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n'existe-t-il de vérités que scientifiques ?

Publié le 18/03/2005

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Toricelli refit cette expérience en imaginant des dispositifs expérimentaux différents. Pour dissiper toutes les objections contre l'existence du vide, Pascal demandera à son beau-frère Florin Périer d'organiser l'expérience du Puy-de-Dôme. Celle-ci montrera que la hauteur du vif-argent dans un tuyau est moindre en haut qu'en bas de la montagne. Il s'ensuit nécessairement que la pesanteur ou pression de l'air est la seule cause de cette suspension du vif-argent, et non pas l'horreur du vide. Pascal en conclura que dans le jugement qu'ils ont fait que la nature ne souffrait point du vide, les anciens « n'ont entendu parler de la nature qu'en l'état où ils la connaissaient [...] ils ont entendu qu'elle n'en souffrait point dans toutes les expériences qu'ils avaient vues, et ils n'auraient pu sans témérité y comprendre celles qui n'étaient pas en leur connaissance. « (« Préface pour le traité du vide «). L'expérience est souvent à l'origine de nouvelles lois et théories. Il appartient au savant de mettre en place les conditions garantissant l'objectivité et la rigueur des observations et des expérimentations. En physique, une théorie, logiquement valide, sera tenue pour vraie si l'expérience, dont on contrôle tous les paramètres, vient la confirmer.

• Comment caractériser le vrai en matière de connaissance scientifique? Qui est en mesure de le reconnaître? Comment?

Le vrai dans le domaine scientifique désigne ce qui est vérifiable de façon universelle (puisqu'il est rationnel), et par conséquent objective.

• La vérité scientifique est-elle alors éternelle, établie une fois pour toutes? Ne voyons nous pas, cependant, les théories scientifiques changer, des expériences aujourd'hui déclarées valides et demain reconnues fausses?

La vérité scientifique n'est pas immuable,

• Et certaines théories ne deviennent-elles pas des approximations de théories plus nouvelles? Que penser de certaines théories modernes comme la mécanique quantique, qui défient logique et raison classiques?

Si la vérité scientifique peut être approximative, variable, est-ce bien une vérité? La vérité scientifique existe-t-elle vraiment? Ne nous échappe-t-elle pas

sans cesse?

Le progrès scientifique jette paradoxalement un doute grave sur la valeur de la vérité scientifique.

• Et d'ailleurs, le domaine scientifique est-il le seul auquel nous devions donner notre assentiment? Ne pensons-nous pas détenir une vérité aussi puissante que celle de la science quand nous éprouvons un sentiment, une sensation précise devant un objet, quand nous expérimentons un vécu subjectivement riche?

Notre vérité personnelle et affective, subjective, constitue aussi une vérité.

• Et qu'en est-il du vrai dans l'art? Hegel ne disait-il pas que «le beau est le vrai« (bien que le vrai du beau soit différent de celui de l'idée ou du concept)? Ce vrai ne traverse-t-il pas les millénaires? N'éprouvons-nous pas la même émotion, devant les peintures

rupestres, que celle de ses créateurs, il y a bien longtemps?

 

La vérité de l'art peut être plus marquante et plus certaine que celle de la science, et pourtant elle est purement subjective, bien qu 'universelle.

• Et que penser de vérités plus impalpables encore, comme les vérités religieuses, auxquelles nous donnons notre assentiment par une foi puissante, expérience purement personnelle sans aucun appui «matériel« ni «objectif«?

• Objective, subjective? Où se trouve, en définitive, la vérité? Existe-t-il des critères de la vérité?

En définitive, la vérité sous une forme rigide et absolue nous échappe toujours et il n 'y a de vérité que provisoire, en science comme en toute autre chose.

« Ainsi que le souligne Claude Bernard, le mot «exception» est antiscientifique.

Contrairement aux théories scientifiques, les théories économiques, historiques ne permettent pas de prédire les faits defaçon certaine.

On peut dire qu'en ce qui concerne les sciences humaines, c'est bien plusl'exception qui est la règle.Prenons l'exemple de l'histoire.

Il nous faut reconnaître que dans le domaine historique où toutinflue sur tout, le savant ne peut pas isoler les causes déterminantes avec la même rigueur que le physicien ou le chimistes qui, dans l'enceinte du laboratoire, savent constituer un système clos decauses et d'effets en nombre limité.L'histoire n'est pas une « science exacte » puisqu'elle ne peut pas prévoir l'avenir.

Quand les événements sontpassés, l'historien les met en perspective, trouve les « causes » économique, politiques d'une guerre et d'unerévolution.

