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Faut-il avoir peur du Léviathan ?

Publié le 22/07/2010

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INTRODUCTION

  . Peur : Crainte, inquiétude envers une situation présente ou avenir. . Léviathan : Renvoie à l’ouvrage de  Hobbes intitulé Le Léviathan (1651). L’auteur utilise une métaphore pour désigner l’État. Au départ c’est un monstre marin décrit dans la Bible au livre de Job. Il a l’aspect effrayant d’un dragon, d’un serpent et d’un crocodile. Il peut être considéré comme l'évocation d'un cataclysme terrifiant capable de modifier la planète, et d'en bousculer l'ordre et la géographie sinon d'anéantir le monde.

Selon une autre interpretation, le Leviathan serait un des démons de l’enfer. Souvent identifié à la bête de l’Apocalypse. Hobbes en rappelle la description au chapitre 28 de son ouvrage : « Il n’y a rien sur Terre qu’il lui soit comparable. Il est fait de telle sorte que rien ne l’effraie. Tout ce qui est grand, il le voit sous lui, et il est le roi de tous les enfants de l’orgueil «. Sous cette appellation, Hobbes désigne l’Etat qui est censé sortir l’Homme de son état de nature (qui se définit par le droit de faire tout ce que l’on pense pouvoir permettre notre conservation). En effet, pour Hobbes l’état de nature est « la guerre de tous contre tous « (bellum omnium contra omnies), qui est liée à un non respect des lois naturelles et des contrats. Le Léviathan est donc censé effrayer et mettre sous son autorité les hommes afin d’atteindre un état de paix et de sécurité. La nécessité de cet Etat découle de la peur de la mort chez l’Homme que produit la guerre. Le Léviathan est donc supposé confisquer la violence des Hommes à son profit. La construction de l’État de Hobbes (Léviathan) est fondée sur la relation protection – obéissance, c’est à dire que les Hommes confient leur liberté à l’Etat qui en contre partie assure leur sécurité. Ce « monstre « possède trois caractéristiques : une puissance inégalée, il effraie, il est mortel. Cette puissance lui permet de contraindre les Hommes à agir selon le bien commun. Hobbes définit le Léviathan : « (…) appelé république ou Etat qui n’est autre chose qu’un homme artificiel, quoique de stature et de force plus grandes plus grandes que celles de l’homme naturel, pour la défense et la protection duquel il a été conçu. En lui, la souveraineté est une âme artificielle, car elle donne vie et mouvement au corps tout entier «. C’est donc l’image d’un corps politique doté d’une âme. Composé de Dieu et d’homme, d’animal et de machine. Au cours de mon propos je vais parfois faire la différence entre le Léviathan = État, le Léviathan=principe de l’État selon Hobbes=basé peur de lui. Ainsi, censé d’un côté assigner les Hommes à la politique alors qu’il leur refuse d’un autre côté la perspective démocratique, est-il justifiable de craindre le Léviathan ?

