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L'expérience est elle nécessaire à la connaissance ?

Publié le 20/07/2010

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Intro:  Cette interrogation pose un problème fondamental, qui hante depuis toujours la philosophie et qui fait appel à nos connaissances sur l'empirisme (Locke, Hume) et sur la thèse de Kant. L'empirisme s'oppose au rationalisme dogmatique selon lequel: « Toute connaissance certaines vient de principes irrécusables, a priori, évidents, conséquence et d'eux seuls, les sens ne pouvant fournir qu'une vue confuse et provisoire de la vérité. « Il s'agit donc là de se demander si les données sensibles avec lesquelles l'esprit est en rapport représentent un besoin formel envers les actes par lesquels nous saisissons un aspect du monde, avec une représentation généralement adéquate.    I) Analyse de la notion d'empirisme.  - Définition: « Nom générique de toutes les doctrines philosophiques selon lesquelles la connaissance humaine dérive toute entière directement ou non de l'expérience sensible, y compris les principes rationnels de la connaissances et qui n'attribue à l'esprit aucune activité propre «.  - L'empirisme est avant tout une critique de l'innéisme. Locke soutient qu' « il n'y a rien dans l'entendement qui n'ait d'abord été dans les sens «. Il n'y a pas d'idées et de principes innés. L'esprit est une table rase, une cire vierge sur lequel viennent s'imprimer les données de l'expérience. Nos idées sont le reflet de nos impressions sensibles. L'ordre que nous mettons dans les phénomènes ne procède pas de principe a priori (antérieur à l'expérience s'oppose à « a posteriori « qui découle de l'expérience), il est le reflet de notre esprit de ce que l'expérience nous montre. La répétition des même expériences fait, avec l'habitude, naitre les idées d'identité, de ressemblances et toutes les généralisations nécessaires à la connaissance.  -Dans la célèbre analyse que Hume fait du principe de causalité, ce dernier affirme que c'est de l'expérience que nous tirons l'idée qu'un phénomène A est cause d'un phénomène B. Le rapport causal est un rapport chronologique. Nous constatons une conjonction constante entre 2 phénomènes et c l'habitude, l'accoutumance qui nous détermine à attendre l'un qd paraît l'autre. La prétention qui est la notre d'énoncer une relation nécessaire entre A et B n'a aucune validité rationnelle. En réalité, il s'agit d'une impression subjective produite par l'expérience réitérée d'une succession dans le temps. Car en toute rigueur, que cette succession ait été observée par une grand nombre de fois dans mon expérience passée me permet seulement de me dire qu'il est probable qu'elle sera observable demain, cela ne me permet pas de dire qu'il est nécessaire qu'il en soit ainsi.  -Exemple: J'attends lorsque je mets une casserole d'eau sur le feu parce que j'ai l'expérience de conjonction constante de l'échauffement et de l'ébullition. l'habitude de cette conjonction suscite le sentiment d'un rapport nécessaire mais cette nécessité n'est pas rationnellement fondée car "l'expérience nous apprend bien que quelque chose est de telle ou telle manière mais non point que cela ne peut être autrement" Kant. L'expérience ne donne à voir que du contingent et du particulier; elle ne permet pas de formuler des rapports nécessaires et universels.  -Il s'ensuit que l'empirisme ruine la prétention de la science à formuler des propositions universelles et nécessaires en ce qui concerne les faits. Or, seules l'universalité et la nécessité d'un énoncé lui confèrent la certitude. l'empirisme conduit donc au relativisme et au scepticisme.  -Le positivisme logique: option empiriste en matière scientifique. Selon cette théorie de la connaissance, la science se réduit à une description scrupuleuse du réel permettant un bon système de prédictions. La méthode consiste à relier une observation à la suivante, au moyen de formules appropriées, en évitant de recourir à des variables imaginaires ou a des observation non vérifiées. La science peut énoncer que des relation probables càd des relations susceptibles d'être confirmées par des observations répétées, elle ne peut pas formuler des relations nécessaires et universelles.  II) Les difficultés de l'empirisme, l'alternative kantienne: le criticisme.  -On a déjà souligné les difficultés de l'empirisme au niveau de l'observation des faits. Il suppose que l'objet s'imprime sur un être passif or la plus simple perception montre quil n'en est rien; l'objet est moins donné que construit. La perception est, comme l'établit Descartes dans l'analyse du morceau de cire une opération de l'entendement qui synthétise dans l'unité et l'identité d'un objet une multiplicité et une diversité d'impressions sensibles. je ne vois pas la cire, "je juge que je la voit" dit Descartes.  -Ce qui est vrai de la perception, de l'observation des faits, l'est a fortiori (forcément) de l'activité théoricienne. en prétendant la fonder sur la seule expérience, l'empirisme remet en cause son caractère rationnel et conduit au scepticisme. Or, la physique de Newton n'est elle pas un désaveu d'un tel scepticisme? Kant interroge sur les conditions de possibilité de la science telle quelle vient de donner sa mesure avec le génie de newton. elle a un double caractère expérimental et mathématique. elle établit des lois dont la formes nécessaire et universelle s'énonce dans des formules mathématiques. comment cela serait il possible si l'expérience était le fondement de la connaissance? ne faut il pas substituer à l'option empiriste l'option rationaliste consistant à admettre que la théorie suppose l'intervention de principes internes à l'esprit, principes organisant l'expérience mais ne découlant pas d'elle?  -Telle est l'analyse que Kant propose de la causalité. ce que l'expérience fournit ce sont les éléments liés par la relation causale, non la relation elle même. celle ci est une catégorie de l'entendement posant que "tout ce qui arrive suppose qqch dont il résulte suivant une règle". Sans ce principe, dit Kant, nous serions dans l'impossibilité de connaitre quoi que ce soit et le réel serait intelligible pour nous. l'esprit donne la règle selon laquelle nous mettons en ordre le divers donné dans l'expérience. loin d'être dérivée de l'expérience, la causalité est la condition de l'expérience, le cadre a priori sans lequel "les intuitions sensibles seraient aveugles" càd désordonnées et confuses. réciproquement, sans les intuitions sensibles, les catégories seraient "vides" puisqu'elle n'auraient rien à relier.  -Il s'ensuit que l'expédience fournit la matière de la connaissance mais sa forme relève de l'esprit. l'expérience est donc un mélange de réceptivité (passivité) et de spontanéité (activité) de l'esprit. sans une matière l'esprit n'aurait rien à connaitre.. L'expérience est donc bien nécessaire à toute connaissance possible, même si elle n'en est pas le fondement car la forme qui est appliquée à cette matière relève de la spontanéité de l'esprit.  -Les principes de l'esprit mis en oeuvre dans la connaissance sont dits transcendantaux. est transcendantal, au sens kantien, ce qui est antérieur a l'expérience (a priori) indépendant d'elle mais ne trouve à s'appliquer qu'en elle. comme tel, le transcendantal est la condition de toute expérience possible.  