Mais nul n'aurait pu déterminer à l'avance la date et les modalités de cette guerre ou de cetterévolution à la manière de l'astronome qui prévoit par exemple le moment précis d'une éclipse solaire.Seignobos a déclaré par exemple qu'il n'avait « prophétisé » qu'une fois, en 1913, assurant qu'il n'y aurait pasde longtemps une guerre entre la France et l'Allemagne ! La validation par l'expérience n'est possible qu'en scienceL'expérience vient souvent contredire des théories en vigueur.

Ainsi, par exemple, depuis Aristote, onprétendait que la nature avait horreur du vide.

Or, en 1643, des fontainiers de Florence rapportent à Torricellil'observation étrange qu'ils avaient faite : l'eau ne monte plus dans une pompe aspirante vide au-delà de10,33 mètres.

Toricelli refit cette expérience en imaginant des dispositifs expérimentaux différents.

Pourdissiper toutes les objections contre l'existence du vide, Pascal demandera à son beau-frère Florin Périerd'organiser l'expérience du Puy-de-Dôme.

Celle-ci montrera que la hauteur du vif-argent dans un tuyau estmoindre en haut qu'en bas de la montagne.

Il s'ensuit nécessairement que la pesanteur ou pression de l'air estla seule cause de cette suspension du vif-argent, et non pas l'horreur du vide.

Pascal en conclura que dans lejugement qu'ils ont fait que la nature ne souffrait point du vide, les anciens « n'ont entendu parler de lanature qu'en l'état où ils la connaissaient [...] ils ont entendu qu'elle n'en souffrait point dans toutes lesexpériences qu'ils avaient vues, et ils n'auraient pu sans témérité y comprendre celles qui n'étaient pas en leurconnaissance.

» (« Préface pour le traité du vide »).L'expérience est souvent à l'origine de nouvelles lois et théories.

Il appartient au savant de mettre en placeles conditions garantissant l'objectivité et la rigueur des observations et des expérimentations.En physique, une théorie, logiquement valide, sera tenue pour vraie si l'expérience, dont on contrôle tous lesparamètres, vient la confirmer.

Il est impossible, dans les autres domaines de la connaissance, de parvenir àune telle objectivité.

Le sociologue ou l'historien, par exemple, ne parviendra jamais à isoler les paramètresexpérimentaux lui permettant de vérifier sa théorie. [La science ne peut pas prétendre avoir le monopole de la vérité.

La raison n'est pas seulement scientifique.

La notion de vérité a un champ d'application quidépasse le cadre de l'activité scientifique.

La science ne connaît qu'une part infime du réel.

La vérité concerne également la morale et les sentiments.] La science est-elle bien la seule voie d'accès à la vérité? Ce qui est scientifiquement établi peut-il suffire ànourrir la soif humaine du vrai ? Rien de plus contestable que ce type de démarche.Il faut donc poser la question : quand la science revendique le monopole de la vérité et soutient qu'au-delà duchamp qu'elle explore et de la preuve mathématico-physique la vérité fait place aux rêves et aux chimères, lechamp de la métaphysique conçue comme vraie doit-il être répudié ? Un premier ordre d'interrogation s'offre ànous.

La métaphysique ne prouve pas objectivement ce qu'elle affirme.

Doit-elle être rejetée?Or, puis-je et dois-je douter que je suis? Si je ne puis le prouver scientifiquement, toutefois je saisis mon êtreet je sais que j'existe comme moi et même comme cogito.

Je dois donc ici, dans le domaine métaphysique,tenir pour vrai ce qui n'est pas scientifiquement prouvé.La métaphysique retrouve d'ailleurs une forme de vérité dans la me-sure où les sciences faisant profession detirer toute vérité de l'objet, du contrôle scientifique, de la preuve mathématique et physique, etc.

retrouventnéanmoins dans cet objet quelque chose du sujet lui-même.

Donc, bien au-delà de la vérité scientifique, etinformant cette dernière, se manifeste l'esprit humain fondateur.

Comme l'écrivait Husserl : « L'esprit, et mêmeseul l'esprit, existe en soi et pour soi ; seul, il repose sur soi et peut, dans le cadre de cette autonomie etseulement dans ce cadre, être traité d'une manière véritablement rationnelle.

[...] Quant à la nature,considérée dans la vérité que lui confèrent les sciences de la nature, elle n'a qu'une autonomie apparente.[...] Car la nature vraie, au sens des sciences de la nature, est l'oeuvre de l'esprit qui l'explore.

» (La crise del'humanité européenne et la philosophie).

La science elle-même présuppose donc une vérité métaphysique,comme première assise de tout le reste.Envisageons maintenant la poésie:. »

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