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Expliquez de façon précise les arguments qui ont été apportés pour prouver l'existence d'un inconscient psychique et dites ce que vous en pensez.

Publié le 19/02/2004

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. Donc, ajoute-t-il, puisque réveillé de l'étourdissement on s'aperçoit de ses perceptions, il faut bien qu'on en ait eu immédiatement auparavant, quoiqu'on ne s'en soit pas aperçu » (Monadologie, § 22-23). L'argument peut être présenté sous une forme plus empirique : la conscience présente des degrés; nous le constatons lorsque nous nous éveillons lentement et que nous passons progressivement d'une conscience sourde, encore assoupie, à une conscience de plus en plus claire; nous le constatons aussi lorsque nous nous endormons et que notre conscience s'obscurcit peu à peu; pourquoi ne pas prolonger la série et ne pas supposer qu'au-dessous de cette conscience vague et confuse il y a encore de la subconscience, puis de l'inconscient? - Mais cet argument repose sur un postulat de continuité qui ne s'impose nullement. L'expérience montre que, dans les phénomènes de la vie, psychiques aussi bien que physiologiques, il existe des seuils, c'est-à-dire de la discontinuité.C. - LES ACTES AUTOMATIQUES. On peut enfin alléguer certains actes automatiques qui s'effectuent apparemment sans conscience, mais qui révèlent une adaptation, une finalité telles qu'il faut bien supposer à la base une sorte de conscience sourde. C'est, au fond, l'argument de Bergson (cf. conclusion du sujet précédent) quand il écrit : « La représentation est bouchée par l'action. » La conscience, ajoute-t-il, est « neutralisée par l'action » lorsque celle-ci remplit la représentation ».

« mugissement même, et ne se remarquerait pas si cette vague qui le fait était seule." Leibniz, Nouveaux Essais sur l'entendement humain B.

— LE PRINCIPE DE CONTINUITÉ.

Il y a chez LEIBNIZ Un autre argument,d'ordre métaphysique, par lequel il explique, par exemple, que, dans un évanouissement, la conscience clairedisparaisse.

« Tout état présent d'une substance simple, affirme-t-il, est naturellement une suite de son étatprécédent », et ainsi « une perception ne saurait venir naturellement que d'une autre perception...

Donc, ajoute-t-il, puisque réveillé de l'étourdissement on s'aperçoit de ses perceptions, il faut bien qu'on en ait eu immédiatementauparavant, quoiqu'on ne s'en soit pas aperçu » (Monadologie, § 22-23).

L'argument peut être présenté sous uneforme plus empirique : la conscience présente des degrés; nous le constatons lorsque nous nous éveillons lentementet que nous passons progressivement d'une conscience sourde, encore assoupie, à une conscience de plus en plusclaire; nous le constatons aussi lorsque nous nous endormons et que notre conscience s'obscurcit peu à peu;pourquoi ne pas prolonger la série et ne pas supposer qu'au-dessous de cette conscience vague et confuse il y aencore de la subconscience, puis de l'inconscient? — Mais cet argument repose sur un postulat de continuité qui nes'impose nullement.

L'expérience montre que, dans les phénomènes de la vie, psychiques aussi bien quephysiologiques, il existe des seuils, c'est-à-dire de la discontinuité. C.

— LES ACTES AUTOMATIQUES.

On peut enfin alléguer certains actes automatiques qui s'effectuent apparemmentsans conscience, mais qui révèlent une adaptation, une finalité telles qu'il faut bien supposer à la base une sorte deconscience sourde.

C'est, au fond, l'argument de Bergson (cf.

conclusion du sujet précédent) quand il écrit : « Lareprésentation est bouchée par l'action.

» La conscience, ajoute-t-il, est « neutralisée par l'action » lorsque celle-ciremplit la représentation ».

Mais elle surgit dès que l'acte est arrêté par un obstacle : u Elle était donc là, conclut-il.L'obstacle n'a rien crée de positif; il a simplement fait un vide, il a pratiqué un débouchage.

