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L'explication scientifique des conduites humaines met-elle en question l'affirmation de la liberté ?

Publié le 01/02/2004

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  Or l'homme reste un être naturel. Il peut, par exemple être malade. Certes il n'a pas choisi sa maladie, mais celle-ci ne doit pas être une excuse, elle est une condition avec laquelle il doit composer : ceci fait de lui un être responsable de tout ce qui lui arrive. Cf. L'Existentialisme est un humanisme. B)    Kant : Par le biais de l'opposition entre la chose en soi et le phénomène, on peut affirmer que la liberté et l'explication scientifique des conduites humaines sont compatibles. La liberté fait partie de la chose en soi et n'est donc pas accessible à la raison spéculative, qui ne peut considérer l'homme qu'en tant que phénomène, c'est-à-dire qu'en tant qu'être naturel obéissant à des lois. La liberté humaine est donc possible mais nous ne pouvons la saisir rationnellement. L'homme est d'une part un être obéissant à des lois de la nature et donc connaissable par la science et d'autre part un être libre. Ceci réhabilite la possibilité de la morale.

La chimie explique les comportements amoureux. Les neurosciences permettent de créer des médicaments (Prozac, Ritaline, etc.) permettant d’influer sur l’humeur et sur les comportements humains. 

La science a pris possession de l’homme, non plus seulement de son corps mais aussi de ses conduites. Il semble que tout peut avoir une explication rationnelle, que rien n’est dû au hasard et encore mois à la liberté. Vouloir expliquer les comportements humains de manière scientifique semble enfermer une fois pour toutes l’homme dans un déterminisme et le ramener à son statut d’être naturel. Avec la science, l’homme n’est plus cet être libre qui se détermine lui-même mais redevient un être naturel, soumis aux lois de la nature.

Sommes-nous prêts à accepter ceci ? Quelles sont les conséquences de la rationalisation des conduites humaines sur la vision que l’homme a de lui-même ? Doit-on accepter une rationalisation toujours plus importante du réel si celle-ci entraîne une perte de la liberté humaine ?

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« A) Perte de la responsabilité : Si l'homme n'est pas libre mais seulement soumis au déterminisme de la nature,si toutes ses conduites sont explicables scientifiquement, il n'est alors plus responsable de ses actes.

Cecipose problème, par exemple, au niveau de la justice : comment condamner un individu dont les actes sontentièrement déterminés par sa nature ? B) Question de la morale : L'homme peut être moral parce qu'il est libre.

L'intention de faire telle ou telle chosedécoule d'une possibilité de la liberté.

Si l'homme n'est pas libre, il ne peut pas choisir d'agir ainsi plutôtqu'autrement ; la question de la moralité de son action ne se pose donc pas sans possibilité de la volonté.Cf.

Kant, Critique de la raison pure , préface à la seconde édition. III) Comment rendre compatibles la liberté et le déterminisme scientifique afin que l'homme soit en mêmetemps un être naturel et un être rationnel et libre ? A) Sartre : L'homme est libre, il se construit lui-même ; chez lui et lui seul, « l'existence précède l'essence ».

Or l'homme reste un être naturel.

Il peut, par exemple être malade.

Certes il n'a pas choisi sa maladie, maiscelle-ci ne doit pas être une excuse, elle est une condition avec laquelle il doit composer : ceci fait de lui unêtre responsable de tout ce qui lui arrive.

Cf.

L'Existentialisme est un humanisme . Une philosophie existentialiste se définit par le fait qu'elle pose l'existence avant l'essence et de la sorte définit la condition humaine.

Les objets matériels dérivent d'un concept, répondent à une finalité — ce à quoi l'objetva servir — et à un ensemble de règles techniques.

Pour tout ustensile, l'essence précède l'existence, et sonexistence ne vaut que dans la mesure où elle réalise l'essence, c'est-à-dire par rapport à l'idée qui a permisde la concevoir et de la produire.

Dans la théologie traditionnelle, on voit en Dieu une sorte d'artisansupérieur qui a créé le monde et les hommes à partir d'une idée, d'un projet.

