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Exposé Les Trois Soeurs De Tchechov

Publié le 19/09/2010

Extrait du document

 

Lorsqu’il écrit Les Trois Soeurs, en ce tout début de siècle  a travers Macha, Olga, Irina, Tchekhov dépeint trois âges, trois tempéraments féminins.

Lorsqu’on évoque les trois sœurs, l’œuvre, le titre amalgame les 3 personnages et donne une impression de fusion, d’unité alors que paradoxalement on a des caractères radicalement différents. 

 

Tchekhov pose donc à travers ces 3 caractères la question de la femme dans la société. 

Notre objet d’étude sera donc l’ambivalence figure féminine et sa dimension mythologique dans ce drame. 

 

Si elles semblent diverger dans le présent, nous verrons en quoi leur destin est le même. Nous étudierons dans un deuxième temps le rôle actanciel de la sororité/ fratrie  et enfin nous verrons, en les confrontant à des figures de la tragédie antique (pour en faisant émerger leurs particularités tragiques) que Tchekhov nous donne donc à voir Une figure mythique qui interroge les catégories politique, du biologique et du symbolique, 

 

I les trois sœurs : portrait, binarité psychologique

A Des caractères différents

Les trois sœurs ont trois caractères différents

 

-Tout d’abord Olga, des le début de la pièce elle est présentée portant un costume d’enseignante et elle corrige des copie. Elle est prof de lycée. Au début c’est elle qui pose la situation rappelant la mort du père et annonçant le désir d’aller à Moscou. Elle se sent fatiguée et aimerait changer de vie. A l’acte 2 elle n’est presque pas présente, elle apparaît juste à la fin pour annoncer qu’elle est épuisée que la directrice est malade et qu’elle la remplace. 

A l’acte 3 Olga est par contre une des figures les plus présentes, un incendie à éclater au loin elle est prête à accueillir ceux qui ont subies des pertes, elle dit aussi aux militaires présents de rester dormir. On remarque qu’elle est très attachée à la nourrice contrairement à Natacha femme d’Andreï. Dans cette acte on découvre une Olga épuisé elle doit tout gérer dans la maison, les militaires, Natacha qui veut prendre le pouvoir ainsi que ses sœurs qui se plaignent. Cette nuit de l’incendie fut éprouvante pour elle, elle se dit avoir vieillie de 10 ans. Coté travail, Elle ne désire pas être directrice mais elle va le devenir. 

Dans l’acte 4 elle est de nouveau peu présente, à la fin elle embrasse ses sœurs disant que le temps passera mais que rien est fini.

Olga apparaît donc comme celle qui gère tout, sorte de pilier pour ses sœurs, figure de mère 

aussi. Elle se laisse porter par la vie, ne pense pas a son bonheur.

 

-Macha est mariée à Koulyguine prof de lycée lui aussi. Elle apparaît en robe noir comme en deuil elle est triste. Dans l’acte 2, on apprend qu’elle n’aime pas l’univers de son mari, elle ne désire pas aller à un diner  mais pour faire plaisir à son mari et par résignation elle lui dit qu’elle sera la. Elle ne soumet pas son opinion et se laisse entrainer. On remarque que Macha est celle des 3 sœurs l’a plus énervée elle s’énerve souvent sans aucunes raisons apparentes cependant elle apparaît toujours joyeuse avec Verchinine. Dans l’acte 3, elle est épuisée elle semble ne plus savoir ou elle en est, elle annonce à ses sœurs qu’elle est amoureuse de  Verchinine.  Cependant cette amour ne verra pas le jour, malgré les sentiments réciproque de Verchinine qu’on voit dans le dernier acte, il doit repartir avec les autres militaires ; les deux personnages s’embrasseront et se quitteront sous les yeux de Koulyguine. Macha reprend donc sa vie avec son mari qui lui pardonnera cette erreur pour lui et Macha reprendra sa vie et son rôle de femme.

Au cours de cette pièce Macha pleure beaucoup entre larmes et énervement elle ne sait pas ou elle en est ni ce qu’elle doit faire elle aime Verchinine mais sait que cet amour est impossible et se sent enfermée avec son mari et l’univers de celui-ci.