III) Les implications de la thèse kantienne  -la distinction du penser et du connaitre: la connaissance (science) exige que l'activité de l'esprit s'applique à des objets donnés dans l'expérience (ce qui est objet d'intuition sensible). un concept (par ex Dieu, la liberté) auquel ne correspond aucune intuition sensible est bien une pensée mais ce n'est pas une connaissance. il s'ensuit qu'on ne peut rien connaitre au delà de l'expérience (erreur de la théologie rationnelle ou de la psychologie rationnelle). en revanche, ce qu'on ne peut connaitre il est permis de le penser, de nous en faire une Idée "j'entends par Idée un concept rationnel, nécessaire auquel ne peut correspondre aucun objet donné dans les sens" dit Kant Il en va de soi que le penser ne peut prétendre à aucune vérité objective. nous pouvons penser l'âme, la liberté, Dieu, mas nous ne pouvons pas en élaborer une connaissance.  -la distinction du phénomène et du noumène: les phénomènes sont les choses telles que nous les connaissons càd telles que nous les informons par la structure de notre esprit. il faut distinguer le réel phénoménal et le réel tel qu'il est en soi indépendamment de notre manière de le connaitre. celui ci est un x inconnaissable; mais ce que nous ne pouvons connaitre il est permis de le penser. étymologiquement, les noumènes sont les choses pensées. il n'y a pr nous de connaissance que du phénoménal, nous ne pouvons savoir ce qu'est le réel en soi, mais a condition de ne pas nous contredire nous pouvons le penser. -Ex: dans la mesure où le savant organise le réel par la catégorie de causalité ou de déterminisme, le réel est pour la connaissance scientifique un réel déterminé. cela n'interdit pas de penser que l'homme est libre. mais alors la liberté n'est pas conçue comme une capacité phénoménale, elle l'est comme une capacité nouménale exigée à titre de "postulat de la raison pratique"  -la révolution copernicienne: par cette analyse, Kant dit qu'il a réalisé en théorie de la connaissance une véritable révolution copernicienne. comme Copernic a substitué l'héliocentrisme au géocentrisme, il faut substituer l'option idéaliste à l'option réaliste en matière de théorie de la connaissance. Le réalisme consiste a croire que la connaissance saisit le réel tel qu'il est en soi. or toute connaissance met en rapport un sujet et un objet et c moins le sujet qui gravite autour de l'objet que l'inverse. c'est le réel ou l'objet qui gravite autour de l'esprit ou du sujet. en conséquence, la connaissance scientifique ne peut pas prétendre a l'objectivité si l'on entend par là ce que l'épistémologie appelle "l'objectivité forte" càd la conformité ou la fidélité des énoncés à l'objet. elle doit ce contenter de revendiquer une objectivité définie comme accord de tous les esprits, conne intersubjectivité; ce que l'épistémologie appelle "l'objectivité faible"  Conclusion:  De fait, si la démarche scientifique neutralise la subjectivité empirique, elle ne neutralise pas toute forme de subjectivité. Les catégories de l'esprit sont à rapporter au sujet traditionnel. un tel sujet étant universel, il peut élaborer des énoncés capables de faire l'accord des esprits. cela ne l'empêche pas d'etre une subjectivité (pour la distinguer de subjectivité empirique, on parle de subjectivité transcendantale) Le réel scientifique est un réel construit par la subjectivité transcendantale. la question reste donc posée de savoir si cette construction rationnelle est adéquate au réel en soi. Le physicien Léon Brillouin par exemple propose de dire que "la science est l'image du réel dans l'esprit de l'homme"...


