la mécanique » (l.5), c’est-à-dire la machine qui va le tuer, mais cela veut dire aussi la mort même.

Exactement comme les mortelles dans les tragédies grecques, qui essaient de vaincre les dieux, au fond Meursault veut échapper à son destin, celui de la mort.

« Ce qui comptait, c’était une possibilité d’évasion, un saut hors du rite implacable, une course à la folie qui offrît toutes les chances de l’espoir » (l.36 à 40).

De plus, Meursault parle de l’imagination de la mort qui est plus effrayante.

C’est la « préméditation irrésistible » dont il a peur (l.29).

Il dit que son espoir est « d’être abattu au coin d’une rue, en plein course et d’une balle à la volée » (l.41 et 41).

Il préfère être tué comme un criminel dans les romans policiers, sans ayant dû penser de sa mort.

Surtout, le fait qu’« on ne sait jamais » (l.20 et 21) quand elle arrivera, selon Meursault, laisse le hasard maître de la fin. Ensuite, nous verrons que comme au cours du livre, Meursault parle directement du hasard dans la vie, ce passage s’intéresse aussi à l’imprécis.

Les formes verbales diverses du présent, du future et du subjonctif imparfait (qui souligne l’incertitude, la possibilité de réalisation d’une action, mais aussi le doute) au début du passage amplifie ce sens du hasard : «je n’ai rien à lui dire » (l.2), « je n’ai pas envie de parler » (l.

2 et 3), « je le verrais » (l.3) ou encore «eussent » (l.15).

Toute l’histoire du roman est racontée dans le temps passé.

Par exemple, la présence du verbe « voir », placé dans le futur passé (ou conditionnel présent), veut autrement dire « aura vu », ce qui a pour but d’amplifier une lecture imprécise.

De plus, le narrateur se demande l’importance de l’heure où la décision avait été prise, ou des gens qui l’avaient décidée, et au nom de quel peuple (français ou tout autre) il va être tué.

Tout cela, pour lui, « avait une disproportion ridicule » (l.

48), était tellement arbitraire, et en fait était le résultat du hasard, car toujours, « cela enlevait beaucoup de sérieux à une telle situation » (l.59 et 60).

Il compare ces faits avec la certitude de son destin, de sa mort, en remarquant, « dès la seconde où (la décision) avait été prise, ses effets devenaient aussi certains, aussi sérieux, que la présence de ce mur tout le long duquel j’écrasais mon corps » (165).

Il démontre avec cette comparaison le ridicule de justement prendre telle décision.

Dans ce passage, toute à la fin de son œuvre, Camus fait donc savoir au lecteur sa position contre la peine de mort avec un tel argument. Dans un second temps, nous verrons que dans cet extrait, Meursault apparait comme étrangement lucide dans son attente, il envisage le possible avec un raisonnement froid,. »

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