 

-Irina est la plus joyeuse des 3 sœurs et celle qui fait le plus de choses pour changer. Elle est habillé en robe blanche ce qui la met en opposition avec Macha. Elle est joyeuse et très belle comme le souligne Olga. Elle travaille au télégraphe. A la fin de l’acte un elle dit que si elle et ses sœurs voient la vie en noir c’est parce qu’elles n’ont pas encore travaillé. C’est pour ceci qu’au début de l’acte 2 elle désire changer d’emploi. Elle déborde toujours d’énergie et est optimiste elle dit « la réussite va marcher, je vois. Nous irons à Moscou. « Elle rêve encore et toujours par rapport à ses autres sœurs. 

Au début de l’acte 3 le temps à passer, elle a 24 ans, elle a perdue sa gaieté, se sent laide, vieille. Elle est devenu entre temps employée de mairie elle qui voulait travailler ne supporte plus son travail. En ce qui concerne l’amour sur ce point la aussi ses rêves se sont envolés car elle voulait rencontrer l’homme de sa vie à Moscou mais sait qu’elle n’ira pas. C’est pour ceci que dans le dernier acte, elle accepte d’épouser le baron mais celui-ci mourra à la fin et elle verra son mariage s’envolé lui aussi. A la fin elle décide de travailler comme enseignante pour aider les autres pour qu’ils aient une belle vie même si pour elle s’a n’a pas été le cas.

 

Ces 3 sœurs sont donc différentes Olga s’occupe de tout le monde au détriment d’elle-même, Macha est coincée dans une vie qu’elle n’aime pas et Irina la plus consciente de la situation veut travailler pour oublier. Cependant ceux qui les rassemblent c’est le rêve d’aller à Moscou. 

Ces jeunes femmes apparaissent toutes les trois dans des tenue différentes, ces tenues sont associées à leur caractère ; La blancheur symbole de légèreté, de pureté mais ce blanc n’est il pas aussi linceul, celui de la vie perdue d’avance. La tenue de Macha, robe noir montre une certaine tristesse, elle est comme en deuil.

 

B Un rêve en commun

Même si elles s’opposent par leur caractère, un rêve les rassemble : aller à Moscou. Pourquoi Moscou ? Moscou est tout simplement la ville natale des 3 sœurs. Dans le premier acte, Olga nous dit des le début qu’elles ont quitté Moscou il y a 11 ans après que leur père soit devenu général. Elle se souvient comme si c’était hier du soleil, des fleurs elle se souvient avec nostalgie de tout cela. En quelque sorte, elles désirent revenir dans le passé, en voulant absolument revenir dans leur ville natale, elle refuse d’avancer dans l’avenir. Elles aspirent à ce qu’elles ne pourront jamais retrouver. A Moscou elle pense tout retrouver comme avant comme il y a 11 ans mais 11 ans c’est beaucoup et elles ne pensent pas que nombreuses choses ont du changer. Elles aspirent en réalité à une vie en ville trépidante, animée, faite de rencontres car la elles sont isolées à la campagne.

 

C stagnation 

 

Tout au long de la pièce elles nous rappellent ce désir d’aller à Moscou mais elles ne font rien de concret pour réaliser ce rêve, tout n’est que paroles, au fur et à mesure que le temps passe, au fil des années elles comprennent qu’elles ne retourneront jamais à Moscou surtout Irina  au début du troisième acte. Elle annonce clairement je cite « J’oublie tout, tous les jours j’oublie, mais la vie s’en va et ne reviendra jamais, jamais, nous n’irons jamais à Moscou… Je vois bien que nous n’irons pas… « C’est la seule qui dit cela tout au long de la pièce, la seule qui dit clairement que Moscou n’est qu’un rêve et qu’elles n’iront jamais. C’est la plus lucide des trois. Les sœurs se laissent porter en quelque que sorte par le destin, elles aimeraient que certaines choses changent par exemple Macha aimerait pouvoir aimer librement Verchinine, Olga aimerait ne pas travailler comme directrice mais les choses arrivent et les 3 sœurs acceptent tout malgré ce qu’elles pensent, ce qu’elles ressentent. On peut dire qu’elles ne sont pas maitresse de leur destin.

