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Exposé Francais Le Théatre : Paul Claudel, Alfred Jarry, Jacques Copeau Et Le Théatre Du Vieux Colombier

Publié le 19/09/2010

Extrait du document

claudel

Le théâtre moderne :

 

Paul Claudel, Alfred Jarry, 

Jacques Copeau et son théâtre.

 

I- Paul Claudel (1868-1955). 

 

1°) Éléments biographiques.

2°) La foi de Claudel.

3°) Le soulier de Satin.

II- Alfred Jarry. 

1°)

2°)

3°) Ubu Roi

III- Jacques Copeau et le théâtre du Vieux-Colombier.

1°) Jacques Copeau : Sa vie, son esthétique

2°) Le théâtre du Vieux Colombier

3°) Mises en scène 

I- Paul Claudel (1868-1955). 

 

1°) Éléments biographiques.

 

Paul Claudel né en 1868 à Villeneuve-sur-Fère (Aisne). Il était un dramaturge, poète, essayiste et diplomate français, il  fut aussi  membre de l'Académie française. 

Paul Claudel grandi en Champagne dans une école des sœurs avant de rentrer en 1882 au Lycée-Louis-Le-Grand, lorsque ses parents s'installeront à Paris. 

 

Il écrit ses premiers essaies à 15 ans : L’Endormie, puis, dans les années 90, ses premiers drames symbolistes.

Paul Claudel découvre Arthur Rimbaud par les Illuminations, découverte essentielle pour lui. Il qualifie le jeune poète de « mystique à l'état sauvage « Comme il le dis dans Ma Conversion : « La lecture des Illuminations, puis, quelques mois après, d' Une saison en enfer , fut pour moi un événement capital. Pour la première fois, ces livres ouvraient une fissure dans mon bagne matérialiste et me donnaient l'impression vivante et presque physique du surnaturel. Mais mon état habituel d'asphyxie et de désespoir restait le même. ” Cette même année en 1886 le jeune Claudel trouvera la foi en l'église, une passe décisive de sa vie qui lui permettra de stopper son « asphyxie «.

Parallèlement à ses activités d’écrivain, Paul Claudel a mené pendant près de quarante ans une carrière de diplomate. Il fut Consul suppléant à New York mais aussi gérant du consulat de Boston en 1894, et  ambassadeur de France. Ses fonctions le conduisirent à parcourir le monde. Il achève  sa carrière en 1936, il décide alors  de se vouer pleinement à ses activités d'écrivain.

Paul Claudel sera particulièrement touché par le début de la guerre, durant laquelle il  perdra son mécène Paul-Louis Weiller qui était Juif.

  Il meurt le 23 février 1955.

 

2°) La foi de Claudel.

 

Pour Claudel, la compréhension d'une œuvre repose sur la foi. Elle enveloppe sa vie tout entière. 

 

C'est lors de sa conversion en 1887, qu'il a commencé à « croire « comme il l'exprime dans la citation suivante : " En un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus d'une telle force d'adhésion, d'un tel soulèvement de tout mon être, d'une conviction si puissante, d'une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute que depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d'une vie agitée, n'ont pu ébranler ma foi ni, à vrai dire, la toucher" ( Les grandes Odes )

Ses œuvres traduiront son chemin spirituel, tous d'abord avec un période de doute après sa conversion avec les premiers drames qu'il écrit : Tête d'Or, La Ville, L'Échange. Puis l'éclaircissement de son horizon nous apportera des  œuvres tels que Mystère Médiéval ;  La jeune fille Violaine .Sa dévotion complète à la religion se traduira par l'œuvre de toute une vie empreinte d'un lyrisme puissant où s’exprime son christianisme.

Le forme privilégié de Claudel est le verset, petit paragraphe qui forme une division d'un chapitre dans un livre en général sacré, tel que la Bible. La marque de sa foi par cette forme sacrée s'exprime de façon visible dans sa poésie  Cinq grandes Odes, ses traités philosophico-poétiques Connaissance de l’Est, Art poétique et  dans son théâtre Partage du Midi.

La crise de Fou-Tcheou, une colonie française en Asie (1901-1905), a marqué la vie privée de Claudel et a  laissé son œuvre un long sillon de douleur et de nostalgie. Des thèmes se répètent alors dans le théâtre de Claudel tel que : Le sacrifice et l'oblation dans L'Annonce faite à Marie, L'Otage, Le Soulier de satin, la Papauté et l'Église avec L'Otage, Le Père Humilié, et  le mystère d'Israël avec Le Pain dur, pour ne citer que les thèmes les plus voyants. 