I. Un pouvoir accru

1) Une puissance absolue de l’Etat. Aucune force ne peut lui résister, pas même celle de plusieurs réunis. Hobbes : « il n’y a rien sur Terre qui lui soit comparable «. Dans son ouvrage, Hobbes justifie la servitude volontaire de chacun à l’État. Le pouvoir doit être absolu à cause du transfert du droit naturel de chacun. Non réel, celui-ci réside dans l’union de tous en la personne du souverain, ce qui lui procure une puissance. On retrouve cet acte de don de la liberté de chacun à l’État dans l’illustration du Léviathan. En effet, celle-ci représente un homme - dieu dominant la ville, dont le corps est composé d’humains (qui lui ont confié leur puissance respective). La souveraineté une fois établie ne peut se partager. Lorsqu’il est institué, le souverain n’est redevable de ses actes devant personne, car le contrat qui fonde l’État n’est pas passé entre lui et les Hommes. Hobbes démontre la nécessité, légitime la monarchie. En effet, l’État est l’issu de ce contrat, ce qui lui donne une certaine légitimité, et donc ce qui lui évite d’être remis en question. Pour Hobbes, le pouvoir doit être détenu entre les mains d’un souverain auquel les Hommes confient leur liberté. C’est un pouvoir royal absolu . Il n’existe pas de droit de résistance avec le Léviathan. En contre partie d’apporter la paix et la sécurité, il exige une obéissance absolue. Lui seul punit et récompense. Il détermine ce que sont le droit, la propriété, la vérité et la foi en matière de croyance religieuse. Il est le seul capable de déterminer à quoi doivent croire ses sujets (l’État est vraiment la raison publique). . Pour éviter toute division interne, l’État proscrit la tolérance religieuse et intellectuelle. Le Léviathan doit surmonter l’anarchie liée au droit de résistance. C’est ainsi que le droit de résistance est absent avec le Léviathan. On désigne souvent le Léviathan de « grande machine « : montre bien sa puissance, sa domination exercée sur les Hommes qui sont obligés de la craindre, de la redouter. Hobbes estime que ce ne sont pas les hommes qui devraient gouverner mais les lois, ce qui renforce le processus d’enlèvement du pouvoir des hommes et de leur liberté, ainsi que la concentration du pouvoir. 2) Une perversion possible du pouvoir Tout ce pouvoir engrangé grâce à l’accumulation de la puissance de chacun peut inciter le souverain à satisfaire son intérêt personnel, ou d’une minorité à l’instar de l’intérêt commun. En effet, Hobbes estime absurde de poser que « le détenteur du pouvoir souverain est assujetti aux lois civiles «. Ainsi, le souverain n’est pas soumis aux lois. La perversion de l’État remet en cause nombre de libertés des hommes, ce que reproche Rousseau à Hobbes. En effet, pour Rousseau Le Léviathan ne permet pas de garantir et de préserver des libertés civiles. 3) Une peur prévue par le concept même du Léviathan Cette puissance s’assortit d’une menace, qui est le pouvoir de vie ou de mort sur chacun. Une de ses caractéristiques est son aspect effrayant. Cet effroi qu’inspire l’État est prévu pour qu’il se substitue à la crainte de l’autre. En échange de la peur de l’autre, c’est la peur de l’État. Pour l’obtenir, l’État met donc en place la terreur. Le concept d’État vu par Hobbes est fondé sur cette peur que les Hommes ont envers le Léviathan. En inspirant la peur, la crainte, celui-ci peut ainsi réinstaurer la paix et la sécurité. Cette peur est engendrée par la puissance du Léviathan qui est supérieure à toutes les forces humaines. Pour assurer la sécurité et la paix, l’Etat se montre coercitif et fait naître la crainte parmi les sujets. Cette crainte prévue se retrouve dans l’image du Léviathan. Le pouvoir absolu et le côté coercitif qu’a le Léviathan amène les hommes à le craindre. En effet, Hobbes légitime dans son ouvrage la monarchie absolue. Le Léviathan a toute puissance sur les hommes, et le pouvoir est entre les mains d’un seul souverain, qui doit mettre fin à toute résistance et liberté. Lorsque l’on prend en compte la vision même de l’État selon Hobbes, émerge la peur d’un despotisme, que le souverain tourne son autorité dans son intérêt personnel au lieu de l’intérêt commun. Néanmoins, cette peur peut être nuancée par différents aspects. II. Une crainte à nuancer 1) Une puissance qui demeure néanmoins creuse et éphémère Dans le Léviathan, la liberté des individus n’est néanmoins pas aliénée au souverain, il n’y a pas eu signature d’un pacte de soumission. La liberté et l’état de nature sont toujours là, et l’État n’est là que pour les endiguer. Les sujets ne perdent pas leur droit naturel (ni tous leurs pouvoirs). Le droit naturel des sujets reste sous jacent. De plus, en pratique le pouvoir du souverain est seul actif, le droit naturek se continue pour lui seul, mais pas complètement, d’où une possibilité limitée et un droit de résister. Pour Hobbes, le droit de résistance est essentiel, inaliénable : ⇒ liberté de se défendre contre ceux voulant nous enlever la vie ⇒ contre ceux qui veulent vous blesser, emprisonner Autorité de l’État + tous ses pouvoirs sur les Hommes (forcer les croyances des Hommes) engendrent le repli sur soi, repoussent la croyance intérieure dans la sphère privée. Il y a donc une supériorité de l’interne sur l’externe, du privé sur le public. Seul l’aspect public du pouvoir et de la puissance de l’État est reconnu. L’État n’a ainsi plus que l’apparence pour lui. Augmentation d’un contre pouvoir qui reste malgré tout celui du silence et du mutisme. Pour les luthérien (chrétiens même) comme Paul Gerhardt, il n’y a pas vraiment de s’inquiéter à long terme puisqu’ils ont la conviction que Dieu accorde un délai au Léviathan, et que celui-ci n’est donc pas prévu pour durer éternellement. 2) Un système nécessaire à la survie de l’Homme Hobbes : « Aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tient en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme la guerre, la guerre de chacun contre chacun « Selon Hobbes, seul l’État peut assurer la sécurité des Hommes. Il nous est donc nécessaire à notre survie. Sans cet État fort qu’est le Léviathan, les Hommes restent dans cet état de nature de guerre de tous contre tous, continuent de s’entretuer, ce qui mène inéluctablement à la mort (« l’homme est un loup pour l’homme «). C’est la peur de celle-ci qui conduit les hommes à confier leur liberté à l’État pour que celui-ci assure leur sécurité et la paix, et ainsi leur survie. En fait, il ne faudrait pas dans le raisonnement de Hobbes craindre le principe du Léviathan et de la supériorité de l’État sur les Hommes, mais il faut avoir peur du Léviathan pour que ce système fonctionne. C’est grâce à cette peur envers lui que les Hommes respectent les contrats passés entre eux et les lois naturelles, ce qui permet ainsi d’instaurer la paix. Pour Hobbes, la peur envers le Léviathan est donc nécessaire pour assurer la paix. Sans cette peur écrasante, les hommes redeviennent de vrais animaux pour s’entretuer. 3) Une contextualisation de l’ouvrage de Hobbes nécessaire _ L’expérience des événements historiques peut être considérée comme ce qui nourrit la réflexion philosophique de Hobbes et lui fait prendre tout son sens. Il est donc normal que même si la plupart des conceptions du Léviathan ont encore aujourd’hui une pertinence juridique importante, d’autres sont à rejeter dans la vie politique actuelle, puisqu’elles ne correspondent plus aux mêmes problèmes et ne répondent pas aux préoccupations contemporaines. En effet, Hobbes est fortement marqué par la révolution anglaise (1641-1649) suite à laquelle Charles Ier est décapité. Cet événement influence sa théorie sur l’état de nature des hommes, et sur la nécessité d’un souverain fort. On ne peut enlever à Hobbes l’existence de nombreux éléments étatiques légaux, qui à l’époque se révélaient être des réponses beaucoup moins absurdes qu’aujourd’hui. CONCLUSION :