 

II 

 

 B Natacha

 Dans le premier acte elle est la fiancée d’Andrei, le frère des 3 sœurs, au second acte, elle est désormais sa femme et ils ont un enfant Bobik, au troisième acte du temps a encore passé et Natalia impose son ordre dans la maison. Elle veut le renvoie d’une des domestiques, la plus ancienne de la maison et la nourrice des trois sœurs. Natalia affirme qu’elle est la seule habilité à gérer les relations avec les domestiques. De plus elle a fait en sorte qu’Irina et Olga soit dans la même chambre dans le deuxième acte, pour que Bobik ait la chambre d’Irina car elle est plus chaude que la sienne. Les sœurs sont ainsi progressivement exclues de l’espace familial. En étant privée de leur chambre, elles sont d’une certaine manière privées de leur intimité. Tout au long de la pièce on assiste donc a une « montée « de Natalia, à une prise de pouvoir de celle-ci, tandis que pour les 3 sœurs c’est tout le contraire.

 

C Unité des trois sœurs

 Dans la maison tout semble donc leur échapper, Natalia prend le pouvoir et devient la maitresse de maison. Andreï reste à l’écart de tout, le voyage à Moscou reposait sur lui mais il a tout gâché en jouant au jeu et à la fin ils doivent hypothéquer la maison. Les trois sœurs se retrouvent à la fin de la pièce comme au début, c'est-à-dire seul avec leur rêve et leurs illusions dans la tête. Rien n’a changé, de plus les militaires étant partis, elle se retrouve encore plus seule. Les trois sœurs semblent former une unité avec un rêve en commun, un besoin d’aimer Olga et Irina rêve d’amour et Macha malgré son mari aimerait être avec Verchinine. Figure de recluse dans leur campagne sans animations et ou la vie est trop calme. Elles se soutiennent, se racontent tout et se comprennent. Même échec.

 

 Elles partagent une forme d’impuissance contre ce qu’on appel la fatalité ; le destin. Impuissantes devant l’annonce de l’inéducable « nous n’irons pas à moscou « Toutes trois se consolent de leur frustration par la rêverie.

On voit bien au début une  seule et même figure unique : comme va l’illustrer la remarque l’Irina acte I qui utilisa abondamment la 2 personne pluriel : « vous dites que la vie est belle. Oui mais si ce n’était qu’une apparence ! pour nous, les trois sœurs, la vie n’a pas été encore belle, elle nous a étouffées comme une mauvaise herbe…. Nous sommes tristes et nous voyons la vie en noir parce que nous ne connaissons pas le travail. Nous sommes nées de gens qui méprisaient le travail… «

Et quelques années plus tard, lorsque le régiment quitte la ville :  la pièce raconte non pas trois vies manquées mais un seul et même destin raté.; elles se recomposent en une seule et même figure indiscociables : Tandis que la musique militaire s’éloignait dans la rue, Olga [enlaçait ses deux sœurs tendrement]  la didascalie qui clôt la pièce montre bien le caractère indissociable DU personnage des trois sœurs qui termine l’œuvre étant : « debout, serrées l’une contre l’autre «

 

II  A  Dramaturgie de la fratrie dissolution :

Le titre : au dela de leur ambivalence, En étudiant rôle dramaturgique des 3S On remarque que le titre de l’œuvre met en évidence un manque ; présente d’emblée une fratrie brisée : on peut faire l’hypothèse c’est dans cette mise à l’écart d’un  membre de la fratrie que va s’élaborer la dramaturgie et qui est aussi à l’origine de l’échec progressif des trois sœurs. 

l’acte I s’ouvre sur les propos des trois sœurs qui, aspirent toutes les trois retourner à Moscou.                  Comme au début tous les espoirs des sœurs reposent sur leur frère. Il est donc considéré avec tendresse; « c’est notre savant. Il joue aussi du violon « répété par Olga et Irina

- déjà Andrei ne les rejoindra que plus tard. :  on sent bien qu’on a une unité qui semble minée de l’intérieur ; parle peu et cherche à fuir: 

-un détail révélateur de l’ensemble du comportement d’Andrei : « ne t’en va pas, quelle manie de toujours vouloir te sauver « olga. Didascalies p 154 « André n’est plus là, il est sorti sans se faire remarquer «

Fracture se confirme : Au fur et à mesure de la pièce Andrei, entraine ses sœurs dans une déchéance ; joue aux cartes et hypothèque la maison. passion du jeu est destructrice pour la fratrie, 

-certaine soumission, pression psychologique ; les 3s qui ne peuvent rien faire et  de par leur liens, elle ne peuvent rien faire et st entrainées ttes les 3 de la meme facon ds chute : rq aucune ne se révolte vraiment explicitent contre leur frère.

