L'expérience est elle nécessaire à la connaissance ?
Publié le 20/07/2010
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suppose l'intervention de principes internes à l'esprit, principes organisant l'expérience mais ne découlant pas d'elle?
-Telle est l'analyse que Kant propose de la causalité.
ce que l'expérience fournit ce sont les éléments liés par larelation causale, non la relation elle même.
celle ci est une catégorie de l'entendement posant que "tout ce quiarrive suppose qqch dont il résulte suivant une règle".
Sans ce principe, dit Kant, nous serions dans l'impossibilité deconnaitre quoi que ce soit et le réel serait intelligible pour nous.
l'esprit donne la règle selon laquelle nous mettonsen ordre le divers donné dans l'expérience.
loin d'être dérivée de l'expérience, la causalité est la condition del'expérience, le cadre a priori sans lequel "les intuitions sensibles seraient aveugles" càd désordonnées et confuses.réciproquement, sans les intuitions sensibles, les catégories seraient "vides" puisqu'elle n'auraient rien à relier.
-Il s'ensuit que l'expédience fournit la matière de la connaissance mais sa forme relève de l'esprit.
l'expérience estdonc un mélange de réceptivité (passivité) et de spontanéité (activité) de l'esprit.
sans une matière l'esprit n'auraitrien à connaitre..
L'expérience est donc bien nécessaire à toute connaissance possible, même si elle n'en est pas lefondement car la forme qui est appliquée à cette matière relève de la spontanéité de l'esprit.
-Les principes de l'esprit mis en oeuvre dans la connaissance sont dits transcendantaux.
est transcendantal, ausens kantien, ce qui est antérieur a l'expérience (a priori) indépendant d'elle mais ne trouve à s'appliquer qu'en elle.comme tel, le transcendantal est la condition de toute expérience possible.
III) Les implications de la thèse kantienne
-la distinction du penser et du connaitre: la connaissance (science) exige que l'activité de l'esprit s'applique à desobjets donnés dans l'expérience (ce qui est objet d'intuition sensible).
un concept (par ex Dieu, la liberté) auquel necorrespond aucune intuition sensible est bien une pensée mais ce n'est pas une connaissance.
il s'ensuit qu'on nepeut rien connaitre au delà de l'expérience (erreur de la théologie rationnelle ou de la psychologie rationnelle).en revanche, ce qu'on ne peut connaitre il est permis de le penser, de nous en faire une Idée "j'entends par Idée unconcept rationnel, nécessaire auquel ne peut correspondre aucun objet donné dans les sens" dit KantIl en va de soi que le penser ne peut prétendre à aucune vérité objective.
nous pouvons penser l'âme, la liberté,Dieu, mas nous ne pouvons pas en élaborer une connaissance.
-la distinction du phénomène et du noumène: les phénomènes sont les choses telles que nous les connaissons càdtelles que nous les informons par la structure de notre esprit.
il faut distinguer le réel phénoménal et le réel tel qu'ilest en soi indépendamment de notre manière de le connaitre.
celui ci est un x inconnaissable; mais ce que nous nepouvons connaitre il est permis de le penser.
étymologiquement, les noumènes sont les choses pensées.il n'y a pr nous de connaissance que du phénoménal, nous ne pouvons savoir ce qu'est le réel en soi, mais acondition de ne pas nous contredire nous pouvons le penser.-Ex: dans la mesure où le savant organise le réel par la catégorie de causalité ou de déterminisme, le réel est pourla connaissance scientifique un réel déterminé.
cela n'interdit pas de penser que l'homme est libre.
mais alors laliberté n'est pas conçue comme une capacité phénoménale, elle l'est comme une capacité nouménale exigée à titrede "postulat de la raison pratique"
-la révolution copernicienne: par cette analyse, Kant dit qu'il a réalisé en théorie de la connaissance une véritablerévolution copernicienne.
comme Copernic a substitué l'héliocentrisme au géocentrisme, il faut substituer l'optionidéaliste à l'option réaliste en matière de théorie de la connaissance.Le réalisme consiste a croire que la connaissance saisit le réel tel qu'il est en soi.
or toute connaissance met enrapport un sujet et un objet et c moins le sujet qui gravite autour de l'objet que l'inverse.
c'est le réel ou l'objet quigravite autour de l'esprit ou du sujet.
en conséquence, la connaissance scientifique ne peut pas prétendre al'objectivité si l'on entend par là ce que l'épistémologie appelle "l'objectivité forte" càd la conformité ou la fidélité desénoncés à l'objet.
elle doit ce contenter de revendiquer une objectivité définie comme accord de tous les esprits,conne intersubjectivité; ce que l'épistémologie appelle "l'objectivité faible"
Conclusion:
De fait, si la démarche scientifique neutralise la subjectivité empirique, elle ne neutralise pas toute forme desubjectivité.
Les catégories de l'esprit sont à rapporter au sujet traditionnel.
un tel sujet étant universel, il peutélaborer des énoncés capables de faire l'accord des esprits.
cela ne l'empêche pas d'etre une subjectivité (pour ladistinguer de subjectivité empirique, on parle de subjectivité transcendantale)Le réel scientifique est un réel construit par la subjectivité transcendantale.
la question reste donc posée de savoirsi cette construction rationnelle est adéquate au réel en soi.
Le physicien Léon Brillouin par exemple propose de direque "la science est l'image du réel dans l'esprit de l'homme"....
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