Cette crise donnera naissance à son œuvre majeur, Le soulier de Satin 

 

3°) Le soulier de Satin.

Le Soulier de satin est une pièce épique et lyrique à la fois, où convergent tous les thèmes claudéliens. Cette pièce est  d’une longueur inhabituelle pour la scène.

 

Cette pièce fut écrite en 1918 à 1925, elle a été créée par Jean-Louis Barrault à la Comédie-Française en 1943 et joué pour la première foi en version intégrale au théâtre d'Orsay en 1980. Le metteur en scène Antoine Vitez l'a ensuite reprit en 1987 au festival d'Avignon, dans la cour d'honneur du Palais des Papes. 

Selon sa mise en scène la pièce fut dramatique et mystique, poétique et comique, lyrique et familier, Le Soulier de satin constitue dans tous les cas, comme l'entendait Claudel, une "somme". 

 

Le Soulier de satin est d'abord un drame d'amour où Claudel a tenté de transposer "l'apaisement", "la résolution", "l'explication" et "la conclusion" de sa propre aventure. 

L'action se déroule pendant la Renaissance, au temps des Conquistadors, lorsque l'Espagne est le champion du catholicisme en Europe, en Afrique, au Nouveau Monde et jusqu'en Extrême-Orient. Rodrigue, le héros du Soulier de satin, est passionnément amoureux d'une femme mariée, Prouhèze, à laquelle il devra renoncer. Celle-ci, après la mort de son mari, épousera un officier qui la tient à sa merci, et refusera de donner son coeur à Rodrigue, à la fois pour ne pas être infidèle au sacrement du mariage et pour ne pas décevoir la passion d'un amant dont le désir infini ne saurait survivre aux limites de l’homme. Elle saura se sacrifier et sa mort contribuera, par la vertu des Saints, au salut de l'officier et de Rodrigue, auquel il sera donné de connaître, au prix d'un dénuement complet, la "délivrance" et la joie surnaturelle. Le drame sentimental s'approfondit en un drame mystique. On y retrouve aussi, les victoires de l'armée espagnol, au service de Dieu.

Manoel de Oliveira tourne Le Soulier de satin .

Le soulier de Santin a était mi crée par Antoine Vitez en 1987, à l'occasion du festival d'Avignon. 

Antoine Vitez (Paris 1930-Paris 1990), homme visionnaire. Il était un metteur en scène rigoureux et novateur. Il a illuminé les pièces, de Shakespeare, Molière ou bien encore de Claudel. Il transformait les acteurs, métamorphosait les corps en langage et mouvement théâtral. Il a de même réinvente les signes de la représentation par une chorégraphie et une diction particulière.

D'après la mise en scène de Vitez, la représentation  de la pièce 

 Le soulier de satine  dure 9h40. Vitez la qualifiait lui même de “Folie” 

 

Théâtre national de Chaillot 

Mise en scène Antoine Vitez Chorégraphie Caroline Marcadé Scénographie Yannis Kokkos Costumes Yannis Kokkos Lumières Patrice Trottier Musique Georges Aperghis 

 

Ma conversion

Contacts et circonstances, Œuvres en Prose

 

(…) J'avais complètement oublié la religion et j'étais à son égard d'une ignorance de sauvage. La première lueur de vérité me fut donnée par la rencontre des livres d'un grand poète, à qui je dois une éternelle reconnaissance, et qui a eu dans la formation de ma pensée une part prépondérante, Arthur Rimbaud. La lecture des Illuminations, puis, quelques mois après, d’Une saison en enfer, fut pour moi un événement capital. Pour la première fois, ces livres ouvraient une fissure dans mon bagne matérialiste et me donnaient l'impression vivante et presque physique du surnaturel. Mais mon état habituel d'asphyxie et de désespoir restait le même.