Supposition : impression Cette fragilité inhérente à la fratrie qui en fait des cibles tragiques du destin. (et explique pourquoi elles n’arrivent pas à concrétiser leurs rêves). 

-Puis Natasha est le personnage féminin qui va profiter puis creuser cette fêlure.  

- il n’a pas la force de caractère suffisante pour se mettre entre les sœurs et Natacha que la fratrie va encore plus s’éclater « debII natascha : mon petit andrioucha, pourquoi ne dis-tu rien ? comme ça je réfléchissais… et puis je n’ai rien à dire… « sa passivité qui est destructrice de la fratrie

ccl  Fracturée entre les sœurs et le frère La fratrie ne constitue par un refuge, un ensemble sécurisé ; acte IV même s’il n’y a pas de conflits explicite : Andrei il a clairement hypothéqué la maison rendant impossible le départ pour Moscou ; 

 progression similaire entre les relations entre le personnage 3S vs frère, et la progression actancielle de la pièce.   

   On considère dc cette fracture comme moteur du drame :  la fratrie est soumise à une dynamique de dissolution, contre laquelle les trois S luttent et qui se traduit par un échec  des personnages.  

 

III Tchekhov pose la question de la femme dans la société. 

On peut s’interroger sur le caractère mythologique des trois sœurs, ne serait-ce parce qu’elles fonctionnent en triade ; (cette figure complexe unique ou multiple ds mytho,) qui n’est pas sans faire échos aux personnages de la mythologie ; gorgones, Erinyes et surtout les ou trois parques qui fonctionnent en triade. (Apparaissent comme leur double moderne ?)

On va donc confronter les trois sœurs à des figures de la tragédie antique ce qui va nous permettre de  faire émerger les particularités tragiques des figures féminines dans l’œuvre. 

 

Ce qui nous amène à comparer Irina/ Iphigénie c’est  la thématique de la jeunesse sacrifiée

 

Si on peut faire ce rapprochement : c’est déjà par rapport  La blancheur de la robe d’irina 

semble apparaitre au début de l’œuvre comme un symbole de légèreté, et d’innocence. 

 

-volonté explicite de l’auteur ?  avec cette robe blanche d’opérer un rapprochement avec la figure de  avec la vierge antique drapée dans sa tunique blanche, figure de la victime tragique juste avant le sacrifice et  l’archétype de cette figure mythologique tragique c’est Iphigénie. 

 

A la différence que chez Sophocle le sacrifice est du à une faute l'hybris d'Agamemnon qui aurait contrarié la déesse. Vs I  pas directement sacrifiée, ni force divine ni il n’y a pas la dimension tragique du pge Agamemnon le père partagé entre devoir et amour  filial ; 

Mais c’est sa jeunesse et la mort de son fiancé, qui en fait une victime tragique, comme si le temps ou le destin se sont substituées aux dieux et à la décision paternelle. 

 

dc La dimension tragique du personnage est avant tt  due à son jeune age ; 20 ans; comme Iphigénie elle. Est caractérisée par cette pureté, inhérente à la jeunesse

cette pureté illustrée par le motif de l’oiseau, récurrent ; traduction aspiration à la liberté. 

On note en effet la  présence répétée d’oiseaux et d’ailes, 

« hier, il est arrivé quelque chose, c’est comme si j’avais senti des ailes dans mon dos, Irina,  acte 4 «. 

acte  1 irina ; se dit heureuse évoque « un vaste ciel bleu où planeraient de grands oiseaux blancs « ce à quoi Tcheboutykine répond « mon oiseau blanc «

 

Cette innocence va être brutalement confrontée à la mort de son fiancé; on retrouve l’idée d’une vie gâchée à l’aube de sa jeunesse par une destinée tragique.

