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L'expérience du désir est-elle l'expérience de la souffrance ?

Publié le 04/03/2011

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A voir la question, il est souligné d'emblée une certaine interdépendance entre le désir et la souffrance. Mais, au delà de cette relation, il nous est d'abord possible de remettre complètement en question le fait que ces deux termes soit unis. La souffrance, en effet, semble de prime abord le contraire du désir. Si nous désirons quelque chose, nous mettons tout en œuvre pour l'obtenir, et il en ressort une certaine activité, une joie dans l'organisation de nos actions et de notre temps. La souffrance ,ce serait bien plutôt ne rien avoir à désirer, succomber au repos, à l'ennui, à la léthargie. A l'inverse, le désir augmenterait notre pouvoir sur les choses (par les mises en œuvre qu'il requiert pour sa satisfaction) et en même temps sa satisfaction elle-même nous conduirait à la joie. Cependant, le caractère éphémère du désir comme de la souffrance nous invite à les rapprocher. Ceux-ci seraient essentiellement liés au point que tout ce qui aurait trait à l'un aurait trait également à l'autre. N'y a-t-il désir que parce qu'il y a souffrance?  La souffrance semble révéler qu'il nous manque quelque chose. Or, le désir vise peut-être à combler ce manque et à nous soulager. Dans ce cas, c'est parce que nous souffrons que nous désirons, ce dernier se présentant alors comme un remède. Mais cela est loin d'être la seule relation possible entre ces deux termes. C'est peut-être à l'inverse parce que nous désirons que nous souffrons. La souffrance serait alors identifié au fait de devoir sans cesse essayer d'acquérir et de posséder ce que nous désirons. Nous serions dans ce cas tiraillés par un désir qui chercherait sans cesse sa satisfaction. Dès lors, la question se pose de savoir si le désir est la cause de la souffrance ou en est le remède . Il nous restera alors à chercher s'il est possible et même raisonnable de chercher à combattre les désirs par la raison, et quelle forme peut prendre ce combat.

« rendent l'attente plus dure.

Viennent aussi le stress, l'inquiétude, même la peur.

Car derriere tout désir, se cache la possibilité d'être déçu. Toutes ces souffrances prendront autant d'ampleur que le désir.

Un désir insatisfait peut alors entraîner des déchirement intérieurs, ou pousser à des actes désespérés tel que le suicide ou le meurtre passionnel.

Le désir est lui-même souvent le fruit d'une souffrance.

Désirer, c'est ne pas être satisfait, souffrir d'une comparaison négative de sa vie avec un idéal.

Certains désirs ont été provoqués.

L'élément déclencheur est souvent la publicité.

Sa plus grande victoire fut sûrement de réussir à nous faire désirer des choses qui n'ont plus aucun rapport avec le bonheur.

En nous lavant le cerveau à force de martèlement dans tous les médias, elle a atteint sa puissance actuelle : aujourd'hui, la publicité nous dicte ce qu'il faut penser.

Elle nous apprend à être frustré, à nous torturer de jalousie pendant les spots télévisés, pour mieux s'écraser sous les crédits après s'être convaincu d'acheter ce que l'on peut à peine payer.

On se rend compte que les désirs sont la composée de plusieurs caractéristiques : son objet, l'importance du vide qu'il crée, de ce qui peut en être tiré et des obstacles à franchir avant d'atteindre l'objet. Dans le Gorgias de Platon, Calliclès nous amène à un idéal impossible à réaliser mais qui doit servir de norme régulatrice à toute vie heureuse.

Respecter cette norme nécessite d'avoir le courage de laisser la puissance du désir nous donner la force de conquérir au lieu de rechercher frileusement le retrait dans la modération.

La souffrance que cause le désir est une souffrance nécessaire.

Souffrir n'est d'ailleurs pas le terme le plus approprié quand on décrit le mécanisme du désir ; peut-être serait-il plus judicieux de parler de tension.

C'est cette tension qui fait naître la détermination ; c'est cette tension qui oriente l'action et qui peut même conduire quelqu'un à se surpasser pour atteindre son objectif.

Le désir est avant tout l'aspiration au plaisir.

Tous les plaisirs ne sont-ils pas précédés de désir ? Le plaisir de la conversation, d'être complimenté, d'aller au cinéma, de marcher sur la lune ? Aussi loin que l'imagination puisse aller, il n'existe aucun plaisir qui ne soit précédé de désir.

Il existe plusieurs formes de désirs.

Le désir d'obtenir un objet que l'on veut posséde, le désir d'effectuer une action, le désir d'atteindre un objectif, le désir par rapport aux autres.

Le mot « désir » seul peut par ailleurs être pris dans le sens de désir sexuel.

On peut considérer ce dernier comme étant un désir parmi d'autres ou bien un autre ensemble.

Mais cette énumération d'ensembles n'est sans doute pas exhaustive, et encore moins catégorique.

En effet, certains désirs peuvent se placer dans plusieurs ensembles en même temps.

Et pour complexifier un peu plus les choses, un désir peut-être prétexté dans un premier ensemble tout en ayant pour but final et inavoué de satisfaire un autre désir, dans un autre ensemble.

Prenons par exemple un employé qui éprouve le fort désir de plaire à son patron.

Ce désir, qui se place par rapport à l'autre, cache évidemment celui d'obtenir une promotion .

Le desir peut donc prendre des formes complexes et parfois difficilement déchiffrables. Le désir doit être contrôlé.

Une bonne règle de vie consisterait à établir des règles qui permettent à notre existence de nous appartenir.

Platon va dans ce sens, dans le Phèdre il nous explique qu'il y a dans l'âme trois parties : les deux premières sont assimilées à des chevaux et la troisième à un cocher.

Des deux chevaux l'un est bon et l'autre pas.

Le premier symbolise le goût instinctif du plaisir, le second le goût réfléchi du bien.

Cette philosophie nous invite à changer nos désirs plutôt que l'ordre du monde.

Il nous faut apprendre à vouloir ce que l'on peut comme dans les textes d'Epictète extrait des Entretiens et de Descartes extrait du Duscours de la Méthode . La souffrance occasionnée par le désir conduit à un ressentiment à son égard, à un renoncement. L'ascétique préfère une volonté de néant qu'un anéantissement de la vonlonté dans le désir.

Comme le fait remarquer Nietzsche dans le texte extrait du Crépuscule des idoles : « L'homme préfère. »

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