Tel était le malheureux enfant qui, le 25 décembre 1886, se rendit à Notre-Dame de Paris pour y suivre les offices de Noël. Je commençais alors à écrire et il me semblait que dans les cérémonies catholiques, considérées avec un dilettantisme supérieur, je trouverais un excitant approprié et la matière de quelques exercices décadents. C'est dans ces dispositions que, coudoyé et bousculé par la foule, j'assistai, avec un plaisir médiocre, à la grand'messe. Puis, n'ayant rien de mieux à faire, je revins aux vêpres. Les enfants de la maîtrise en robes blanches et les élèves du petit séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet qui les assistaient, étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être le Magnificat. J'étais moi-même debout dans la foule, près du second pilier à l'entrée du chœur à droite du côté de la sacristie. Et c'est alors que se produisit l'événement qui domine toute ma vie. En un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d'une telle force d'adhésion, d'un tel soulèvement de tout mon être, d'une conviction si puissante, d'une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute, que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d'une vie agitée, n'ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher. J'avais eu tout à coup le sentiment déchirant de l'innocence, l'éternelle enfance de Dieu, une révélation ineffable. (…) (1913)

 

Alfred Jarry. 

 

Alfred Jarry, né en1873  est un écrivain français, poète et romancier.

 

Issu d’une famille de commerçants, il poursuit ses études  au lycée de Laval, puis à Saint-Brieuc et à Rennes, en rhétorique. A partir de 1885, il se consacre à l’écriture, rédigeant des comédies en vers et en prose. C’est en classe de première qu’il réalise une première version d’Ubu roi.

Il intègre les classes préparatoires du lycée Henri IV, mais il ne réussi pas les  examens et il manque les  concours d'entrée des l’Écoles normales supérieures.

 

Toutefois, il connaît davantage de succès lorsqu’il s’agit de publier ses écrits (Ubu Roi, 1894). Professionnellement, il évolue dans le milieu de l’édition (Mercure de France ; la Revue Blanche). Puis, il collabore avec Lugné-Poe pour la confection du programme de la saison du Théâtre de l'Œuvre. En décembre 1896, la première d’Ubu roi y a d’ailleurs lieu. Les représentations des pièces écrites par Alfred Jarry s’enchaînent alors. 

 

Il vit comme il lui plait, abusant un peu trop de l’absinthe. Fatigué, souffrant de la tuberculose, acculé par ses créanciers, et ce en dépit du soutien de ses amis, il finit par s’éteindre en novembre 1907 des suites d’une méningite. 

 

2°) Jacques Copeau (1879-1949) et le Théâtre du Vieux Colombier.

 

Courte biographie.

 

Issu de la petite bourgeoisie de commerçants, Jacques Copeau, poursuit ses études dans de très bons collèges et lycées parisiens. Bibliophile très jeune, il se passionne pour le théâtre et partage son temps entre la philosophie et l'art dramatique. Jacques Copeau côtoie André Gide et de là naît un attrait fort pour la littérature (« Nos angoisses s’accordent et nos intelligences communient). 

Il fait partie des fondateurs de La Nouvelle Revue Française en octobre 1908, aux côtés de Gide et Schlumberger et en devient le directeur.

En 1913, il fonde Le petit Théâtre du Vieux-Colombier. 'La Nuit des Rois' marque les esprits.

 

Chargé par Georges Clemenceau de la 'propagande française' aux Etats-Unis, Jacques Copeau devient à ce moment un personnage public. Il est également à l'origine de L''Ecole', nouvelle école de théâtre dirigée par Jules Romains. Cependant en 1920, 'La Maison natale', déçoit fortement l'opinion. Ce relatif échec ne l'empêche pas de monter en 1936 à la Comédie-Française 'Le Misanthrope' et d'autres pièces classiques. 

En 1949, Jacques Copeau meurt laissant derrière lui un combat toujours vivant pour la survie d'un théâtre original.

 

Son esthétique.

 

En réaction contre la décadence du théâtre, sa réflexion débouche sur la nécessité d’une rénovation dramatique.

 En effet, il est contre la surenchère et le surplus d’artifices qui font obstacle à la création artistique. De la sorte, face au délabrement du théâtre contemporain et au théâtre de boulevard, s’imposent à Copeau les conditions d’une véritable révolution. 

 En mai 1909, il décrit la corruption du théâtre commercial et dénonce, dans un long article sur « Le Métier au Théâtre «, l’abandon de toute idée de création, le relâchement et la vulgarité qui dominent la scène contemporaine.