 

Pdt tt l’œuvre elle fait des concessions, se resigner  aboutir à un désenchantement :

 

A la fin de l’acte III elle accepte finalement d’épouser le baron, plus motivée par l’idée de partir de la maison acte III se clos sur 

 

«  j’estime et j’apprécie le baron c’est un homme excellent, je l’épouserai, je suis d’accord seulement allons à Moscou ! je t’en supplie, allons y «

 

-«adverbe « seulement «  à valeur adversative qui laisse transparaitre le fait que ce n’est pas un mariage d’amour : mais une planification pour organiser son futur

-Acte IV qui voit la mort de son fiancé la laissera  désemparée,  comme sacrifiée à l’aube de sa jeunesse.

 

Cette mort a un caractère d’autant plus tragique qu’elle semblait le pressentir ;  

acte4

Juste Apres la réplique de koulyguine : «  On dit que soliony est amoureux d’irina et qu’il serait jaloux du baron… « Irina « tressaille « et ajoute : « tout m’effraie aujourd’hui « 

 

-Semble le pressentir aussi la dernière fois qu’elle voit le baron ; attitude suspicieuse ;: « ce n’est pas vrai, pourquoi es tu si distrait aujourd’hui (pause) que s’est il passé hier près du théâtre ? «  signes clairement annonciateurs

 

-Enfin lors de l’annonce de la mort du baron à la fin de l’acte 4 : «Irina pleure doucement « je  savais, je savais «    

 ces éléments annonciateurs qui font office de prédiction  donnent l’impression de la présence d’un fatum qui rôde autour du personnage ; L’assimile aux figures antiques tragiques

 

En effet  le blanc devient de plus en plus symbole d’éphémère; de mort, 

 

Fin de l’œuvre blanc : mort : linceul du baron, qui symbolise par transfert pour Irina son propre linceul 

La mort du baron signifie ; plus de perspective d’avenir

 

A la difference De plus Mais la portée du « sacrifice « d’Irina n’a pas une dimension noble antique ; sa vie ruinée ne servira pas à sauver la Grèce. 

 

Donc la destinée tragique d’I comme Iphigenie c’est une vie perdue d’avance, 

Une jeunesse gâchée avant le mariage ,

 qui émeut et sussite pitié chez le specateur

 

- L’idée de la destinée tragique du mariage Macha / Phèdre

De même sa sœur peut être confrontée à une autre figure tragique, justement % à la dimension tragique du mariage.  P en l’occurrence

Phèdre fille de Minos, Pasiphaé. A été donnée en mariage à Thésée par Deucalion, son frère. Elle va tomber amoureuse d’Hippolyte et toute la tension dramatique de la pièce va se nouer autour de la thématique de d’aveu de cet amour condamnable : 

-On retrouve la même dimension avec Macha : Macha :  On m’a mariée à dix-huit ans et je craignais mon mari parce qu’il était professeur au lycée ; je venais de finir mes classes. Il me semblait alors extrêmement savant, intelligent et grave ; mais maintenant, ce n’est plus cela, malheureusement ! (…) (, acte 2, p. 142)

La voix passive retranscrit parfaitement les circonstances du mariage de Macha, Le « On m’a mariée «, phrase à la voie passive qui souligne le caractère Tragique d’une situation à laquelle est confrontée Macha passive sans qu’il lui soit permis de se rebeller, 

 

- Tchekhov semble ainsi remettre en cause le mariage ; à travers le personnage de Macha  Il dénonce  le mariage sans amour, tel que le décrètent les parents. il condamne mâcha a un état de servitude : nette opposition passé / présent qui traduit sa désillusion ; present introduit par la conjonction adversative « mais, maintenant .. «

 

Caractère tragique du mariage est exprimé des l’acte I Irina. - On ne se marie pas par amour, mais pour faire son devoir ; du moins c’est ce que je pense ; 

 

-D’autant plus que ce mariage va empêcher Macha d’avouer son amour pour Verchinine (tt comme Thésée va empêcher Phèdre de vivre sa passion avec son fil, sauf que dans le cas de Phèdre l’amour n’est pas réciproque) 

Ce  qui est peut être plus tragique car l’amour partagé  de Macha et de Verchinine est sans issue car les deux protagonistes sont mariés, et il est impensable surtout dans ce milieu bourgeois qu’ils se séparent de leurs conjoints. + Milieu caractérisé par le silence et non-dits : 

 

Cependant mâcha comme Phèdre à un moment perd le contrôle d'elle-même. Et elle ne peut réprimer l’aveu de son amour.  On peut rapprocher L'aveu de Phèdre dans Phèdre (Racine) à  l'Acte II scène 5 : Vers 663-713 :   De l’aveu de macha de l’acte III  à la différence que Macha avoue son amour à ses sœurs alors que Phèdre aura le courage finalement de le dire à Hyppolyte. 

