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Un fait unique et qui ne se répète pas peut-il être l'objet d'une science ?

Publié le 11/03/2004

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Or, comment cela pourrait-il être appliqué au domaine du fait et donc de la réalité. b) On oppose parfois la théorie et l'observation. En réalité, toute science empirique, par exemple la physique, ne peut se passer de l'un et de l'autre. Par exemple, l'astronome observe le mouvement des planètes. La terre tourne autour du soleil est un fait qu'il peut observer à plusieurs reprises et donc étudier afin d'en trouver la loi de mouvement. La répétition du fait à son identique est ce qui permet de penser l'existence d'une loi générale. Mais, qu'en est-il des sciences qui doivent prendre en compte des actions humaines et donc qui semblent être confrontées à des faits qui sont uniques? c) La sociologie qui est l'étude des faits sociaux n'est possible comme la physique que parce que certaines corrélations entre deux phénomènes sociaux se répètent. L'observation, par l'enquête, occupe dans cette science une importance particulièrement grande. Or, cette science n'est possible que par la répétition de plusieurs faits.

Analyse du sujet: Un fait unique et qui ne se répète pas peut-il être l'objet d'une science? Tout sujet relatif à la science doit nous rendre attentif à l'incertitude de l'existence d'un modèle unique de la science. Il n'y a pas une mais plusieurs sciences, on ne fait pas des sciences "dures" (mathématiques, physique) comme des sciences "molles" (sociologie, psychologie). On ne fait pas des sciences expérimentales comme des sciences théoriques. Ce qui détermine une science c'est son objet. Or, il faut constater que presque tout fait l'objet d'une science, la méthode scientifique s'est considérablement étendue La science trouve initialement son domaine privilégié dans un certain type d'objet: les objets abstraits. La méthode la plus rigoureuse, celle qui servira de modèle à toutes les sciences, c'est en premier lieu la géométrie et plus généralement les mathématiques. Descartes dans son Discours sur la méthode a souhaité l'étendre à toutes les sciences, en en faisant le modèle par excellence de la pensée déductive.         Or, dans ce sujet, il faut remarquer que l'objet dont il est question est un fait. Le fait est employé surtout en histoire, néanmoins, un fait est un évènement qui peut relever de mécanisme purement physique mais aussi d'une activité humaine. Par exemple: le fait que le soleil se lève est d'ordre physique. Cependant, ici, le fait est "unique" c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'autre fait qui lui est identique et qu'il ne se répète pas, c'est-à-dire qu'il a lieu pendant un moment fini et qu'il n'aura plus jamais lieu. Il existe bien une différence entre les deux, qu'il faut repérer et expliciter. Un sujet obéit toujours a un principe d'économie qui doit rendre les apparentes répétitions suspicieuses. Je peux très bien avoir un fait unique (le soleil se lève) qui se répète (le soleil se lèvera demain); et un fait qui se répète : la guerre mais qui n'est pas unique: il y a des guerres très différentes mais un seul soleil. Bien sûr cette distinction pourra être critiquer. Le fait est valable en histoire, en sociologie mais aussi en physique et en biologie mais pas dans les mathématiques. Dans les mathématiques, on ne parle pas de faits mais d'objets. Pourtant, c'est elle qui a pu servir de modèle aux autres sciences. Un fait unique et qui ne se répète pas semble plus particulièrement  le propre de l'histoire. Problématisation:     La science ne peut-elle s'occuper que de choses générales et répétives, selon la formule célèbre "il n'y a de science que du général"? Doit-elle laisser les faits particuliers à une étude qui ne peut prétendre au titre de science? Cela signifierait qu'il existe dans le monde des domaines, des actions qui ne peuvent avoir une explication scientifique.

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