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Existe-t-il une contradiction entre l'affirmation de la liberté humaine et le déterminisme scientifique ?

Publié le 24/03/2004

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La compatibilité possible entre liberté et déterminisme dépend pour une large part de la définition donnée à la liberté et des limites qui lui sont reconnues. Si la liberté, pour être réelle, doit être infinie, comment accepter qu'elle soit limitée par le déterminisme ?

La problématique, dans ces conditions, revient à se demander : • l'explication causale est-elle adéquate pour expliquer les comportements humains, comme elle l'est pour expliquer les phénomènes de la nature ? • l'homme peut-il être intégralement objet de connaissance scientifique, qu'il s'agisse des sciences naturelles (biologie) ou des sciences sociales (sociologie)? • les sciences sociales, ou humaines, comme on dit en français, laissent-elles une place à la liberté humaine? La problématique étant fort complexe, comme on le voit, on se bornera à son premier aspect. Il servira de cadre à l'analyse des notions de liberté et de déterminisme.

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« demeurent inaccessibles et dont les conséquences ne nous plaisent pas toujours.

Peut-on alors prétendre choisirson être ou sa destinée ? Faut-il par conséquent suivre la voie de la raison, celle de l'éducation et de la logique,bien qu'elle puisse nous renvoyer à une perte de liberté ? La raison n'est-elle pas illusoire ? Il peut arriver que la liberté se fonde sur l'ignorance, faisant ainsi l'économie du savoir.

À travers le risque qu'elleimplique, l'épreuve du doute et la notion de responsabilité qui en semblent indissociables, la liberté peut aussireprésenter un fardeau dans l'existence.

Le jeu est un bon exemple de la liberté qui s'exprime au travers de la prisede risque. Liberté humaine et déterminisme naturel • L'affirmation de la liberté humaine pose en effet le problème du rapport de l'homme avec la nature.

De fait, lanature (le monde), pour peu que nous la pensions, que nous essayions de la comprendre, nous apparaît comme lerègne du déterminisme : tout phénomène a une ou plusieurs causes et « s'explique » par sa ou ses causes.Comprendre quelque chose, c'est donc nécessairement le déterminer.• Or, l'homme fait partie de la nature, du monde : comment donc peut-il concilier sa liberté avec le déterminismenaturel ? Les principales et classiques réponses possibles sont les suivantes :a) Poser que le déterminisme naturel n'est pas absolu, et qu'il existe une certaine contingence naturelle (cf.

parexemple, le clinamen des atomes chez Épicure et Lucrèce) qui s'accroîtrait à mesure que l'on passe de l'ordrephysique à l'ordre biologique et à l'ordre humain. Épicure: Vide, atomes et agrégats 1.

Un système matérialistePour Épicure, rien ne naît de rien, si bien que tout ce qui commence à exister n'est pas créé, ne surgit pas dunéant, mais provient d'assemblages d'atomes, infinis en nombre, inaltérables et indivisibles.

Ce qui existe de touttemps, ce sont ces corps premiers, auxquels Épicure attribue une forme, une grandeur et un poids, et qui sontanimés d'un mouvement perpétuel dans le vide (Lettre à Hérodote).

C'est à partir d'eux que se forment tous lescorps dont nous faisons l'expérience. 2.

Le cliname n et la composition des corps Si le mouvement des atomes était toujours nécessairement le même selon une chute rectiligne et verticale, ils ne serencontreraient pas et ne pourraient pas s'agréger les uns aux autres.

Sous le nom de clinamen, Épicure désignedonc une liberté dans le mouvement des atomes, une déclinaison de leurs mouvements par lesquels ils entrent encontact en des temps et des lieux déterminés pour former des corps.

Le matérialisme d'Épicure suppose la liberté.

Ilen va de même pour l'homme : ce dernier est libre de penser ce qu'il veut parce qu'il est doté du pouvoir de choisirparmi les simulacres.Les simulacres, qui sont vus et pensés par l'homme, sont les petites parties des corps qui se détachent lorsque lesatomes en mouvement dans les agrégats s'entrechoquent. b) Poser un dualisme fondamental entre la matière et l'esprit.

La nature, le monde de la matière, est le lieu d'undéterminisme rigoureux, tandis que l'esprit, la pensée, est celui de la liberté.

Cf.

le dualisme cartésien : en tant quecorps, l'homme appartient à la nature et est soumis à ses lois, mais en tant qu'âme, que pensée, il leur échappe. c) Poser que le déterminisme de la nature est total et que l'homme n'y échappe pas ; que la liberté humaine estdonc illusoire. Le rationalisme cartésien nous montre déjà qu'une volonté infiniment libre, mais privée de raison, est une volontéperdue.

Plus nous connaissons, plus notre liberté est grandie et fortifiée.

Si nous développons notre connaissanceau point de saisir dans toute sa clarté l'enchaînement rationnel des causes et des effets, nous saisirons d'autantmieux la nécessité qui fait que telle chose arrive et telle autre n'arrive pas, que tel phénomène se produit, alors quetel autre ne viendra jamais à l'existence.

Pour Spinoza, une chose est libre quand elle existe par la seule nécessitéde sa propre nature, et une chose est contrainte quand elle est déterminée par une autre à exister et à agir.

Ausens absolu, seul Dieu est infiniment libre, puisqu'il a une connaissance absolue de la réalité, et qu'il la fait être et. »

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