 

- L'aveu de Phèdre est total et violent, on a l'impression d'un certain désordre. Macha : « je ne peux plus me taire… (pause)  j’aime, j’aime j’aime cet homme… celui que vous venez de voir…. «    On a un aveu direct; assez irraisonné, confus, av rythme saccadé ; essoufflé 

-l’aveu de Macha comme celui de Phèdre a une dimension cathartique. « je veux vous faire ma confession cela me pèse sur le cœur «

 -Phèdre dit être le jouet des dieux (vers 677 à 682) : macha:  (: « j’aime cela signifie que c’était mon destin ça veut dire que je n’y pouvait rien « : même dimension passive, non coupable face à une puissance supérieure.

 

- rappellera le caractère involontaire irrépressible de son aveu/ Macha à ses sœur « je ne peux plus me taire « 

-Phèdre quand à elle Appel à la mort (dit à Hyppolite qu’il peut la tuer)(vers 699 à 711). / Macha fait appel au silence « je me suis confessée à vous, maintenant je vais me taire…. «  

 

 cet aveu confère à Macha une dimension d’héroïne tragique, puisqu’il a fallu grâce à la parole de  qu’elle dépasse une limite sociale en allant à l’encontre de la bienséance bourgeoise. 

 

- differences : Phèdre se sent coupable parce que son amour à une dimension incestueuse, macha pas remords 

 

meme Kulygin un homme prosaïque, pragmatique qui se satisfaire du médiocre de la situation.  il n’a pas  la même envergure que Thésée, qui se montre moins conciliant ; Macha n’a pas la même dimension tragique que Phèdre qui se suicide, rongée par les remords ; 

 

Macha quand à elle va s’enfermer dans un refrain absurde en répétant des vers de Pouchkine ;

 elle ne peut se maitriser en cela on retrouve meme dimension que P la maitrise de soi s’efface au profit de la passion

 

comme Phèdre cet amour se traduit par une absence de maîtrise de soi qui se traduit par la parole ; incontrôlable ; l’esprit n’a plus d’emprise sur le corps : 

 

Tr t pose donc la question de la femme face aux institutions ; Dans un troisième temps on peut constater que de manière + générale T pose la question du rapport de la femme à la loi à travers le personnage d’Olga …. Ds  mesure une Antigone moderne. 

 

On connait l’histoire d’Antigone ; pièce de Sophocle d’abord ; fille d’un  mariage maudit ; celui Oedipe et Jocaste issue de la famille des labdacides, sur laquelle s’acharnent les dieux

 

Avec olga- on a pas un personnage aussi démesuré exalté par la mort, et  les enjeux ne sont pas aussi  directement tragiques que dans la pièce de Sophocle. Elle ne connaitra pas la fin tragique d’Antigone ; emmurée 

 

Mais La figure d’olga tout comme celle d’Antigone représentent une résistance face à un pouvoir abusif et individuel. :  A  va se battre contre les lois de Créon pour pouvoir enterrer son frère selon les conventions. 

Dans la pièce de Sophocle le conflit entre Antigone et Créon traduit le conflit entre justice humaine et justice divine, plus précisément entre autorité politique et liberté individuelle.  On peut se demander en quoi l’opposition Natasha/ olga s’avère etre un conflit qui a exactement les mêmes enjeux ?

en effet  Antigone oppose à la loi instituée une autre loi plus fondamentale, qui relève du droit naturel. Elle rappelle à Créon l'existence de "lois, non écrites celles-là, mais intangibles" 

-Olga de même rappelle l’existence de principes, de valeurs supérieures acte III« nous avons peut être été élevées de façon bizarre mais je ne supporte pas cela « (des lois non inscrites) et refuse ainsi de se soumettre à une tyrannie humaine (incarnée par Natascha) 

-d’un coté le droit positif institué par les êtres humains dans le but de régir la cité (ce que tente de mettre en place N), VS  le droit naturel concerne  la raison humaine : incarnée par O la raison dans la pièce. Elle oppose face à un abut de pouvoir une éthique dictée par sa raison.

