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Faut-il avoir peur de ses désirs ?

Publié le 25/12/2009

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L'homme tout au long de sa vie doit faire face à ses désirs. Et dès que l'un d'eux est comblé un autre apparaît tout de suite et cela se répète à l'infini jusqu'à la mort. Le désir fait donc partie intégrante de l'Homme. Il vit avec son désir et, quelque part, il vit aussi grâce à lui. Il est donc triste d'en avoir peur. Cependant, nos désirs peuvent être une source de danger lorsqu'ils mènent au déplaisir et à la perte du moi. Ainsi, il faut privilégier l'ataraxie épicurienne et la sagesse stoïcienne qui amènent à un accord du corps et de l'esprit avec la nature, une béatitude du moi et une hiérarchisation des désirs. De plus, si le désir se définit comme un manque, alors l'Homme est en recherche perpétuelle de quelque chose d'inaccessible : de tels désirs ont de quoi faire peur. Cette condition d'être désirant n'est pas sans ambiguïté. Elle est à la fois la source de nos malheurs et de nos joies. Nos peines viennent parfois du désir non satisfait et son à leur tour la source de nouveaux désirs. Dans le même temps, nos joies les plus intenses nous viennent généralement de la satisfaction des désirs les plus fondamentaux, et cette satisfaction est à son tour l'origine de nouveaux désirs.  Ainsi, un désir inassouvi disparaît-il intégralement ? Est-on vraiment libre face à ses désirs ? Il semble pourtant qu'on ne les contrôle pas. Faut-il alors en avoir peur ? Cela reviendrait alors à avoir peur toute notre vie. Nous allons voir dans une première partie qu'il ne faut pas avoir peur de ses désirs, mais en deuxième partie qu'ils peuvent cependant représenter une menace, pour enfin voir qu'il faut se méfier de ses désirs, bien qu'habituellement nous ne voyions pas le danger qu'ils peuvent représenter, en les maîtrisant. 

« la fois essentiel et à des choses inutiles.

Ainsi, l'Homme désire toute sa vie.

La vie quotidienne est-elle même pavéed'exigences et de satisfaction débordants largement la simple sphère de nos besoins.

Car comme le dit Spinoza, ledésir est l'essence de l'Homme.

L'Homme a besoin de désirer pour vivre.

Le désir étant lié au manque, celui-ci étantidentifié immédiatement à la souffrance, un homme qui ne désirerait rien, ou qui ne remplirait aucun désir, seraitextrêmement malheureux.

Quand un désir est satisfait, un autre naît.

En effet, l'art, la recherche du luxe, la quêteperpétuelle d'un confort matériel superflu qui motive la plus grande part de nos efforts sont autant de signes denotre volonté de dépasser l'ordre du strict nécessaire.

La valeur des choses n'existe pas « en soi » : c'est parcequ'elles sont désirées que les choses sont jugées bonnes, non l'inverse.

De plus, une raison qui ne s'appuieraient passur le désir serait profondément impuissante.

C'est au c½ur même du désir que peut prendre place une morale ouune éthique.

Aux passions, il faut substituer des affects actifs : le désir devient ainsi affirmation de soi.

Carsouvent, celui qui n'a plus de désir est le dépressif.Ainsi, il ne faut pas avoir peur de ses désirs, qui nous permette de vivre, d'avancer, qui sont une source de bonheurpour l'individu. Le désir, est une source de bonheur, mais il peut représenter une menace.

Et nous n'en avons pas forcémentconscience.

En effet le désir signifie tout d'abord le manque, de plus les désirs sont infini mais aussi parfoisdangereux, et il est souvent possible de désirer l'impossible.

Ainsi, les désirs font aussi souffrir.Le désir s'accompagne d'un sentiment de manque, de privation.

Pour peu que l'objet de notre désir soit difficilementaccessible, ce sentiment de manque peut devenir souffrance, douleur.

On comprend, dans ces conditions, quesatisfaire ses désirs c'est mettre fin à cette souffrance et, pour peu que nous désirions réellement un objet sourcede satisfaction, une source de plaisir.

Or, si l'on en croit Kant, l'une des destinations à laquelle la nature a vouél'Homme est le bonheur.

On a donc l'impression que satisfaire ses désirs c'est répondre à cette destination, àcondition bien sûr que le bonheur se limite à une somme de plaisirs.

Mais les désirs étant parfois difficile à satisfaire,ils peuvent vite nous rendre malheureux.Or, pour être heureux, on aurait tendance à vouloir accomplir tous ses désirs.

