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L'expérience de la découverte scientifique est-elle rationnelle ?

Publié le 26/01/2004

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EXPÉRIENCE: a) Sens courant (expérience vécue): instruction acquise par une longue pratique des choses (l'expérience de la vie). b) Connaissance acquise par les données ou impressions des sens. c) En science, observation méthodique et réfléchie de certains phénomènes, en vue de vérifier une hypothèse (synonyme d'expérimentation).

C’est une question fondamentale de l’épistémologie qui est posée ici, comment naissent les découvertes scientifiques, la découverte scientifique procède-t-elle, Est-ce que le fortuit, l'imprévisible, l'aléatoire peuvent permettre à l'homme de découvrir la vérité ? La recherche de la vérité n'est-elle pas toujours le fruit d'une démarche méthodique et rationnelle ? Est-ce par des moyens non-scientifiques que l’on arrive à faire des découvertes scientifiques ? Aussi, il faut examiner la manière dont évolue la science, en examinant des inventions marquantes

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« contredisant les idées admises, hypothèse et expérience sont pour Claude Bernard les trois phases obligatoires duraisonnement expérimental.

L'expérience est une observation provoquée dans des conditions déterminées en vue decontrôler l'hypothèse, laquelle n'est qu'un instrument pour découvrir la vérité.

Observation et expérience, seules,donnent la connaissance des faits.

Claude Bernard recommande au savant de conserver dans son travail une grandeliberté d'esprit assise sur le doute philosophique.

Son ambition doit être de répondre au comment des choses et nonau pourquoi.

Claude Bernard insiste sur la fragilité et le caractère provisoire des théories scientifiques.

Aussi, il fautcomprendre que le seul respect des hypothèses scientifiques ne suffit pas à faire des découvertes.

Finalement, lehasard vient de l'observation, qui n'est pas en rapport avec les hypothèses ou avec la théorie, et qui vient parfois lacontredire.

C'est en 1878 que Pasteur (1822-1895) constata qu'en inoculant à des poules une vieille culture de Pasteurellaayant perdu sa virulence, elles étaient protégées contre l'inoculation d'une culture virulente.

L'idée que des souchesatténuées peuvent servir à la protection a été confirmée par Pasteur en 1881 avec ses études sur la maladie ducharbon chez le mouton.

Il a ainsi introduit l'emploi de souches atténuées pour induire une protection contre desinfections microbiennes ou virales, et il a conservé le terme vaccination en l'honneur de Jenner pour toutes sesimmunisations.

C'est donc par hasard que Pasteur découvrît le phénomène de l'immunité, phénomène qui permît lagénéralisation de la vaccination.

3) Le hasard et le calcul dans le domaine de la découverte scientifique ? La découverte de Neptune eut un très grand retentissement au XIXe siècle.

Elle fait date dans l'histoire dessciences car elle marque le triomphe de la mécanique céleste : le calcul permettait de découvrir un corps célestesitué à plus de 4 milliards de kilomètres de la Terre ! Dès la fin du XVIIIe siècle, les astronomes eurent de la peine àaccorder les observations d'Uranus avec ses positions calculées.

Alexis Bouvard, astronome à l'Observatoire deParis, fut un des premiers à remarquer les « irrégularités » du mouvement d'Uranus.

Grâce en particulier à FrançoisArago, l'idée qu'un corps inconnu perturbait son orbite se fit alors jour, et, indépendamment, l'Anglais John CouchAdams en 1843 et Urbain Jean Joseph Le Verrier en 1846 calculèrent la position et la masse de ce corps avec uneprécision suffisante pour permettre sa découverte dans la constellation du Verseau.

La prédiction d'Adams fut peuexploitée : l'université de Cambridge ne possédait pas de cartes à jour de la constellation du Verseau, et lescollègues d'Adams n'aidèrent pas beaucoup ce nouveau chercheur, qu'ils considéraient comme trop jeune pourpouvoir faire une telle prédiction.

En revanche, le 23 septembre 1846, le jour même de la réception d'une lettre deLe Verrier, Johann Gottfried Galle découvrait la nouvelle planète à l'observatoire de Berlin, à moins de 1 degré de laposition prédite.

Par un curieux hasard de l'histoire, deux cent trente-trois ans auparavant, Neptune étaitangulairement proche de Jupiter pendant l'hiver de 1612 à 1613, et Galilée, observant Jupiter le 28 décembre 1612et le 22 janvier 1613, avait fait figurer Neptune sur ses croquis, pensant qu'il s'agissait d'une étoile.

Par là, il fautcomprendre que la science est capable de prédiction et de réduire le hasard des observations, que ceux-ci seretrouve réduit par la prédiction mathématique.

Le rôle des découvertes est de ramener l'inconnu au connu, decomprendre des phénomènes nouveaux parfois provoqués par hasard, observés par inadvertance.

4) L'instable stabilité de la découverte scientifique.

Popper dans la Logique de la découvert scientifique s'interroge le statut de vérité des découvertes scientifiques et tente de déterminer ce qui différencie la science de la non-science.

Contrairement aux idées reçues, la sciencen'est pas le lieu de la vérité et de la certitude mais de la perpétuelle remise en cause des théories passées, dudoute, de la falsification des théories par l'expérience.

Une théorie vraie est une théorie qui résiste aux tests del'expérience.

Pour ce dernier, l ' attitude scientifique est ainsi l'attitude critique qui ne cherche pas des vérificationsmais des tests cruciaux, des tests qui peuvent réfuter la théorie, mais ne parviennent jamais à l'établirdéfinitivement.

L'une des conséquences de l'adoption d'un tel « critère de démarcation » entre science et non-science est le statut à jamais hypothétique des théories scientifiques.

Une hypothèse qui résiste aux épreuves n'estjamais « confirmée » de manière concluante.

Elle « survit », elle est corroborée, dans la mesure même où elle étaitréfutable.

« La science n'est pas un système d'énoncés certains ou bien établis ; notre science n'est pas savoir elle ne peut jamais prétendre avoir atteint la vérité [...].

Nous ne savons pas, nous pouvons seulement conjecturer.

»La démarche de la science se présente ainsi comme « une méthode de conjectures audacieuses et de tentativesingénieuses et sévères pour réfuter celles-ci ».

il affirme que « toutes nos théories restent des suppositions, desconjectures, des hypothèses », c'est là tout le solide et la meilleure part de la connaissance humaine.

L'histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.

Les théories n'ont qu'une valeur provisoire.

Des faits « polémiques » surgissent qui les contredisent, qui obligent à des révisions.

Tout succèsscientifique ouvre plus de questions qu'il n'en clôt.

Faut-il pour autant sombrer dans le scepticisme et affirmer qu'iln'y a rien qui vaille vraiment ? Comment distinguer, dès lors, la véritable science de la métaphysique ou des pseudo-sciences comme l'alchimie ou l'astrologie ? Et que penser des sciences humaines ? La psychanalyse, la théorie del'histoire de Marx peuvent-elles prétendre légitimement à la scientificité ? Popper , dans « Logique de la découverte scientifique » propose un critère de démarcation, capable d'établir, de manière concluante, la nature ou le statut scientifique d'une théorie.

Il écrit : « C'est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d'un système qu'il faut prendre comme critère de démarcation.

En d'autres termes, je n'exigerai pas d'un système scientifique qu'il puisseêtre choisi, une fois pour toutes, dans une acception positive mais j'exigerai que sa forme logique soit telle qu'il. »

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