La crainte envers le Léviathan est donc totalement justifiée. D’ailleurs, pour Hobbes elle est même nécessaire pour que l’État soit efficace dans sa tâche de restaurer la paix. Il faut également avoir peur du concept du Léviathan en lui même puisqu’il peut donner lieu à un despotisme et une déviance du pouvoir. Néanmoins une interprétation trop rapide peut occulter les libertés et les possibilités de résistance laissées par le Léviathan. Informations annexes : Béhémoth : créature de la Bible également (Job). Symbole chez Hobbes de la guerre civile confessionnelle, de la multitude déchainée.

 

« intérêt personnel, ou d'une minorité à l'instar de l'intérêt commun.

En effet, Hobbes estime absurde de poser que «le détenteur du pouvoir souverain est assujetti aux lois civiles ».

Ainsi, le souverain n'est pas soumis aux lois.

Laperversion de l'État remet en cause nombre de libertés des hommes, ce que reproche Rousseau à Hobbes.En effet, pour Rousseau Le Léviathan ne permet pas de garantir et de préserver des libertés civiles. 3) Une peur prévue par le concept même du Léviathan Cette puissance s'assortit d'une menace, qui est le pouvoir de vie ou de mort sur chacun.

Une de sescaractéristiques est son aspect effrayant.

Cet effroi qu'inspire l'État est prévu pour qu'il se substitue à la crainte del'autre.

En échange de la peur de l'autre, c'est la peur de l'État.

Pour l'obtenir, l'État met donc en place la terreur.Le concept d'État vu par Hobbes est fondé sur cette peur que les Hommes ont envers le Léviathan.

En inspirant lapeur, la crainte, celui-ci peut ainsi réinstaurer la paix et la sécurité.

Cette peur est engendrée par la puissance duLéviathan qui est supérieure à toutes les forces humaines.

Pour assurer la sécurité et la paix, l'Etat se montrecoercitif et fait naître la crainte parmi les sujets.