« suppose l'intervention de principes internes à l'esprit, principes organisant l'expérience mais ne découlant pas d'elle? -Telle est l'analyse que Kant propose de la causalité.

ce que l'expérience fournit ce sont les éléments liés par larelation causale, non la relation elle même.

celle ci est une catégorie de l'entendement posant que "tout ce quiarrive suppose qqch dont il résulte suivant une règle".

Sans ce principe, dit Kant, nous serions dans l'impossibilité deconnaitre quoi que ce soit et le réel serait intelligible pour nous.

l'esprit donne la règle selon laquelle nous mettonsen ordre le divers donné dans l'expérience.

loin d'être dérivée de l'expérience, la causalité est la condition del'expérience, le cadre a priori sans lequel "les intuitions sensibles seraient aveugles" càd désordonnées et confuses.réciproquement, sans les intuitions sensibles, les catégories seraient "vides" puisqu'elle n'auraient rien à relier. -Il s'ensuit que l'expédience fournit la matière de la connaissance mais sa forme relève de l'esprit.

l'expérience estdonc un mélange de réceptivité (passivité) et de spontanéité (activité) de l'esprit.

sans une matière l'esprit n'auraitrien à connaitre..

L'expérience est donc bien nécessaire à toute connaissance possible, même si elle n'en est pas lefondement car la forme qui est appliquée à cette matière relève de la spontanéité de l'esprit. -Les principes de l'esprit mis en oeuvre dans la connaissance sont dits transcendantaux.

est transcendantal, ausens kantien, ce qui est antérieur a l'expérience (a priori) indépendant d'elle mais ne trouve à s'appliquer qu'en elle.comme tel, le transcendantal est la condition de toute expérience possible. III) Les implications de la thèse kantienne -la distinction du penser et du connaitre: la connaissance (science) exige que l'activité de l'esprit s'applique à desobjets donnés dans l'expérience (ce qui est objet d'intuition sensible).

un concept (par ex Dieu, la liberté) auquel necorrespond aucune intuition sensible est bien une pensée mais ce n'est pas une connaissance.

il s'ensuit qu'on nepeut rien connaitre au delà de l'expérience (erreur de la théologie rationnelle ou de la psychologie rationnelle).en revanche, ce qu'on ne peut connaitre il est permis de le penser, de nous en faire une Idée "j'entends par Idée unconcept rationnel, nécessaire auquel ne peut correspondre aucun objet donné dans les sens" dit KantIl en va de soi que le penser ne peut prétendre à aucune vérité objective.

nous pouvons penser l'âme, la liberté,Dieu, mas nous ne pouvons pas en élaborer une connaissance. -la distinction du phénomène et du noumène: les phénomènes sont les choses telles que nous les connaissons càdtelles que nous les informons par la structure de notre esprit.

il faut distinguer le réel phénoménal et le réel tel qu'ilest en soi indépendamment de notre manière de le connaitre.

celui ci est un x inconnaissable; mais ce que nous nepouvons connaitre il est permis de le penser.

étymologiquement, les noumènes sont les choses pensées.il n'y a pr nous de connaissance que du phénoménal, nous ne pouvons savoir ce qu'est le réel en soi, mais acondition de ne pas nous contredire nous pouvons le penser.-Ex: dans la mesure où le savant organise le réel par la catégorie de causalité ou de déterminisme, le réel est pourla connaissance scientifique un réel déterminé.

cela n'interdit pas de penser que l'homme est libre.

mais alors laliberté n'est pas conçue comme une capacité phénoménale, elle l'est comme une capacité nouménale exigée à titrede "postulat de la raison pratique" -la révolution copernicienne: par cette analyse, Kant dit qu'il a réalisé en théorie de la connaissance une véritablerévolution copernicienne.

comme Copernic a substitué l'héliocentrisme au géocentrisme, il faut substituer l'optionidéaliste à l'option réaliste en matière de théorie de la connaissance.Le réalisme consiste a croire que la connaissance saisit le réel tel qu'il est en soi.

or toute connaissance met enrapport un sujet et un objet et c moins le sujet qui gravite autour de l'objet que l'inverse.

c'est le réel ou l'objet quigravite autour de l'esprit ou du sujet.

en conséquence, la connaissance scientifique ne peut pas prétendre al'objectivité si l'on entend par là ce que l'épistémologie appelle "l'objectivité forte" càd la conformité ou la fidélité desénoncés à l'objet.

elle doit ce contenter de revendiquer une objectivité définie comme accord de tous les esprits,conne intersubjectivité; ce que l'épistémologie appelle "l'objectivité faible" Conclusion: De fait, si la démarche scientifique neutralise la subjectivité empirique, elle ne neutralise pas toute forme desubjectivité.

Les catégories de l'esprit sont à rapporter au sujet traditionnel.

un tel sujet étant universel, il peutélaborer des énoncés capables de faire l'accord des esprits.

cela ne l'empêche pas d'etre une subjectivité (pour ladistinguer de subjectivité empirique, on parle de subjectivité transcendantale)Le réel scientifique est un réel construit par la subjectivité transcendantale.

la question reste donc posée de savoirsi cette construction rationnelle est adéquate au réel en soi.

Le physicien Léon Brillouin par exemple propose de direque "la science est l'image du réel dans l'esprit de l'homme".... »

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