Cet antagonisme est illustré par le conflit autour de La Nourrice au centre de l’acte III 

 

Voit insurrection d’olga contre la décision illégitime de  Natacha (renvoie nourrice) et obéissance à valeurs supérieurs. Renforce la similitude Olga/ Antigone, Natasha/ Créon puisqu’on  a un camp 

qui choisit l'impartialité et conception pratique du pv

l'autre parti souhaite une approche humaine dans les actions du pouvoir. 

 

B à la difference que pouvoir politique est ici pouvoir domestique et que ce conflit a pour fondement une opposition de valeurs :  en effet On a donc au sein de la maison des 3 sœurs 

une communauté partageant culture rassemblant des règles de conduite les interdits, les obligations etc bien que ce ne soit pas fixés en lois écrites.  Les individus sont enracinés dans ce que Hegel appelle leur sittlichkeit : un savoir qui gouverne la vie. : la preuve

O ; fidèle  à principes moraux, va s’occuper de la nourrice,  p 242« si tu savais comme je vis…. « 

Ici on a l’intelligiencia (références à cette culture aristocratique :Puškin, Gogol’, ce dont n’a pas hérité N) qui se heurte à un autre système de valeurs, plus pratique, 

 Une distorsion au sein de cette communauté qui entraine le tragique

En effet c’est fondamentalement autour de ce conflit  de valeurs que se s’élabore le drame ; du au fait que N tente d’appartenir à cette culture

 à l’acte I natasha s’enfuie car elle n’est pas dans son élément et avoue « j’ai si peu l’habitude de la société « 

Acte II tente de se hisser au rang des sœurs et d’appartenir à leur milieu ; « p186 « distinction 

Acte III c’est le chaos, prise de pv La prise pouvoir de Natascha, comme celui de Créon apparait comme illégitime, la loi fixée par Natacha n’est pas valide ; il vaut mieux des lois spirituelles, respecter le droit naturel

Acte IV tente de s’approprier le langage et le savoir de l’intelligencia lorsqu’elle tente de parler en français ; fautes « p 241 « il ne faut pas faire du bruit, la Sophie est déjà dormée, vous êtes un ours « (inadéquation entre 2 blocs)  et tout à la fin de la pièce sa dernière réplique assassine envers Olga consacre son triomphe ; 

En réponse à la réplique d’Olga du début, comme une sorte d’écho ; «  une ceinture verte ! Mais ça ne va pas du tout, ça fait même peur « vient en réponse, après des années à la réplique d’olga : « 246 ma chérie cette ceinture ne te va pas du tout au teint, c’est une horreur «  

 cette réplique clos circulairement drame qui peut faire office de procès final symbolique et  prouve bien que l’enjeu politique de l’affrontement entre Olga et Natascha résulte d’un antogoniisme valeurs

 

même s’il n’a peut être pas une  dimension aussi noble que celui entre Créon et Antigone ; ce conflit va exclure symboliquement Olga hors de la cité,  au seuil de la maison à l’extérieur du territoire de Natascha, on a donc un conlit politque qui va de pair av la domination de l’espace . 

cette  limitation et repartition de l’espace illustrée par replique N apres conflit « tu es dans ton lycée et moi à la maison, tu as ton enseignement et moi le ménagé (..) si tu ne déménages pas en bas nous nous disputerons sans arrêt «

 

C Mais contrairement à Antigone ; les trois sœurs présentent non une domination masculin/féminin mais une tyrannie pge fem/autre pge fem : cette différence fait émerger une autre dimension :  le conflit qui oppose, N/ O au delà de leur système de valeurs semble reposer sur une dimension féminine, biologique : 

En effet Olga, étant l’ainée, depuis la mort de leur mère remplissait ce role :

- tantôt autoritaire ; « ne siffle pas macha, comment oses tu « acte I,  réconfortante ; acte III « ne pleure pas ma petite fille ne pleure pas ça me fait mal « globalement même si elle n’a pas d’enfant a toutes les vertus positives attribuées traditionnellement à la maternité ; générosité, son altruisme, son humanité . Elle est caractérisée par son courage, sens du sacrifice 

- Natascha cherche à s’emparer de cette aura maternelle: Acte II elle prend la place d’olga et cherche à se conduire avec irina comme une mère ; « tu es fatiguée ma pauvre petite fille ; tu devrais te coucher de bonne heure «p193

 

-Puis on remarque que  Natascha semble légitimer son autorité au sein de la maison par le fait qu’elle soit mère, en effet : Plus la pièce avance dans le temps ;   et plus elle a des enfants, plus elle domine l’espace  (simpl). 

