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L'expérience est-elle plus importante que la théorie ?

Publié le 25/02/2004

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 » A l'époque de Popper, on affirmait généralement que ce qui distinguait la science des autres disciplines, c'était le caractère empirique de sa méthode. Autrement dit, en multipliant les observations et les expériences, le savant en tirait, en vertu du fameux principe d'induction, des lois qu'il considérait comme nécessaires et universellement valides. Partant de là, les néopositivistes soutenaient que tout ce qui n'est pas vérifiable est « métaphysique » et doit être éliminé de la science. Or, comme le souligne Popper, l'induction, qui consiste à inférer une règle universelle à partir d'une multitude de cas particuliers et donc des théories à partir d'énoncés singuliers vérifiés par l'expérience, est une démarche logiquement inadmissible : « Peu importe le grand nombre de cygnes blancs que nous puissions avoir observé, il ne justifie pas la conclusion que tous les cygnes sont blancs. » Aussi Popper affirme-t-il qu'aucune théorie n'est jamais vérifiable empiriquement et il distingue trois exigences auxquelles devra satisfaire ce qu'il appelle un « système empirique » ou scientifique : « Il devra, tout d'abord, être synthétique, de manière à pouvoir représenter un monde possible, non contradictoire. En deuxième lieu, il devra satisfaire au critère de démarcation, c'est-à-dire qu'il ne devra pas être métaphysique mais devra représenter un monde de l'expérience possible. En troisième lieu, il devra constituer un système qui se distingue de quelque autre manière des autres systèmes du même type dans la mesure où il est le seul à représenter notre monde de l'expérience. » La troisième exigence est la plus décisive. Comment, en effet, reconnaître le système qui représente notre monde de l'expérience ? La réponde de Popper est la suivante : par le fait qu'il a été soumis à des tests et qu'il y a résisté.
Toutes nos connaissances proviennent de l'expérience. Puisque toute théorie est une construction échafaudée par la pensée et qu'il n'y a pas de pensée sans une expérience fondatrice, on peut dire que l'expérience prime sur la théorie. En effet, une théorie resterait pure chimère si elle n'était pas fondée sur une expérience capable d'en rendre compte. TOUTEFOIS, comme le pense Kant, si la connaissance débute avec l'expérience cela ne prouve pas qu'elle dévire toute entière de l'expérience. L'expérience ne peut devenir intelligible qu'à la condition d'entrer dans le cadre d'une théorie, laquelle dépend, en dernier ressort, que de l'entendement humain.

« « plaisir », de « douleur »...

Ce sont des idées de réflexions.

Dans les deux cas, les idées sont, comme dit Hume , des « copies » des impressions sensibles. 2.

La composition des idées .

En faisant naître les idées de l'expérience sensible, comment pourrions-nous rendre compte de l'infinité des idées que l'espritpeut concevoir, alors que est toujours limitée ? Je peux me représenter unemontagne d'or, ou un centaure : comment est-ce possible ? La réponse est : grâceà la possibilité de combiner ou d'associer les idées, que Locke comme Hume attribut à l'imagination.

L'empirisme distingue entre les « idées simples », cad inanalysables en éléments et immédiatement dérivées d'expériences sensibles élémentaires (tellesles idées de « rouge », « chaud »...) et les « idées composées », qui, elles, sot des résultats d'une combinaisons d'idées simples. 3.

La signification des mots .

L'expérience comme contrôle.

L'expérience n'est pas seulement une origine ; elle est aussi ce à quoi il faut retourner pour éprouver lavaleur de nos pensées ou plus exactement de notre langage.

Les mots dépendentdes données sensibles particulières, aussi généraux et abstraits soient-ils.

De quoisuffit-il donc pour savoir si un mot possède un contenu réel de signification ou si cen'est qu'un mot creux ? Il suffit que le mot représente effectivement une idée.

Pourétablir la signification d'un mot, il suffit de rechercher de quelle(s) impression(s)sensible(s) dérive l'idée dont il est supposé être le signe. L'expérience est bien alors, non seulement un point de départ, mais aussi un point d'arrivée,de retour.

Ainsi l'empirisme ne fait-il pas seulement de l'expérience l'origine de notreconnaissance, mais aussi ce qui la justifie.

En ce sens, il ne répond pas seulement à laquestion de fait que demeure la question de l'origine ; mais il pose dans toute son ampleurla question de droit. Dans « Essais philosophiques sur l'entendement humain », Hume affirme que les « idées » ne sont d'abord que des copies affaiblies des « impressions » d'origine externe et qu'elles sont ensuite liées suivant les lois mécaniques de l'association.

Ainsi,par exemple, nous observons qu'un phénomène donné est suivi d'un autre phénomènedonné.

Rien ne nous permet d'affirmer qu'il existe entre eux une relation causalenécessaire sinon l'habitude que nous avons acquise, sous l'influence d'une associationsouvent répétée, de nous attendre à les voir se suivre.

Le principe de causalité est doncacquis par expérience.

Il en est de même pour les autres principes. La pensée empiriste anglaise distinguera avec insistance vérités logiques et propositions induites de l'expérience.

Hume analyse ainsi ce qui sépare relations d'idées et relations de faits : si l'opération « 2+2=4 » n'exige nul recours à l'expérience, l'affirmation « le soleil se lèvera demain » ne peut être proférée que parce que j'ai l'expériencequotidienne de la levée du soleil.

La proposition contraire n'est ici nullement contradictoiresur le plan logique, comme le serait « 2+2+5 ».

C'est un recours aux faits, non le jeu d'une opération purement rationnelle, qui établit la vérité.

Qu'en est-il alors de son universalité ?Comment prouver qu'il n'y aura pas un matin où le jour ne se lèvera pas ? Questions qui ontpour effet de fragiliser la valeur rationnelle des propositions scientifiques.

A côté dessciences de pure raison, les plus nombreuses sont relatives à des faits.

Celles-ci, parcequ'elles ne relèvent pas de la pure logique, ne peuvent pas être démontrées : « Le contraire d'un fait quelconque est toujours possible, car il n'implique pas contradiction et l'esprit leconçoit aussi facilement et aussi directement que s'il concordait pleinement avec laréalité. » Hume montre donc que l'induction ne conduit pas à une opération intuitive : le moyen terme sous-entendu ( cela se passera toujours comme cela s'est passé ) n'est pas une évidence logique.

Il faut que l'esprit induisant que « le pain m'ayant nourri hier il me nourrira demain » fasse un saut ne relevant pas de la logique.

Or l'induction est indispensable dès qu'on a affaire à des relations de faits.

Aussi les vérités empiriques nesont-elles nullement nécessaires : outre qu'il peut y avoir des inférences fausses, parce cequ'on n'a pas encore rencontré le contre-exemple qui les démentira, il n'existe aucun moyende démontrer absolument, par la pure logique, que la conclusion d'une induction estnécessairement vraie.

Du point de vue de la logique, elle ne lest pas.

Si l'on s'en tenait là, ilfaudrait en conclure que les sciences de faits, même si elles sont provisoirementacceptables, demeurent en partie incertaines.

Elles reposent, au mieux, sur de hautesprobabilités.. »

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