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Faire des efforts, est-ce être volontaire ?

Publié le 24/05/2012

Extrait du document

Ainsi nous considérons comme doué d'une volonté forte

celui qui est capable de grands efforts. C'est encore notre

comportement devant les difficultés qui nous fait prendre conscience

de notre force de caractère et de l'énergie de notre

vouloir : nous nous sentons forts quand nous venons de fournir

l'effort nécessaire pour surmonter une puissante résistance à

l'action jugée raisonnable et bonne.

« l Si cette détermination exige un effort, cette exigence est acci­ dentelle et, par conséquent, ne doit pas être impliquée dans le concept de volonté strictement compris.

B.

Bien plus, dans la mesure où elle exige effort, la déter­ mination volontaire est moins volontaire; ce besoin d'un effort révèle une volonté imparfaite.

Comme nous l'avons dit, en effet, le véritable vouloir con­ siste à se déterminer pour des raisons ou des motifs.

Ces raisons et ces motifs se rattachent aux valeurs dont la plus compréhensive est le bien.

Nous pouvons donc dire que nos actes sont d'autant volontaires que nous nous portons tout entiers vers le bien.

Si l'effort est nécessaire, c'est que nous ne nous portons pas tout entiers vers lui.

Nous sommes comme écartelés.

D'une part, nous voulons le bien : 1 'effort fourni pour 1 'atteindre en est la preuve.

Mais, d'autre part, nous restons attachés à d'au­ tres valeurs, et, appliqué à nous en détacher, le vouloir ne saurait se porter exclusivement vers le bien.

C'est lorsque l'acte demandé par la raison s'accomplit sans effort qu'il est parfaitement volontaire.

Le saint qui, par défi­ nition, est fixé dans le bien au point de ne plus pouvoir pécher, n'a besoin d'aucun effort pour faire ce qu'il doit, et cependant il le veut d'une volonté absolue.

Ainsi, loin d'être essentiel à la volonté, !"effort nous fait prendre conscience de ne pas être complètement maîtres de nous-mêmes, de n'agir qu'avec une volonté imparfaite.

Une volonté parfaite exclurait l'effort au lieu de l'impliquer.

On ne peut donc pas dire, d'une façon absolue : la volonté ne se con­ çoit par ou est inconcevable sans effort.

Il n'en résulte pas cependant qu'il nous soit facile de la concevoir à ce degré de perfection.

Il.

- EN FAIT, LA VOLONTÉ NE SE CONÇOIT GUÈRE SANS L'EFFORT L'idée d'une volonté parfaite se portant au bien sans effort ne résulte pas de l'expérience immédiate: elle suppose une élaboration mentale grâce à laquelle, nous fondant sur un donné imparfait, nous parvenons à concevoir à la limite une réalité parfaite.

Mais c'est un concept-limite auquel beaucoup ne peu­ vent parvenir et qui reste pour les autres dans le domaine de l'idéal.

Ce vouloir dispensé de tout effort suppose un esprit pur, dégagé de l'influence de forces étrangères.

Or tel n'est pas le cas de l'homme dans son existence terrestre.. »

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