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Extrait de « Cahier d'un retour au pays natal. » (Aimé Césaire). Forme : commentaire composé.

Publié le 04/06/2012

Extrait du document

 

 

           

 

En rédigeant le poème, L’albatros, Charles Baudelaire sera, sans le savoir, source d’inspiration d’un autre homme de lettres. Ce dernier, Aimé Césaire, reprendra ainsi certaines occurrences afin de consolider la visée morale de son écrit, et ce à commencer par son titre : Il était comique et laid. Ce long « poème « en prose issu de l’œuvre Cahier d’un retour au pays natal, est paru en 1939. L’écrivain Martiniquais y développera un discours anticolonialiste en filigranes, et y défendra fermement la négritude ; c’est pourquoi nous verrons, comment à partir d’un « nègre « décrit péjorativement, l’auteur fait-il le procès de la misère ainsi que le sien ? Pour ce faire, nous examinerons d’abord la mise en scène du portrait du Noir, puis le procès de la Misère ainsi que du système colonisateur, et enfin, le sentiment de malaise et de colère du poète face à ses congénères.

« D’autre part, examinons comment Aimé Césaire concède -t -il de l’importance au Noir ; ce dernier étant vu de manière péjorative.

Tout d’abord, il faut remarquer le gallicisme et présentatif a visée emphatique « c’était » (l.5 -16) nous prédisposant à nous focaliser sur un personnage.

Personnage caractérisé par le terme « nègre » ; occurrence péjorative certes, mais répétée plusieurs fois (l.5 -16) afin d’attirer l’attention du lecteur.

De plus, cette répétition anaphorique placée au début et à la fin du portait, montre que le Noir subit une altération progressive (« c’était un nè gre grand comme un pongo » / « c’était un nègre sans rythme ni mesure »).

Cette habile construction du poète crée toute l’importance du person nage, ou du moins, celle qu’il possédait par le passé.

Affirmation d’ailleurs appuyée par le lexique mélioratif (« la plus mignonne petite oreille » l.16).

Dans un second temps , analysons la manière dont Aimé Césaire opère -t -il pour effectuer le procès de la misère.

Avant toute chose, cette dernière est per sonnifiée grâce aux verbes d’action lui correspondant (« travailler »l.12 « modeler »l .13) et de par sa majuscule (« Misère »l.12) .

Aussi la métaphore filée à caractère emphatique (« le pouce industrieux et malveillant avait modelé la bosse » l.13 à 15) re nforce-t -elle la forme humain e de la misère.

On constate alors qu’au fur et à mesure que le Noir perd son humanité, la misère croît en la lui accaparant.

Le lexique de l’art (« cartouche hideux »l.12), le lexique péjoratif («chef d’œuvre caricatural » ainsi que le rythme ternaire (« raboté, poli, verni » l.15) font même de la misère un artiste , un artiste déchu.

De plus, le jeu sur la polysémie du verbe « achever » (l.20) ne fait que montrer le coupable de la laideur du Noir.

L’auteur dé signe donc la Misère comme responsable.

En outre, étudions comment le procès de la misère induit- il celui du colonialisme.

La figure allégorique de la Misère (« le mégissier était la misère »l.10) conduit le lecteur à voir le Noir comme « blanchit » sous l ’action du colonialisme.

Colonialisme qui selon l’auteur transformerait, maquillerait, les personnes de couleur noire ; ce que l’on peut observer grâce à un pléonasme (« [la Misère] l’avait fardé d’un fard » l.20).

Aussi n’oublions pas la transcription d’u ne expression relative à la culture occidentale (« il était comique et laid »l.30), mettant en évidence la misère du Noir comme produit du colonialisme.

Aimé Césaire porte ainsi une accusation universelle d’un système d’exploitation industrielle et économi que du Noir.

Dans ce texte, la Misère est donc l’ouvrier du colonialisme.

Dans un troisième temps, nous porterons notre attention sur le sentiment de colère du poète.

L’usage du registre satirique, caractérisé par le lexique péjoratif et violent (« une lassitude sanguinolente » l.

18 « nègre dégingandé sans rythme ni mesure » l.16 ) inscrit dans un portrait (ici, celui du Noir), souligne l’irritation du poète, qui de fait, se moque de ses semblables.

Aussi la métaphore ligne 1 (« moi qui chantais le poing dur ») nous renseigne sur la mentalité patriotique de l’auteur, bien que son mécontentement prime, puisque l’on peut associer « le poing » à la révolte.

Enfin, nous relèverons l’utilisation du terme « nègre ». »

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