Lorsque Dieu crée, il sait aupréalable ce qu'il crée.

Chaque individu réalise un certain concept contenu dans l'entendement divin.

Au xviiiesiècle, au concept de Dieu a succédé le concept de nature humaine, chaque homme étant un exemplaireparticulier d'un concept universel : l'Homme.

Du point de vue de l'idée ou de l'essence, c'est-à-dire dans lefond, tous les hommes sont semblables, quels que soient leur culture, leur époque ou leur statut social.

Pourl'existentialisme athée tel que l'a pensé Sartre, Dieu n'existe pas, il n'y a pas d'origine unique au monde, ni deréférent suprême.

Il y a un donné d'origine : la réalité humaine, soit des individus qui d'abord existent avantde se définir par concepts.

On surgit dans le monde et l'on se pense ensuite.

Si l'homme est a prioriindéfinissable, c'est qu'a priori il n'est rien tant qu'il ne s'est pas fait lui-même par un engagement dans lemonde : "L'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait." B) Kant : Par le biais de l'opposition entre la chose en soi et le phénomène, on peut affirmer que la liberté etl'explication scientifique des conduites humaines sont compatibles.

La liberté fait partie de la chose en soi etn'est donc pas accessible à la raison spéculative, qui ne peut considérer l'homme qu'en tant que phénomène,c'est-à-dire qu'en tant qu'être naturel obéissant à des lois.

La liberté humaine est donc possible mais nousne pouvons la saisir rationnellement.

L'homme est d'une part un être obéissant à des lois de la nature etdonc connaissable par la science et d'autre part un être libre.

Ceci réhabilite la possibilité de la morale.

Cf. Critique de la raison pure, préface de la 2 nde édition. Le projet fondamental : rendre possible la coexistence du déterminisme affirmé par la science et de la libertérevendiquée par la conscience.Le progrès de la connaissance scientifique et l'extension de la méthode expérimentale à tous les domaines, enparticulier à l'étude de l'homme, placent au XVIIIe siècle la réflexion philosophique devant un dilemme : ou bien lascience est capable de rendre compte de la totalité du réel et par conséquent de reconnaître un caractèrestrictement déterminé aux pensées et aux actes de l'homme, ce qui revient à nier la liberté et à faire de la moralitéune illusion ou une mystification, ou bien la science renonce à prendre l'homme pour objet d'étude ; elle se borne àinventorier les lois de l'univers matériel, du monde des objets, limitation qui autorise l'affirmation de la liberté etl'existence de la moralité. La première thèse avait déjà été soutenue au XVIIe siècle par Spinoza : « l'homme n'est pas un empire (de liberté)dans un empire (de nécessité) »...

« La liberté que tous les hommes se vantent d'avoir consiste en cela seulementqu'ils sont conscients de leurs actes et ignorants des causes qui les déterminent». La seconde thèse avait été soutenue par Descartes.

La science a pour seul objet la matière, l'étendue; l'esprit, lapensée lui échappent.

Mais ce dualisme s'il sauve sa liberté ne rend pas vraiment compte de l'existence humaine :l'homme n'est ni une âme, ni une pensée : l'observation montre qu'il est impossible de faire abstraction du corps. La philosophie des Lumières avait radicalisé cette contradiction : la philosophie ne peut être que Spinoziste ouirrationnelle.

D'autre part, il n'est aucune raison sérieuse d'interdire à la science d'étendre le champ de, sesinvestigations : pourquoi l'homme et l'homme seul, échapperait-il aux techniques de la méthode expérimentale?Cependant il est impossible de ne tenir aucun compte de cette certitude qu'éprouve tout homme, du plus inculte auplus savant, que son existence ne se réduit pas à celle d'un morceau quelconque de matière : si j'agis, c'est parceque je me représente un but non encore donné, c'est aussi parce que je dois agir d'une certaine façon plutôt qued'une autre.

La conscience d'un devoir-être réduit à néant la thèse qui voit dans la liberté une simple illusion.

En. »

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