Ce qui serait les satisfaire sansexception, sans relâche, au fur et à mesure qu'ils apparaissent.

Or ne s'agit-il pas là d'un processus sans fin ? Vouspouvez remarquer qu'à peine un désir satisfait, le désir change d'objet.

Se déplaçant d'objet en objet, le désirsemble illimité et condamné à l'insatisfaction radicale.

En d'autres termes, le désir ne disparaît pas avec sasatisfaction.

À peine accompli, il renaît car de la satisfaction passée naît le regret qui est nouveau désir.

En cesens, accomplir tous ses désirs n'est nullement une recette de bonheur.

Celui qui choisirait cette règle de vie seraitsans cesse en mouvement, incapable d'atteindre la sérénité de l'âme que suppose le bonheur.

Épicure décrit demême le plaisir en mouvement, toujours en quête, jamais satisfait, obstacle à l'ataraxie, absence de trouble del'âme, seul compatible avec la béatitude.

Le bonheur ne saurait être la somme de satisfaction de tous les désirs carcette satisfaction complète et totale n'existe jamais.

Nous pouvons prendre l'exemple de Platon qui donne une imagerestée célèbre du désir, en le comparant au tonneau des Danaïdes : vouloir combler tous ses désirs, c'est commetenter de remplir d'eau un tonneau percé à l'aide de passoires.

C'est donc une mission impossible.Désirer l'impossible est dans la nature de l'homme : le plaisir de désirer en particulier l'inaccessible mais si on parvientmalgré tout à l'obtenir, l'impossible deviendrait possible et il n'y aurait alors plus d'intérêt.

L'impossible se présentecomme un obstacle.

Or, l'homme cherche le défi.

En affrontant l'impossible, il connaît les limites de ses proprescapacités.

Notre insatiabilité nous pousse à désirer l'inaccessible.

En effet, l'homme est fasciné par l'impossible quiconstitue en quelque sorte un jeu repoussant ses limites.

Nous voudrions passer notre désir sur un autre objet pourqu'il continue sans cesse et ainsi de suite, c'est un cercle infini de déceptions et de recherches de perfection.

Undésir brûlera continuellement avant d'avoir atteint son objectif.

En outre, l'impossible est motivant : se fixer un butnous permet d'avancer aussi impossible celui-ci soit-il car la vie n'a pas de sens si on ne se dirige pas vers unedirection.

Cependant, désirer l'impossible est source de déceptions.Pour Freud, la pulsion sexuelle, la libido est la source des désirs qui cherchent à s'affirmer sans détours.

Mais laréalité impose sa nécessité et ce sont les pulsions du moi, visant à la conservation de ce dernier qui conduise àrefuser ou différer certains plaisirs dangereux et à accepter certaines souffrances.

En effet, il existe des désirsdangereux et immoraux.

Platon nous montre que la tempérance est une vertu.

Je ne suis pas libre de mes désirs (ilssurgissent sans que je sache d'où ils viennent) et on peut donc considérer qu'il n'est pas de vie libre et juste là oùl'on satisfait sans discernement tous ses désirs.

Il faut ajouter que la psychanalyse nous a montré que le désir estfantasme et que nous embellissons l'objet de notre désir.

Dans ces conditions sa satisfaction est souventdécevante.

De plus, nous sommes au départ, esclaves de nos désirs, soumis à leur pouvoir, sous leur emprise.

Cequi peut faire naître une peur de nos désirs.Ainsi, les désirs sont une menace pour l'Homme, il est normal qu'il en ai peur s'il se pose toutes les questionsnécessaire.

Mais souvent, l'Homme ne voit pas la menace et se laisse embarquer par ses désirs. Nous conclurons donc qu'il faut se méfier de ses désirs, bien qu'habituellement nous ne voyions pas le danger qu'ilspeuvent représenter, mais ne pas en avoir peur pour autant.

Il faut en fait les maîtriser.Si nous disons qu'il faut maîtriser ses désirs, en effet, nous énonçons un impératif qui s'imposerait comme obligationmorale.

Or, le but de toute morale est de rechercher à travers la pratique un état de bonheur.

Chercher à maîtriserses désirs serait donc la voie vers le bonheur.

Cependant, c'est bel et bien une recherche qui serait louée par cetimpératif.

La maîtrise des désirs ne serait alors pas quelque chose qui serait acquis d'avance.

Elle nécessiterait untravail, un entraînement, un exercice.

Cette médiation exigerait en effet un changement en nous, ou du moins uneformation, qui nous permette de devenir « maîtres » de ce mouvement qu'est le désir.

Or, si cela est le fruit d'un. »

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