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L'exemple de Vichy

Publié le 22/02/2012

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En juin 1940, la France est coupée en deux. La partie nord, au-dessus d'une ligne qui va du lac de Genève à la frontière atlantique espagnole est occupée par la Wehrmacht. Ainsi en a décidé l'armistice, signé le 22 juin. Le gouvernement, replié à Vichy, reste théoriquement souverain en zone sud -si l'on excepte les zones annexées par l'Italie. Le 10 juin 1940, le Parlement vote les pleins pouvoirs à un vieux maréchal, Philippe Pétain, héros de la première guerre mondiale.Profondément réactionnaire, Pétain s'empresse d'abolir la République, refuse de se réfugier dans les colonies françaises d'Afrique du Nord pour continuer la lutte, et décide d'entamer une politique de collaboration avec l'Allemagne. Il est en effet persuadé que le Reich va gagner cette guerre et imagine que le nouvel État français, dont la devise est « Travail, famille, patrie » aura sa place dans le « Nouvel ordre européen » que les nazis veulent instaurer sur le continent. Hitler accepte de jouer le jeu, réussissant pour un temps à faire croire aux hommes de Vichy que se sont eux qui tirent les ficelles. Vichy entame une « révolution nationale » qui doit aboutir au « redressement intellectuel et moral » du pays. On épure l'administration de ses éléments jugés subversifs - les francs-maçons, les communistes, les hommes de la IIIe République et bientôt les Juifs. La population est réorganisée dans un cadre corporatiste, qui doit mettre fin aux antagonismes de classes... Vichy s'enfonce dans la collaboration, dont Pierre Laval, éphémère chef du gouvernement -de juillet à décembre 1940- est l'un des plus fervents artisans. Il revient aux affaires en avril 1942, sous la pression allemande. Laval accepte le principe de la relève, qui consiste à échanger un prisonnier de guerre contre trois travailleurs français, autorise la police française à épauler la Gestapo dans sa traque aux résistants -accords Bousquet-Oberg, signé en août 1942- et à organiser des rafles de juifs étrangers en zone sud. Dans le même temps, l'économie française devient la première vache à lait du Reich. Après le débarquement allié en Afrique du Nord, en novembre 1942, le masque tombe. L'Allemagne envahit la zone sud. Il devient clair que la France, aux yeux d'Hitler, ne sera jamais un partenaire, tout au plus un vassal. Pourtant, commence pour Vichy une sinistre fuite en avant afin de satisfaire, et souvent devancer, les desiderata de l'occupant. En janvier 1943, le gouvernement autorise la création de la Milice, qui se met à chasser impitoyablement la Résistance et laisse faire les exécutions de ces « terroristes », jugés par des tribunaux d'exception. Les rafles de juifs français et étrangers redoublent. En février 1943, le gouvernement accepte l'instauration du Service du travail obligatoire (STO), qui oblige des ouvriers français à partir travailler en Allemagne. Cette décision est lourde de conséquences, car elle provoque la formation des premiers maquis, ce qui oblige le pouvoir à s'engager dans une guerre civile larvée. A l'automne 1943, Pétain, qui finit par émettre quelques protestations, doit définitivement faire allégeance. Berlin le somme de constituer un nouveau gouvernement « dans le sens acceptable pour le gouvernement du Reich », et installe un « délégué spécial » allemand à Vichy. L'État français devient un État policier et terroriste à la solde du Reich nazi.

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