Exercice de correction.

   L'Astrée, d'Honoré d'Urfé, est un roman pastoral qui n'a pas dû son immense succès aux qualités de sa narration, car la langue de l'auteur est aussi peu adaptée que possible aux exigences du récit. On en jugera par le texte suivant, où l'on voit la bergère Léonide s'en aller sur les routes pour quérir le druide Adamas, son oncle, et l'amener auprès du berger Céladon, malade. On corrigera ce texte, vocabulaire et, surtout syntaxe, de manière à lui donner la forme d'une narration vivante.    Ainsi Léonide partit avec dessein, quoique la nuit fût au commencement fort obscure, de ne s'arrêter qu'elle ne fût chez son oncle, de qui la demeure était sur le penchant de la montagne de Marcilly, assez près des vestales et druides de Laigneu. Mais son voyage fut beaucoup plus long qu'elle ne pensait ; car, arrivant sur la pointe du jour, elle sut qu'il était allé à Feurs, et qu'il n'en reviendrait de deux ou trois jours, qui * fut cause que, sans s'y arrêter beaucoup, elle en prit le chemin, tant lasse toutefois que, n'eût été le désir de la guérison du berger qui ne lui donnait nul repos, sans doute elle eût attendu Adamas chez lui, où elle ne fit que se reposer environ une demi-heure, parce que n'étant accoutumée à ce travail, elle le trouvait fort difficile, et, lorsqu'il lui sembla de s'être assez rafraîchie, elle partit seule, comme elle était venue. Mais à peine avait-elle fait une lieue qu'elle vit venir de loin par le même chemin qu'elle avait fait une nymphe toute seule, que peu après elle connût pour être Sylvie. Cette rencontre ne lui donna pas un petit sursaut, croyant qu'elle lui vint annoncer la mort de Céladon, mais ce fut tout au contraire ; .car elle sut par elle que depuis son départ il avait fort bien reposé, et qu'à son réveil il s'était trouvé sans fièvre, qu'à cette occasion Galathée l'avait fait incontinent partir pour la rattraper, afin de l'en avertir et de lui dire que le berger étant en si bon état, il n'était pas besoin d'amener Adamas.    Honoré d'Urfé.