» — Mais il serait facilede déceler ici aussi un postulat contestable, à savoir que la conscience est coextensive à la vie.

La thèse deBergson, admissible peut-être pour certains automatismes primaires tels que l'instinct, est bien discutable pour lesautomatismes acquis tels que l'habitude.

L'acquisition de l'habitude exige le plus souvent conscience et intelligence.Une fois l'habitude formée, la conscience disparaît.

Mais c'est qu'alors l'adaptation est réalisée; un automatismephysiologique, un ajustement des mouvements et des gestes suffit, et il ne paraît pas nécessaire de supposer ici uninconscient psychique, à moins de retomber dans le principe de continuité de Leibniz. II.

Arguments valables. Mais, si les arguments précédents sont discutables, d'autres paraissent recevables, qui nous conduiront d'ailleurs àune conception plus juste de l'inconscient psychique. A.

— LE CAS DU RÊVE.

Il existe au moins un cas qui nous met en présence d'une activité incontestablementpsychique, se déroulant cependant en dehors de la conscience normale : c'est le cas du rêve.

Que le rêve soit denature psychique, personne ne le conteste plus aujourd'hui : il est même capable, dans une certaine mesure,d'invention et d'organisation.

Il n'en est pas moins vrai que le rêve par son indifférence aux formes de la consciencenormale : sens du réel, distinction du subjectif et de l'objectif, souci de logique, etc., représente une forme deconscience inférieure.

Que de fois nous arrive-t-il d'ailleurs de nous éveiller avec le sentiment que nous avons rêvéquelque chose, d'en conserver même une sorte de résonance affective, mais sans pouvoir nous rappeler quel était lecontenu de notre rêve! Nous avons alors l'impression d'un autre monde psychique qui existe en nous, en dehors denotre conscience claire.

On sait que la Psychanalyse a mis — peut-être exagérément — l'accent sur ce fait et queFreud a déclaré que le rêve est « la voie royale qui conduit à la connaissance de l'inconscient dans la vie mentale ».Nous ne sommes pas obligés pour cela d'accepter la thèse de Freud selon laquelle le fond de la personnalité seraitconstitué par un soi ou un ça inconscient.

Mais nous pouvons retenir, de ce cas du rêve, deux arguments.B.

— L'ÉGOCENTRISME.

Le premier est qu'il peut y avoir une forme de vie psychique indifférente au réel.

LaPhénoménologie a peut-être eu raison de soutenir que la conscience est « conscience de...

», qu'elle implique unobjet.

Mais ceci n'est vrai que de la conscience proprement dite, de la conscience réfléchie.

Au-dessous d'elle, ilexiste de nombreuses formes de la vie psychique qui, comme le rêve, demeurent en deçà de la distinction du sujetet de l'objet et qui, en ce sens, relèvent de l'inconscient : c'est l'égocentrisme enfantin, c'est la rêverie vague,c'est l'autisme des schizophrènes. C.

— « L'AFFECTION SIMPLE ».

Le second argument consiste à rappeler que la conscience proprement dite exige lesentiment du moi, la conscience de lapersonnalité.

Or Maine de Biran avait déjà caractérisé,' sous le nom d'affection simple, « ce qui reste d'unesensation complète quand on en sépare l'individualité personnelle...

Cet état affectif simple, ajoutait-il, n'est pasune pure hypothèse; c'est un mode positif et complet dans son genre qui a formé dans l'origine notre existence toutentière » (Essai sur les fond.

de la psychologie, oeuvres inédites, t.

II, p.

11 et 19).

La Psychologie moderneconfirme cette manière de voir en nous montrant que la personnalité proprement dite est une conquête qui n'estréalisée qu'aux stades supérieurs du psychisme.

Tant qu'elle ne l'est pas, on peut à bon droit parler d'inconscient : ils'agit alors d'états vécus, mais non assimilés par le moi.

Les états pathologiques de dépersonnalisation nousmontrent la régression de la vie mentale à ce stade pré-personnel.. »

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