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Que faire de notre temps ?

Publié le 28/03/2004

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temps
Je ne peux faire abstraction du temps. Même si je m'imagine un commencement au temps, c'est déjà demander ce qu'il avait avant le commencement et ce qu'il y aura après le terme. J'appréhende donc toujours le temps comme non-être, le non-temps, selon les catégories mêmes du temps : l'avant et l'après. Kant montre que le temps, ainsi que l'espace, ne sont pas des réalités objectives extérieures à l'homme, mais la condition même de toute expérience sensible. Tout ce que nous pouvons percevoir nous est nécessairement donné dans le temps. Le temps, c'est donc la forme dans laquelle les phénomènes sont perçus. Kant dit que c'est la forme de notre intuition sensible. Le temps n'est donc pas une propriété du monde, le temps est inhérent à la façon dont nous percevons le monde. On ne fait donc rien du temps, c'est lui qui fait que l'expérience est possible. Notre impuissance à l'égard du temps se manifeste aussi par l'impuissance de notre intelligence à penser le temps sans le trahir.
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« II.

Le temps subjectif est ce qui hors de l'action Il n'y a donc que dans la conscience, par la représentation, que nous pouvons agir sur le temps : nous remémorerou anticiper.

D'ailleurs face à cette constatation vertigineuse que le temps physique est peut-être plus un non-êtrequ'une réalité, reste que le seul temps existant n'est peut-être que le temps subjectif.

Je ne peux faire abstractiondu temps.

Même si je m'imagine un commencement au temps, c'est déjà demander ce qu'il avait avant lecommencement et ce qu'il y aura après le terme.

J'appréhende donc toujours le temps comme non-être, le non-temps, selon les catégories mêmes du temps : l'avant et l'après.

Kant montre que le temps, ainsi que l'espace, nesont pas des réalités objectives extérieures à l'homme, mais la condition même de toute expérience sensible.

Toutce que nous pouvons percevoir nous est nécessairement donné dans le temps.

Le temps, c'est donc la forme danslaquelle les phénomènes sont perçus.

Kant dit que c'est la forme de notre intuition sensible.

Le temps n'est donc pasune propriété du monde, le temps est inhérent à la façon dont nous percevons le monde.

On ne fait donc rien dutemps, c'est lui qui fait que l'expérience est possible.

Notre impuissance à l'égard du temps se manifeste aussi parl'impuissance de notre intelligence à penser le temps sans le trahir.

Bergson a appuyé cette différence entre ce que nous appelons le temps et entre ce que nous vivons comme temps.

Bergsonexplique que lorsque le savant prétend mesurer le temps, c'est en fait l'espacequ'il mesure.

C'est le tour du cadran de la montre.

La durée pure ne se comprendque par une opération de notre intelligence.

Ainsi je peux faire durer un momenten en savourant chaque instant.

Mais ce ne sera jamais que ma propreperception du temps sur laquelle j'agirai et non pas, le temps réel.

Comment nepas être frustré face au mécanisme implacable du temps ? La confusion habituelle qui nous fait ramener le temps à l'espace, procède dansl'histoire de la philosophie, des arguments de Zénon d'Elée, qui démontrait que lemouvement n'existe pas, qu'il n'est qu'une apparence.

Ainsi, Achille ne pourrajamais rattraper la tortue partie avant lui, puisqu'il lui faudra, avant del'atteindre, rejoindre l'endroit où elle se trouvait déjà au moment de son départ,puis franchir la distance qu'elle aura parcourue durant ce temps, etc.

De telsarguments supposent que le temps, comme l'espace, est divisible à l'infini.

De lamême manière, une flèche n'atteindra jamais la cible, puisqu'il faudra qu'ellefranchisse la moitié de la distance qui l'en sépare, puis la moitié de la moitié,ainsi à l'infini.

La flèche reste donc immobile.

Ces arguments "prouvent" que lemouvement et le changement sont absurdes, et que par conséquent, la véritédevra être cherchée du côté de l'immobile et de l'éternel.

Or, Zénon ne traitepas du mouvement, il l'élimine en le spatialisant.

Du déplacement d'un mobile dans l'espace, il ne retient qu'un espace divisible à l'infini, avec deux objets pratiquement immobiles, dans une"expérience" où le temps est supprimé.

Dans la réalité, Achille rejoint la tortue, et la flèche atteint sa cible.

On peutsupposer que l'espace est théoriquement divisible à l'infini, non pas le temps.

Lorsque ma main effectue un trajet deA à B, on peut effectivement diviser l'espace parcouru à l'infini, mais ce mouvement occupant une duréeincompressible, cela prouve que le mouvement ne coïncide pas avec l'espace parcouru, que le mouvant ne coïncidepas avec l'immobile.

Aucun mobile n'est" à un point donné de son trajet, il y passe.

Il pourrait y être s'il s'y arrêtait,et se nierait alors comme mouvement.

Un mouvement, tel qu'il est en soi, et quelle que soit sa durée, est un toutindécomposable : c'est une durée déterminée qui ne se confondpas à l'espace parcouru.

Le temps est quelque chose d'autre et quelque chose de plus que l'espace.

La confusions'explique par l'attitude de notre intelligence dans l'acte de connaissance.

Nous recherchons la stabilité, l'immobile,le vrai "pour toujours".

Or l'essence même de la réalité c'est le mouvant, le changeant, le devenir, la temporalité.L'être de la réalité, c'est la durée.

C'est mettre la réalité entre parenthèses que d'y supprimer le mouvant, en lespatialisant dans un système de coordonnées et de repères fixes.

Dans sa quête de la connaissance, l'espritimmobilise ce que la vie ne cesse de modifier et de transformer.

Le temps, considéré en lui-même, se donne dansl'intuition de la durée que l'on peut comparer analogiquement à une mélodie musicale.

Une note isolée perd tout senset toute signification.

C'est dans son rapport entier à la mélodie, indécomposable en soi, que la note exprimequelque chose de concret et de vivant.

Toutes les opérations de découpage du temps nous voilent son essence.

Ladurée vécue est au contraire surprise, dévoilement, création, ressourcement, élan vital, changement et nouveauté.Le temps concret est la création même de la vie en ce qu'elle a d'imprévisible et d'inédit.

La représentation aposteriori de la durée la fige et l'immobilise, mais au coeur de l'instant, elle est l'émergence de ce qui n'a jamais eulieu, et qui ne se reproduira pas.

La représentation objective du temps s'explique pour des raisons d'organisationpratique, le temps devient quelque chose d'universel, de mono-toile et d'abstrait dans lequel nous pouvons nousreconnaître et accorder nos actions ; mais pourtant, sous ce mécanisme spatial plaqué artificiellement, le tempsvécu reste cette mélodie organique où chaque instant nourrit l'autre et en diffère, où chaque moment ne sereproduit jamais deux fois de la même manière, où la nouveauté et l'inédit se font à chaque instant sans cesser dese poursuivre.

III. La conscience du temps est ce qui nous permet de nous réapproprier le temps Pourtant, l'expérience que nous avons du temps n'est pas exclusivement l'expérience d'une impuissance.

Nous ne. »

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