Même % l’espace du langage ; des qu’elle apparait au beau milieu d’une conversation il faut qu’elle rappelle le fait qu’elle soit mère, elle se retranche derrière sa maternité pour justifier une autorité, illégitime (cf creon)

 

 Comme si la maternité, fondait le pouvoir (au sein de l’espace domestique au moins) 

 ce qui nous fait nous interroger sur la vision que donne T de la femme : on pourrait croire qu’il prône une la vision . Puisqu’il y a un rapport de domination qui est justifié sur le simple critère du biologique.

 

Pourtant  à travers le personnage de N  qui n’est pas valorisé Comme s’il refusait l’idée de la maternité comme seul destin de la femme. 

 

- on a bien comme Antigone VS Créon  un conflit éthico politique à l’origine de la chute des 3s ds le tragique

 

Ce qui les distingue fondamentalement O/A ’est qu’olga n’est pas issue comme Antigone de la lignée des labdacides  en se sens n’est pas soumise à la fatalité de sa généalogie, determination substancielle ( la famille, l’etat, les dieu) qui échappent à son contrôle et à sa responsabilité au contraire : 

 

Une Antigone Moderne pk n’est pas soumis à priori à une force supérieures mais à des determinations subjectives (psychologie, milieu etc)  responsabilise les pges ; 

 

en cela les 3s st peut etre plus tragiques que leurs doubles mythologiques puisque  T nous peint la vie de ces femmes comme une tragédie ; 

 

Conclusion : Tchekhov nous donne donc à voir Une figure mythique qui interroge les catégories du biologique, symbolique et politique, on a des personnages qui servent à se définir les uns par rapport aux autres par contrastes. 

Il faut Relativiser le tragique de leur dimension; ce n’est plus la tragédie de la femme soumise à une autorité patriarcale irraisonnée et injuste mais  l’enlisement dans un destin qu’elles ne maitrisent pas… et l’enfermement dans un ailleurs pour fuir la réalité de leur quotidien.   les sœurs sont  tragiques par l'absence de mouvement qui les feraient sortir de l'enfermement. La femme  dans les trois sœurs sont soumission à un destin qu’elles ne maitrise pas : les trois sœurs sont tragiquement simples spectatrices  de sa propre vie.

Cf Patric pavis : elles organisent l’ensemble des relations avec l’ensemble des personnages, chacune ayant sa spécialité. Etc.

 

bonus: je pense que l'on pourrait rapprocher - avec toutes les précautions nécessaires qui feront précisément l'objet de votre développement - les trois soeurs des figures suivantes : Olga (l'aînée) d'Antigone  (elle entend faire régner un autre ordre que celui des hommes (c'est celle qui défend la raison, protège et rassure) ; Macha de Phèdre (sans la dimension de l'inceste potentiel) car elle est aveuglée par son amour (évidemment son mari n'a pas grand chose à voir avec Thésée excepté le fait que Thésée est vieillissant et que la jeune beauté d'Hippolyte lui est opposée) ; Irina comporte certains aspects d'Iphigénie, innocente victime des hommes (elle n'est certes pas immolée - c'est son futur époux qui l'est en quelque sorte - mais l'on peut supposer qu'elle l'est au temps, morte vierge à l'amour). 

 

Mais ici Natacha l'a décommandé car son fils est malade et Andreï a obtempéré à la volonté de sa femme. Irina, la plus jeune soeur - la plus proche de l'enfance - les attend -c'est une autre manière de mettre en valeur son innocence. C'est lors d'un bal masqué dans un théâtre que Tchekhov approche la femme qu'il aimera secrètement (toujours sous le masque) Lydia Alexeïevna Avilova, et dans sa pièce La Mouette il est expliqué que pour les jeunes filles assister à un bal masqué n'est pas séant. Ainsi, le masque est le symbole de l'amour secret, interdit...mais véritable et passionné, romanesque, et c'est bien celui-là qu'attend Irina, que vit Macha et sur lequel Olga a fait une croix depuis longtemps.

 

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