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Existe-t-il une mémoire collective ?

Publié le 27/02/2004

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[La mémoire relève toujours de l'individualité. Ce que j'ai vécu m'appartient en propre. On ne peut pas additionner les mémoires individuelles. Au mieux peut-on parler de mémoire commune.]

Chaque individu est différent Il n'est pas besoin d'être philosophe pour savoir que chaque individu garde d'une même situation des souvenirs différents. Lorsque, entre amis, l'on évoque un passé commun, on met en avant des impressions, des images qui nous ont particulièrement marqués. Ces dernières ne sont jamais exactement les mêmes pour les uns et les autres. Que la société ait un rôle de premier plan dans la constitution de la mémoire est indéniable. Mais, la personnalité véritable d'un individu  ne peut se résoudre ainsi.

La mémoire collective est une réalité psychologique et sociologique indéniable. Sans elle, un peuple perd son identité. Chaque individu a besoin de se rattacher à des traditions, à un patrimoine commun. TOUTEFOIS, il n'y a pas de mémoire collective. On ne peut pas partager les mêmes souvenirs selon que l'on est riche ou pauvre, jeune ou vieux, homme ou femme. La mémoire est une réalité individuelle et personnelle.

« Maurice Halbwachs, marchant sur les traces d'Emile Durkheim, pense que la mémoire individuelle est tributairede la mémoire collective.

Une collectivité donnée fournit à la conscience de chacun des cadres sociaux luipermettant de reconstruire ses souvenirs.

Cette reconstruction se situe à la jonction de différents niveaux demémoire collective: la famille, la classe sociale, la religion.Encore est-il que nous pouvons soutenir et étayer nos souvenirs par le recours à ce que Halbwachs a appeléles cadres sociaux de la mémoire.

Chacun de nous est constamment invité à mettre sa biographie à jour, etnotre temps individuel, que nous conservons en le rappelant à notre entourage, s'inscrit dans le tempscommun du calendrier, des commémorations et des grands événements de l'histoire. La mémoire collective est une réalité psychique autonomeIl n'est pas faux de parler de l'«esprit d'un peuple» comme on parle de la personnalité d'un individu.

Cet«esprit» n'est autre que la mémoire collective.

Elle est créatrice en ce sens qu'elle ne se contente pas deconserver le passé, mais elle le reconstruit en y intégrant des éléments qui appartiennent au présent.Halbwachs observe en outre que les croyances sociales sont le plus souvent des souvenirs — ce qui estparticulièrement manifeste dans le cas des croyances religieuses : « La religion est une survivance.

Elle n'estque la commémoration d'événements ou de personnages sacrés depuis longtemps terminés ou disparus.

Et iln'y a pas de pratique religieuse qui, pour rester telle, ne doive s'accompagner, tout au moins chez l'officiant,et, si possible, chez les fidèles, de la croyance en des personnages divins ou sacrés, qui ont manifestéautrefois leur présence et exercé leur action en des lieux et à des époques définies, et dont les pratiquesreproduisent les gestes, les paroles, les pensées, sous une forme plus ou moins symbolique.

Ainsi toutereprésentation religieuse est à la fois générale et particulière, abstraite et concrète, logique et historique.Qu'on examine un article de foi, qui s'accompagne de preuves théologiques.

La théologie applique à desnotions définies des méthodes de raisonnement rigoureuses.

Cet article de foi est donc une vérité rationnelle.Qu'on le regarde d'un peu plus près : il suppose l'existence du Christ, la réalité de ses paroles, de sa vie, de samort, de sa résurrection.

Ce qui nous paraissait une vérité logique est devenu, ou plutôt était dès le début,un souvenir » (id., p.

386). [La mémoire relève toujours de l'individualité.

Ce que j'ai vécu m'appartient en propre.

On ne peut pas additionner les mémoires individuelles.

Au mieux peut-on parler de mémoire commune.] Chaque individu est différentIl n'est pas besoin d'être philosophe pour savoir que chaque individu garde d'une même situation des souvenirsdifférents.

Lorsque, entre amis, l'on évoque un passé commun, on met en avant des impressions, des imagesqui nous ont particulièrement marqués.

Ces dernières ne sont jamais exactement les mêmes pour les uns etles autres.Que la société ait un rôle de premier plan dans la constitution de la mémoire est indéniable.

Mais, lapersonnalité véritable d'un individu ne peut se résoudre ainsi.

En effet, celle-ci ne commence vraiment qu'àpartir du moment où l'individu, utilisant les données (qui lui viennent, c'est vrai, de la société) fait avec elles,« son » oeuvre, porte « ses » jugements, fait «sa» synthèse propre qui n'est plus celle des autres. L'histoire de chacun est une histoire singulièreAucun destin ne ressemble exactement à un autre.

La vie de chaque homme est la résultante d'unecombinaison d'éléments innombrables.

Je suis le seul à avoir vécu ce que j'ai vécu.

C'est la raison pour laquellemon histoire m'appartient en propre, même si elle s'inscrit dans un cadre plus général: l'époque, l'appartenanceà une classe sociale donnée, etc. Il est préférable de parler de mémoire communeLes anciens combattants peuvent mettre en commun leurs souvenirs.

Mais ceux qui, bien qu'appartenant à lamême classe d'âge, n'ont jamais fait la guerre ont d'autres souvenirs.

S'il existe une mémoire commune (parexemple celle des résistants sous l'occupation allemande), il n'existe pas de mémoire collective.

Ceux qui sesont ralliés au gouvernement de Vichy et ceux qui s'y sont opposés n'ont évidemment La notion de mémoire collective est une notion qui est intimement liée à la sociologie.

Auguste Comte, à qui. »

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