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Y-A-T-Il Une Expérience Du Néant ?

Publié le 05/12/2010

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Y-a-t-il une expérience du néant ? L’exp renvoi au pratique. L’exp du néant implique donc l’existence du néant.

Mais le néant, comme la non-existence, c'est-à-dire le non-être, est théorique puisqu'il a beau être dans le dire et le penser : il n'est pas.

Le néant existe-t-il ?

La question peut paraître absurde à première vue, tant il est vrai que le néant est précisément et par définition ce qui n’est pas. Il ne peut donc avoir, en toute rigueur, d’«existence « à proprement parler. Mais selon les postulats, il est tout de même possible de concevoir le néant.

 

I. Analyse cartésienne

D’après DESCARTES l’homme est « comme un milieu entre Dieu et ce néant « (Les Méditations métaphysiques, §4).

Pour lui, la seule et unique vérité première, universelle, est : Je pense donc je suis (en latin cogito ergo sum). L'être, selon Descartes est indissociable de sa pensée : pour penser, il faut être, car si l'on n'est pas, il nous est impossible de penser. S'il n'est pas, il appartient au néant.

Le modèle admis et vérifié « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme « (Anaxagore de Clazomènes repris par Lavoisier) permet de mieux appréhender le néant comme un état, à un instant donné d'un sujet déterminé individuel et unique. Ce qui vient du néant et retournera au néant, cela est d'ailleurs souvent représenté par l'adage « Tu étais poussière et tu redeviendras poussière « (La Bible) ou «Des cendres aux cendres«.

Le néant en tant qu'état de non-existence est une notion pondérée dans le tps ; ainsi, pour tt sujet, il est possible de définir 3 périodes : l'avant existence ; l'existence ; l'après existence.  Les périodes d'avant et d'après existences représentent le néant du sujet : il n'existait pas, il n'existe plus. L'existence représente la période pdt laquelle le sujet est, il n'est pas néant.

Il est donc possible d'imaginer le néant comme une dimension de non-existence où tout sujet y trouve sa place à un instant donné. Chaque sujet vient du néant ; il le quitte lorsqu'il est, puis retourne au néant.

 

II. Analyse bergsonienne et sartrienne

BERGSON a étudié le néant dans son ouvrage : L’évolution créatrice.

Le néant est impensable. Il n’est pour Bergson qu’une pseudo-idée. P. 283

Ds l’idée de néant, le sujet croit avoir tout aboli, alors qu’il supprime l’objet qu’il a pensé, sans pouvoir abolir le sujet, sinon il ne pourrait pas même penser une pareille idée. A un degré moindre, penser non plus le néant mais simplement un objet qui n’existe pas relève de la même difficulté, puisque l’on doit d’abord affirmer un tel objet avant de le nier. Cette pensée, contrairement aux apparences, ne suppose pas la suppression de la représentation de cet objet. Pour penser l’inexistence de cet objet, nous ne retranchons rien à son existence, mais nous lui ajoutons quelque chose (un autre objet) qui le supplante. Le moyen par lequel nous posons l’irréalité d’un objet repose sur la réalité du moyen, du sujet et de l’objet, de sorte qu’il y a plus et non pas moins dans la négation ou dans l’idée de néant. P. 286  ( P. 295

La critique du néant par Henri Bergson est celle du néant absolu, total, radical = pour lui l’absence de tout être : de l’être de l’univers et de tout ce qu’il contient dont l’homme ; mais aussi l’absence de tout être qui ne serait pas l’univers, et en particulier l’être même de Dieu. Pour Bergson, cette idée là d’un néant est impensable ; l’opération intellectuelle qui consiste à vouloir annihiler tout être est impossible car un être au moins est nécessaire. P. 279

Ainsi qu’il l’écrivait lui-même dans une Lettre (publiée dans Les Etudes, 1912, page 514) : « L’argumentation par laquelle j’établis l’impossibilité du néant aboutit simplement à montrer que quelque chose a toujours existé «.

Pour lui il n’y a jamais eu de néant absolu. S’il y avait eu un néant absolu, rien ne serait car le il est stérile : il ne saurait produire aucun être. Or, il y a de l’être : l’être du monde, et le nôtre.

En ce sens, cette conception peut se rapprocher de celle de SARTRE.

Dans l’Etre et le néant, il s’appuie sur Hegel dont il réfute la théorie pour affirmer que « l’être est et le néant n’est pas « P. 50 car P.49

 

      Le fait que nos connaissances limitent notre savoir engendre des lacunes. Ce n'est donc pas parce que l'on croit savoir que qqch n'existe pas que c'est le cas : peut-être n'est-elle pas encore découverte, ou existe-t-elle sous une autre forme. La notion de néant peut se comparer par analogie avec la notion de Dieu, dans le sens où s'il est toujours possible de prouver l'existence de qqch, il est fondamentalement impossible de prouver l'inexistence de qqch. Le néant est l’infiniment inexistant. C’est un concept hypothétique car tout comme Dieu on ne peut l’appréhender. Il est impossible de faire l’expérience du néant, et il est impossible de dire que le néant existe puisque même s’il existait on le troublerait de notre présence. En ccls° il ne peut exister puisque l’on est.

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