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Faut-il admettre toutes les opinions ?

Publié le 01/02/2005

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-Les opinions sont toujours le reflet d'une époque, mais aussi de la personne qui les énonce, de ces influences, son milieu socio-culturel, politique et géographique. Les opinions d'autrui peuvent donc nous apprendre beaucoup sur la personne et le milieu dans lequel elle vit. L'opinion « exprime « l'autre davantage que le savoir établit, car elle est relative à l'autre, elle est engendrée par sa subjectivité. -Partager des opinions, c'est s'ouvrir à l'autre, à sa culture, sa différence. Admettre les opinions d'autrui est donc une exigence de respect et de tolérance envers l'autre à laquelle il faut se soumettre. -C'est en effet le propre de l'homme que de se faire des idées, d'avoir des opinions (qui ne sont pas toujours justifiées). C'est parce qu'il est impossible d'être expert et spécialiste dans tous les domaines que l'on est naturellement porté à se forger des opinions, qui ne sont pas forcément fausses.     2ème partie : Mais si notre but est la vérité, on doit réfuter certaines opinions.   -Il y a des opinions irrecevables, dont on peut aisément prouver la fausseté par une démonstration rigoureuse (dans les sciences par exemple, les mathématiques ont montrés que la somme des angles d'un triangle est égale à 180°, donc l'opinion qui dirait le contraire devient absurde, et donc inadmissible). La fausseté d'une opinion se révèle également de manière empirique, dans les faits eux-mêmes (on ne peut admettre que l'eau ne mouille pas quand on constate effectivement l'inverse).

« -Pour Descartes, la seule certitude première et indubitable est « cogito ergosum » (en latin : « je pense donc je suis »).

Ce n'est donc que sur cettecertitude que l'homme peut se prononcer en toute légitimité.

Il faut faire tablerase et refuser toutes les opinions ou certitudes passées car il se pourrait quetout ce que l'on pense être vrai ne soit que l'œuvre d'un malin génie qui nousferait passer pour vrai ce qui n'est qu'illusion (ex : je peux croire avoir uncorps alors que je n'en ai pas, croire qu'il y a un monde alors qu'il n'y en apas…).

Pour toute autre affirmation, il faut pratiquer le doute.

La méthodecartésienne est en effet de considérer comme absolument faux « tout ce enquoi je pourrait imaginer le moindre doute ».

Pour Descartes, avant d'énoncerquoique ce soit, il faut que cela s'impose avec évidence dans notre esprit, defaçon claire et distincte, sans que l'affirmation que l'on soutient ne découled'autres idées qui ne seraient pas vérifiées.

Il s'agit donc de procéder pardémonstration, d'évidences en évidence, pour être certain de la légitimité denotre savoir.-Pour Gaston Bachelard, les opinions constituent un obstacle épistémologiquequ'il s'agit de surmonter en procédant à une « rupture épistémologique »,c'est-à-dire en adoptant une démarche scientifique dans tous nosraisonnements.

3ème partie : Il faut admettre les opinions là où il n'y a pas de vérité. -Le souci d'être tolérant s'impose là où il n'y a pas de vérité.

Certains domaines sont favorables au déploiementd'opinions diverses et variées, que l'on se doit d'accepter car il n'y a pas de réponse démontrée : c'est le cas desjugements de goûts, par exemple (il serait absurde de refuser d'admettre que quelqu'un aime les épinards si nousmême ne les aimons pas), le jugement esthétique (certaines œuvres d'art « parlent » plus à certains qu'à d'autres,c'est une question de sensibilité, et non l'affaire d'un raisonnement scientifique), certains sentiments (l'affection quel'on porte pour quelqu'un n'est pas à remettre en question, il en va autrement de sentiments qui sont des vices,comme la haine ou la jalousie, que l'on doit condamner), les opinions sur le futur (tout le monde peut exprimer sonavis sur l'imprévisible, puisque seul l'avenir pourra le contredire).-Pour Kant ( Critique de la raison pure), la raison humaine est toujours portée vers des questions auxquelles elle ne peut répondre, c'est inhérent à l'homme.Il y a une contradiction entre le besoin de la raison à penser l'absolu et sonincapacité à le faire, qui engage donc la pensée à aller au-delà de la raison.On ne peut donc empêcher les opinions d'avoir cours, et cela se justifie mêmedans certains cas où la raison fait défaut.

Pour le philosophe des Lumières, laréponse à la question sur les opinions ne se trouve ni dans le dogmatisme nidans le scepticisme, mais dans la critique.

Il s'agit de rester critique, c'est-à-dire d'éclairer toutes les opinions à la lumière de la raison, quand celle-ci esten mesure de les expliquer ou de les réfuter.

Si l'opinion reste hermétique aucrible de la critique, alors l'exigence de tolérance nous demande del'admettre.

Conclusion : Certaines opinions nous ouvrent à une autre vision du monde, nous donnentaccès à une forme de connaissance et nourrissent notre réflexion.

Pourtant,d'autres opinions heurtent notre sensibilité et nos convictions, et noussemblent inacceptables.

Si le souci d'être tolérant nous dicte de respectertoutes les opinions, dans la pratique, cela s'avère difficile.

D'abord, parce quetoutes les opinions ne sont pas bonnes, et cela, le savoir scientifique, ou laraison et la morale, nous le prouvent.

Ensuite, parce qu'il paraît plus sage de rechercher la vérité quand elle estaccessible, plutôt que de rester dans l'illusion au nom d'une certaine tolérance pour l'opinion d'autrui.

Peut-onespérer que l'exigence de vérité dépasse la tolérance, car elle devient bienveillance envers l'autre, que l'on chercheà guider sur le chemin de la vérité ?. »

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