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L'existence de l'inconscient fait-il que le Moi n'est pas maître dans sa propre maison ?

Publié le 09/03/2004

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Par inconscient, nous entendons tout d’abord, au sens trivial du terme, tout ce qui n’est pas conscient, c'est-à-dire tout ce qui est en dehors de la conscience à un moment donne (l’infraconscient) ou tout ce qui est inaccessible a la conscience. Mais si nous prenons ce terme tel qu’il est défini dans la théorie psychanalytique, nous dirons que l’inconscient est un maillage d’idées, de perceptions et d’émotions qui composent le psychisme. Il n’est pas seulement ce qui s’oppose à la notion de conscience, mais bien une structure dynamique, qui peut réagir et être modifiée par les perceptions du sujet.
Lorsque nous parlons de « moi «, nous faisons allusion à un concept défini par Sigmund Freud en 1920 dans sa seconde topique. Le Moi correspond en effet à la conscience, dans laquelle émergent les fantasmes qui émanent du « ça « (l’inconscient) s’ils n’ont pas été refoulés et maintenus dans ce dernier par le « surmoi « (la dimension idéalisée du sujet lui-même).
 
L’expression : « Le moi n’est pas maitre dans sa propre maison « est de Freud lui-même, qui l’a employée dans l’un de ses Essais de psychanalyse pratique. Pour la comprendre, il faut connaitre la seconde topique a laquelle nous venons de faire allusion, car si le moi n’est pas maitre dans sa propre maison, c’est parce que sa tentative de maitrise est mise en péril par les pulsions qui émanent de l’inconscient, et les incitations au refoulement de ces dites pulsions qui proviennent du surmoi. Mais nous ne commencerons pas nous interroger sur la validité de la thèse affirmant l’existence de l’inconscient. En effet, il s’agit d’une hypothèse de travail, d’un mode de compréhension de l’esprit humain, qui n’est ni dépourvue de critiques, ni d’affirmations concurrentes. Par ailleurs, nous verrons que quand bien même nous acceptons le mode de compréhension Freudien de l’esprit humain, nous ne pouvons affirmer que le moi n’est pas maitre en général dans sa propre maison : au contraire, il s’efforce précisément de l’être, tache que la psychanalyse vient l’aider à accomplir.
 
La question au centre de notre travail sera donc de déterminer dans quelle mesure l’autorité du moi sur la conscience humaine est contestée par l’existence de l’inconscient.
 
Constatez : Le rationalisme classique (Leibniz) critiquait déjà la notion des idées claires et distinctes au nom d'une part inconsciente dans nos pensées. Car je n'ai pas conscience de toutes mes pensées. [] 1. Observez : Il n'en reste pas moins vrai d' abord que c'est bien moi qui pense quand je pense ; ensuite que je sais bien ce que je pense. Je ne suis donc pas privé de conscience quand bien même j'ignorerais une part de mes propres pensées. 2. Objectez : N'est-ce pas cela que démontre le Cogito ? mais il est vrai que le Cogito prétend prouver la "conscience de soi", autrement dit l'identité de la conscience avec elle-même. Ce qui n'est guère possible puisque, on l'a vu, on ne peut nier l'existence de l'inconscient.

« idéalisée du sujet lui-même). L'expression : « Le moi n'est pas maitre dans sa propre maison » est de Freud lui-même, qui l'a employée dans l'unde ses Essais de psychanalyse pratique .

Pour la comprendre, il faut connaitre la seconde topique a laquelle nous venons de faire allusion, car si le moi n'est pas maitre dans sa propre maison, c'est parce que sa tentative demaitrise est mise en péril par les pulsions qui émanent de l'inconscient, et les incitations au refoulement de ces ditespulsions qui proviennent du surmoi.

Mais nous ne commencerons pas nous interroger sur la validité de la thèseaffirmant l'existence de l'inconscient.

En effet, il s'agit d'une hypothèse de travail, d'un mode de compréhension del'esprit humain, qui n'est ni dépourvue de critiques, ni d'affirmations concurrentes.

Par ailleurs, nous verrons quequand bien même nous acceptons le mode de compréhension Freudien de l'esprit humain, nous ne pouvons affirmerque le moi n'est pas maitre en général dans sa propre maison : au contraire, il s'efforce précisément de l'être, tacheque la psychanalyse vient l'aider à accomplir. La question au centre de notre travail sera donc de déterminer dans quelle mesure l'autorité du moi sur laconscience humaine est contestée par l'existence de l'inconscient. I.

L'existence de l'inconscient, une hypothèse soumise a interrogations a.

Le paradoxe de l'inconscient Nous commencerons par dire que l'existence de l'inconscient ne saurait faire que le moi n'est pas maitre dans sapropre maison, dans la mesure où cette hypothèse est pour le moins douteuse.

La définition même de l'inconscientest en effet paradoxale : l'inconscient regroupe l'ensemble des phénomènes dont nous n'avons pas conscience, maisqui déterminent certains de nos actes conscients.

Nous croyons nous connaître, mais nous sommes incapables derendre raison de nombre de nos comportements (notamment, pourquoi nos rêves peuvent être si délirants).L'inconscient est cette étrangeté qui se manifeste dans nos manies (« Inquiétante étrangeté » pour reprendre letitre d'un ouvrage de Freud).

Par conséquent, l'inconscient est ce qui a un effet souterrain sur la conscience, maisqui n'est pas connu par la conscience.

Il n'y a donc d'expérience ni par l'observation des sens, ni par l'expérienceintime, de l'existence de l'inconscient.

Il s'agit donc d'une hypothèse que rien ne saurait prouver véritablement, enraison de la nature même de l'inconscient. b.

Inconscient et observation Mais allant plus loin, nous pouvons dire que l'inconscient est une hypothèse non scientifique, de sorte que nous nesaurions dire d'elle qu'elle a pour conséquence que le moi n'est pas maitre dans sa propre maison.

Précisément, unenorme longtemps adoptée pour déterminer la scientificité d'un discours est celle de l'observation : un discours n'estscientifique, que si les objets dont il traite ont fait l'objet d'une expérience, d'une observation sensible dans le cadred'un protocole scientifique.

Dès le XVIe siècle, il s'agit de la norme même de la scientificité d'un discours quiapparaît : le récit d'un voyageur est scientifique, parce qu'il a fait l'expérience de ce dont il parle, il en a eu une« autopsie » (ou connaissance personnelle).

En fonction de ce critère, l'hypothèse de l'inconscient n'est passcientifique, car elle ne répond pas à la norme de l'observation et de l'expérience : l'inconscient est même pardéfinition ce qui n'est ni expérimenté, ni observé.

Nous ne pouvons dire que l'existence de l'inconscient fait que lemoi n'est pas maitre dans sa propre maison, puisque cette existence ne saurait entre scientifiquement avérée. II.

Le moi n'est pas maitre dans sa propre maison car il est place entre deux forces contraires a.. »

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