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N'exprime-t-on que ce dont on a conscience ?

Publié le 04/02/2004

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conscience

- La relation supposée entre « conscience « et « expression « impliquerait que toute expression soit intégralement contrôlée. - Il s'agit en conséquence de s'interroger sur l'existence d'éléments qui peuvent échapper à notre contrôle lorsque nous nous exprimons : outre ce qui peut être dû à l'existence de l'inconscient, on devra tenir compte de ce qui, dans nos moyens d'expression (le vocabulaire notamment), peut dépasser notre clairvoyance. - L'analyse de la complexité de l'expression dans le langage peut légitimement être prolongée par celle des arts du langage (littérature, poésie), ou de l'art en général, si l'on affirme que ce dernier est un moyen d'expression.

conscience

« Nous nous demanderons donc si l'expression est commensurable à la conscience, ou si, au contraire, l'expression nese limite pas aux étroites frontières de la conscience. I.

L'expression est commensurable avec la conscience a.

Il n'y a pas d'expression en dehors de la conscience A première vue, il n'est guère difficile de répondre à la question qui nous est posée : on n'exprime que ce dont on aconscience, car il faut nécessairement avoir conscience de ce que l'on va exprimer avant d'y parvenir.

Nouspouvons rattacher cette conception de l'expression à la philosophie du langage telle que l'a développée unphilosophe comme Hegel : pour lui, c'est dans les mots que nous pensons, il n'y a pas de pensée hors du langage,puisque c'est par les mots que le sujet pensant donne une forme objective à ce que nous pensons, et les rendaccessibles à notre propre conscience.

Il y a lieu de démythifier la notion « d'ineffable », le « je ne sais quoi » cherà Voltaire et à Diderot et encore à Balzac, puisque, comme l'écrit Hegel dans la Philosophie de l'Esprit : « c'est lapensée obscure, la pensée à l'état de fermentation et qui ne devient claire que lorsqu'elle trouve le mot ».

De toutceci nous pouvons conclure qu'il n'y a pas d'expression en dehors de la conscience, car il n'y a pas de pensée endehors des mots qui donnent forment à celle-ci. « C'est dans le mot que nous pensons.

Nous n'avons conscience de nospensées, nous n'avons de pensées déterminées et réelles que lorsque nousleur donnons la forme objective, que nous les différencions de notre intériorité[…].

C'est le son articulé, le mot, qui seul nous offre une existence oùl'externe et l'interne sont intimement unis.

Par conséquent, vouloir pensersans les mots est une tentative insensée.

On croit ordinairement, il est vrai,que ce qu'il y a de plus haut, c'est l'ineffable.

Mais c'est là une opinionsuperficielle et sans fondement ; car en réalité, l'ineffable, c'est la penséeobscure, la pensée à l'état de fermentation, et qui ne devient claire quelorsqu'elle trouve le mot.

Ainsi le mot donne à la pensée son existence la plushaute et plus vraie.

» Hegel, in « Philosophie de l'esprit ». Hegel engage sa réflexion sur la possibilité de la synthèse entre l'aspect subjectif et l'aspect objectif de la conscience.

Le langage est unmoyen terme entre ces deux aspects, ce par quoi la conscience obtientl'existence. Le langage permet à l'homme de concevoir la nature.

Et on ne peut laconcevoir sans lui, quel que soit l'envie qu'on en a.

De même, il n'est paspossible d'exprimer la conscience autrement que par le recours au langage, quelle que soit la prétention de l'ineffable. Hegel lie le mot et la pensée : 1.

Penser par le mot, c'est lier intériorité et extériorité. 2.

Il est impossible de penser sans les mots. 3.

Le langage clarifie la pensée. D'emblée, la thèse de Hegel est affirmée clairement, en une phrase lapidaire : « C'est dans le mot que nous pensons. » L'ensemble du texte vise à l'analyse des deux termes : la pensée, le mot, et à leur articulation.

D'où formellementdeux possibilités : penser avec les mots (penser « dans le mot ») ; penser sans les mots (c'est la tentation de l'ineffable).

Cette seconde tentative est écartée, par Hegel , comme une erreur.

Ainsi, seule, la première possibilité demeure, d'où l'affirmation renouvelée, sous une autre forme, de la thèse : « le mot donne à la pensée son existence la plus haute et la plus vraie. » 1.

La thèse est examinée en chacun de ses éléments.

D'abord la pensée.

Penser c'est avoir conscience depenser, ce qui implique un dédoublement.

Si naïvement toute pensée, en tant que personnelle (« nos. »

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