Cette crainte prévue se retrouve dans l'image du Léviathan. Le pouvoir absolu et le côté coercitif qu'a le Léviathan amène les hommes à le craindre.

En effet, Hobbes légitimedans son ouvrage la monarchie absolue.

Le Léviathan a toute puissance sur les hommes, et le pouvoir est entre lesmains d'un seul souverain, qui doit mettre fin à toute résistance et liberté.Lorsque l'on prend en compte la vision même de l'État selon Hobbes, émerge la peur d'un despotisme, que lesouverain tourne son autorité dans son intérêt personnel au lieu de l'intérêt commun.Néanmoins, cette peur peut être nuancée par différents aspects. II.

Une crainte à nuancer 1) Une puissance qui demeure néanmoins creuse et éphémèreDans le Léviathan, la liberté des individus n'est néanmoins pas aliénée au souverain, il n'y a pas eu signature d'unpacte de soumission.

La liberté et l'état de nature sont toujours là, et l'État n'est là que pour les endiguer.

Lessujets ne perdent pas leur droit naturel (ni tous leurs pouvoirs).

Le droit naturel des sujets reste sous jacent.De plus, en pratique le pouvoir du souverain est seul actif, le droit naturek se continue pour lui seul, mais pascomplètement, d'où une possibilité limitée et un droit de résister.

Pour Hobbes, le droit de résistance est essentiel,inaliénable : liberté de se défendre contre ceux voulant nous enlever la vie contre ceux qui veulent vous blesser, emprisonner Autorité de l'État + tous ses pouvoirs sur les Hommes (forcer les croyances des Hommes) engendrent le repli sur soi,repoussent la croyance intérieure dans la sphère privée.

Il y a donc une supériorité de l'interne sur l'externe, duprivé sur le public.

Seul l'aspect public du pouvoir et de la puissance de l'État est reconnu.

L'État n'a ainsi plus quel'apparence pour lui.Augmentation d'un contre pouvoir qui reste malgré tout celui du silence et du mutisme. Pour les luthérien (chrétiens même) comme Paul Gerhardt, il n'y a pas vraiment de s'inquiéter à long terme puisqu'ilsont la conviction que Dieu accorde un délai au Léviathan, et que celui-ci n'est donc pas prévu pour dureréternellement. 2) Un système nécessaire à la survie de l'Homme Hobbes : « Aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tient en respect, ils sont danscette condition qui se nomme la guerre, la guerre de chacun contre chacun » Selon Hobbes, seul l'État peut assurer la sécurité des Hommes.

Il nous est donc nécessaire à notre survie.

Sans cetÉtat fort qu'est le Léviathan, les Hommes restent dans cet état de nature de guerre de tous contre tous,continuent de s'entretuer, ce qui mène inéluctablement à la mort (« l'homme est un loup pour l'homme »).

C'est lapeur de celle-ci qui conduit les hommes à confier leur liberté à l'État pour que celui-ci assure leur sécurité et la paix,et ainsi leur survie.En fait, il ne faudrait pas dans le raisonnement de Hobbes craindre le principe du Léviathan et de la supériorité del'État sur les Hommes, mais il faut avoir peur du Léviathan pour que ce système fonctionne.

C'est grâce à cette peurenvers lui que les Hommes respectent les contrats passés entre eux et les lois naturelles, ce qui permet ainsid'instaurer la paix.Pour Hobbes, la peur envers le Léviathan est donc nécessaire pour assurer la paix.

Sans cette peur écrasante, leshommes redeviennent de vrais animaux pour s'entretuer. 3) Une contextualisation de l'ouvrage de Hobbes nécessaire _ L'expérience des événements historiques peut être considérée comme ce qui nourrit la réflexion philosophique deHobbes et lui fait prendre tout son sens.

Il est donc normal que même si la plupart des conceptions du Léviathanont encore aujourd'hui une pertinence juridique importante, d'autres sont à rejeter dans la vie politique actuelle,puisqu'elles ne correspondent plus aux mêmes problèmes et ne répondent pas aux préoccupations contemporaines.En effet, Hobbes est fortement marqué par la révolution anglaise (1641-1649) suite à laquelle Charles Ier estdécapité.

Cet événement influence sa théorie sur l'état de nature des hommes, et sur la nécessité d'un souverain. »

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