Devoir de Philosophie

L'EXISTENCE DU DEVOIR

Publié le 07/06/2012

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La premièoe question ,qui se pose, c'est de savoir comment nous est connue la loi du devoir qui s'impose à l'homme. C'est notre propre conscience qui nous la révèle. Il s'agit ici, non de la conscience psychologique, qui n'est qu'un témoin de ce qui se passe en nous, mais de la conscience morale, qui juge, apprécie la valeur morale de nos actions, qui proclame ce qu'il faut faire et ce qu'il faut éviter. La conscience psychologique rn 'avertit que je suis en colère ; la conscience morale m'apprend que j'ai tort d'être en colère. Nous étudierons donc d'abord la conscience morale. Après une analyse sommaire, nous dirons sa nature et sa valeur.

« !.- 254 MORALE THÉORIQUE rité ou déméri·té, que nous sommes dignes d'une récompense, ou passibles d'une punition.

2° Un élément affectif fait de sentiments morau,x, qui ac­ compagnent les jugements : Avant l'action, un sentiment supérieur d'attrai-t pour le bien, de répulsion pour le mal, un sentiment de respect aussi pour la loi du devoir.

· Après l'action, un sentiment de satisfaction morale, si nous avons bien agi ; des sentiments de remords et de repentir, si nous avons rnal agi 0): · Lorsqu'il s'agit, non plus de nos actes, mais des actes de nos semblables, pendant que notre jugement prononce, notre cœur aussi est en jeu.

Pour celui qui fait le bien, nous éprou­ vons, selon le degré, respect, bienveillance, sympathie, amour, admiration.

Si, au contraire, l'acte dont nous sommes témoins est mauvais, nous avons du mépris, de l'aversion, de l'indigna­ tion, de l'horreur.

Parmi les sentiments inspirés par la conscience morale, il faut mentionner particulièrement le respect.

D'après Kant, le respect est le sentiment m9ral par excellence, celui auquel on reconnaît la loi morale.

« Devant un grand sei­ gneur je m'incline, disait Fontenelle, mais mon esprit ne s'incline pas.

,, A quoi .Kant ajoutait : cc Devant l'humble bourgeois, en qui je vois 1 'honnêteté du caractère portée à un degré que je ne trouve pas en moi-même, mon esprit s'incline, que je le veuille ou n~m et si haut que je porte la tête pour lui faire remarquer la· supério­ rité de mon rang.

n Le respect est donc ce tribut que chacun paie à la supériorté morale et à la vertu.

Il s'adresse d'abord à la loi morale, puis nous l'étendons aux personnes qui, par leur conduite, (1) Il ne faut pas confondre le remords et le repentir, deux sen­ timents essentiellement différents.

« Il y a des murmures, des révoltes dans le premier ; il est donc mêlé de colère ; on le subit en le maudissant, et, par la douleur qu'il inflige, il exaspère encore la perversité.

Le repentir, au contraire, est attaché à la souffrance; il l'accepte sans murmure et même comme mé­ ritée; il la bénit, il la prolonge jusqu'à ce qu'il ait, par une sorte de compensation, payé sa rançon à la loi.

Aussi le remords n'est pas une expiation, mais un tourment ; le repentir est Je retour à l'innocence », que la langue chrétienne appelle la conversion.

(Cf.

E.

CnARLBs, Lect.

phil., Il, p.

219.) i 1 1 J ~. »

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