 

« Je comprends à quel point je ne fais que commencer, écrit-il le 30 novembre 1915. Tout est à reprendre, à refaire. Tout entre en œuvre. […] Que l’amour de la vie, l’amour de l’action ne me fassent pas passer à côté de tout. «

 

Il veut ainsi revenir à l’essentiel : un style simple et libéré des ornements qui obscurcissaient le sens profond du texte ; il veut ainsi privilégier l’œuvre même.

Ainsi, il va défendre l’idée d’un théâtre dépouillé, privilégiant le texte au détriment des « inventions «, des « trouvailles « du metteur en scène omniscient : « Le texte seul compte ; il n’y a que le texte ! « 

Ainsi,  en 1913, il fonde Le petit Théâtre du Vieux-Colombier. 'La Nuit des Rois' marque les esprits.

Il fera aussi naitre le concept de « loggia «, modernisation de l'espace scénique visant à se rapprocher de la Commedia dell'arte au service d'une « nouvelle comédie «.

 

Le théâtre du Vieux Colombier 

 

Jacques Coupeau lance au printemps 1913, dans un article de la Nouvelle Revue Française, un appel « à la jeunesse, aux gens lettrés et à tous pour une rénovation dramatique «, point de départ à la création de son théâtre symbole de ses idéologie.

 Au printemps 1913, il constitue une troupe parmi lesquels Charles Dullin, Jane Lory, Roger Karl, Jean Villard Gilles, Suzanne Bing, et Louis Jouvet. Il les réunit pour leur exposer son approche du texte de théâtre et leur inculquer les techniques de jeu, comme l'improvisation et le mouvement, avec l'objectif de leur faire désapprendre les trucs du théâtre commercial et les techniques du Conservatoire.

Il ouvre ainsi le Théâtre du Vieux-Colombier à Paris. Il applique sa vision d'un théâtre moderne, exigeant et bon marché grâce aux abonnements, d'un lieu de diffusion et de création, d'une offre diversifiée alliant nouvelles créations et pièces classiques et d'une mise en scène épurée et poétique. Il imagine ainsi  pour son théâtre un dispositif fixe plus ou moins inspiré du modèle élisabéthain : il met en place, dans le fond de la scène, une machinerie qui est censée pouvoir répondre à toutes les situations dramatiques sans nécessiter des équipements complexes ou des décors particulièrement recherchés. (Une architecture fixe où puisse se jouer n’importe quelle pièce, à l’aide de seulement quelques tentures et accessoires et d’éclairages soignés. Sur fond neutre, les costumes – aux couleurs et aux matériaux très étudiés – font ressortir le jeu des comédiens et les éléments  essentiels de la mise en scène.).

La première représentation, le 23 octobre, est celle d’Une Femme tuée par la douceur de Thomas Heywood qui ne convainc pas le public. Puis, durant la première saison sont présentés des œuvres de Molière (L'Amour médecin, L'Avare, La Jalousie du barbouillé), Shakespeare (La Nuit des rois), Alfred de Musset (Barberine) et celles de jeunes écrivains tel Jean Schlumberger (Les Fils Louverné). Ces pièces rencontrent davantage le succès, relevant le talent des acteurs (notamment Dullin dans le rôle d'Harpagon, et de la troupe dans La Jalousie du barbouillé) et la modernité d'une mise en scène dépouillée. 

Copeau monte également L’Échange de Paul Claudel, traitant de façon poétique de la relation entre conjoints, offrant à Dullin une nouvelle démonstration de son talent d'interprétation. Copeau compose l'un des rôles principaux avec inspiration. La troupe, épuisée mais poussé par le succès artistique et parfois critique, conclue la saison par La Nuit des rois qui entre dans la légende par sa préparation avec une mise en scène d'une saisissante simplicité, la pièce fait appel à l'imagination du public comme jamais depuis le Théâtre des Arts de Paul Fort. 

Le pari de Copeau a payé : Le Théâtre du Vieux-Colombier a imprimé sa marque, par l’affirmation d’un théâtre qui se revendique comme un art véritable et non comme une simple distraction. La troupe a également prouvé que même avec des moyens limités, allier exigence artistique et succès tant critique et populaire est possible.

La déclaration de guerre à l'été 1914 contraint le théâtre à fermer. 

Copeau réfléchit à la constitution d'une École de comédiens pour former une génération qui ne soit pas corrompu par le Conservatoire. Il prépare une formation pluridisciplinaire alliant culture générale, musique, rythmique, gymnastique, improvisation, mimes et jeux de masques. Il ouvre de ce fait une formation pour comédiens, mais s'aperçoivent rapidement que pour profiter pleinement du potentiel de ces méthodes, il leur reste beaucoup à apprendre.

Le Vieux Colombier rouvre en février 1920, avec un nouveau dispositif scénique créé par Jouvet, sur le principe du « tréteau nu «. Cette configuration de la salle offre une polyvalence pour accueillir aussi bien des pièces que des concerts ou des conférences. L'école accueille une troupe de jeunes comédiens. Mais, Copeau doit faire face au départ de Jouvet, qui rejoint la Comédie Montaigne, puis de Romains. Après la représentation du Paquebot Tenacity de Vildrac, en 1924, il ferme le théâtre.

 

Etude de la mise en scène.

La modernité de la mise en scène de Copeau : 

Renoncer aux « machineries « et remodeler la salle pour que l'émotion soit authentique et inattendue : « Bonne ou mauvaise, rudimentaire ou perfectionnée, nous entendons nier l'importance de toute machinerie. « 1913 : installation au Vieux Colombier, Copeau a 34 ans et sait ce qu'il veut. Remodèle la salle avec F. Jourdain : 

- Abolit la séparation scène/salle en supprimant la rampe qui contribue à créer une boîte scénique, la source de l'éclairage modulaire se trouve derrière le public. 

 - un proscenium en gradin (ou escalier) qui rapproche du public, unit le plateau et la salle. Si la relation frontale statique entre scène/spectateur  il ne s'agit plus d'une séparation. Fixité car les pièces choisies, de « beaux textes «, œuvres littéraires procurant un plaisir auditif, visuel, intellectuel, d'où nécessité d'un « recueillement « du spectateur. 

 - un plateau à double zone de jeu 

- quelques tentures puis suppression du cadre de scène, 

- en fond de scène : un ensemble construit qui offre des aires de jeu surélevé : un « puer-stage « inspiré du dispositif élisabéthain. 

- Elimine du plateau le décor construit et remplace par une structure fixe en plans étagés. Recherche du dépouillement 

 Il en résulte : une scène nue, qui ne reçoit sa forme que de l'action qui s'y déroule. Tout peut s'y jouer : il s'agit d'un dispositif scénique, un instrument de jeu. Le cadre illusionniste du naturalisme est brisé. 

Opposer à la scène du Théâtre Pigalle ou le jeu du comédien est écrasé par la machinerie, car les effets sont attendus par le spectateur, et le comédien n'est plus « miraculeux «, inattendu. 

 - La remarque de Copeau à  Jouvet à propos de la scène du Vieux Colombier: la femme de ménage ou les ouvriers s'y comportent mieux que les comédiens, parce qu'ils y font des « actions réelles «. Au contraire du comédien qui sur cette scène « imite vaguement sans en avoir la connaissance, certaines activités, avec un sens plus ou moins habile de l'effet à produire. « 

 ª  Renoncer à la représentation à l'italienne : 

 - Suppression de l'entracte : laisser se développer le drame. 

- Suppression du cadre de scène : les « fantaisies décoratives illustrent une scène qui n'évolue point et de meure dans son cadre invariable la boite Kaléidoscopique où nous ont confiné les Italiens. « 

 ª Rechercher un nouveau rapport entre public et Acteur : « Qu'une volonté dramatique nouvelle ébranle l'édifice même du théâtre... « 

 

Un exemple : les fourberies de Scapin.

Les fourberies de Scapin ont été reprises au Vieux Colombier en 1917 ; Copeau y fait l’essai du Tréteau. Il s’agit d’un praticable formé de quatre morceaux, de cinq escaliers de quatre marches et de deux escaliers de face. 3le tréteau est déjà l’action il matérialise la forme de l’action  et lorsque le tréteau est occupé par les comédiens, lorsqu’il est pénétré par l’action même, il disparait «. 

Le tréteau sert de révélateur aux personnages : Scapin, très à l’aise, y étale son habileté, la morgue de Sylvestre en matamore domine de quelques marches la frayeur D’Argante. Pour les vieillards c’est un véritable piège. Il doit donner une impression de péril, pense copeau, on doit voir Argante suspendu au bord de L’incréé.

Le fondateur du Théâtre veut une « réalisation purement théâtrale, de pur mouvement «. Les fourberies sont une course, une poursuite, le tréteau est le tremplin des mouvements et sa sonorité rythme le jeu.

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