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Faut-il choisir entre le travail et le loisir ?

Publié le 30/01/2004

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* Le travail salarié constitue, selon Nietzsche, « la meilleure des polices » : « il tient chacun en bride et s'entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance ». Comment contester l'alternative imposée par le sujet (" faut-il ") : pourquoi doit-on exclure par un choix l'un ou l'autre ? Ne se justifient-ils pas l'un l'autre (loisir comme récompense du travail, comme contrepartie du travail) ? A-t-on d'ailleurs le choix ? Le travail n'est-il pas une nécessité à laquelle on ne peut pas échapper ? Le choix deviendrait vraiment un choix lorsque le travail n'est plus une aliénation : donc quand le travail est soumis à des règles ou des lois qui font qu'il m'appartient au lieu de me déposséder. Sinon le choix n'en est pas un, il est toujours par défaut (donc négatif). La nécessité, comme la morale, semblent ne pas envisager l'alternative du loisir. Qu'est-ce qui pourrait la fonder ? Et le travail ne pourrait-il pas être envisagé comme un loisir ?
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« comme pour tous les autres penseurs sociaux du XIXe siècle (Proudhon, Comte...), ce temps libéré du travail,résultat de l'appropriation collective de la machine, humanise le travail : « grâce aux loisirs et aux moyens mis à laportée de tous, la réduction au minimum du travail social nécessaire favorisera le développement artistique,scientifique de chacun » (Marx). La société des loisirs Le XXe siècle a vu se développer les loisirs dont les enjeux portent à controverse. • Joffre Dumazedier, considère le loisir comme un temps de récupération dont le but est de reprendre assez deforce, d'énergie pour retravailler.

Mais il voit également dans le loisir la base d'une société nouvelle, plus exigeanteet non "moutonnante", et ce grâce à son caractère:– libératoire : le loisir résulte d'un libre choix ;– désintéressé : le loisir n'a de finalité ni lucrative, ni utilitaire, ni engagée ;– hédonistique : le loisir est la recherche d'un état de satisfaction ;– personnel: le loisir répond aux besoins de chaque individu. • H.

Marcuse, lui, dénonce l'imposture du loisir dans la société de consommation qui endort les tendancesrévolutionnaires des hommes et fait de chacun un être « unidimensionnel ».

Celui-ci n'a pas de faculté critique, ades besoins stéréotypés, est complice de l'ordre existant contre les seuls individus "critiques" de cette société : lesmarginaux (chômeurs, immigrés, etc.). [Introduction] L'homme travaille, mais tous les hommes ne travaillent pas de la même façon, ni dans les mêmes conditions, et il estvraisemblable que l'employé au guichet d'une banque a de son travail une autre vision que le PDG de la banque.Tous deux, d'ailleurs, n'ont pas davantage les mêmes loisirs : le premier bénéficie d'un budget restreint, le second necompte guère ses dépenses.

Et, s'il est possible que ces deux personnes aient l'habitude de penser que leur tempsde travail se distingue clairement de leur temps de loisir, ou même qu'il s'y oppose en tout, on peut aussi devinerque cette opposition n'a pas le même sens pour l'un que pour l'autre, ou qu'il y a dans le loisir du PDG quelquesintrusions de son travail que l'employé au guichet ne connaît pas.

Au-delà de ces cas aisément symboliques, peut-on réellement opposer le travail au loisir ? [I.

Travail et définition de l'homme] [A.

Un concept tardif]Si le concept de travail est tardivement pris au sérieux par la philosophie, c'est parce que, chez les philosophesgrecs, l'homme se définit avant tout comme un être de loisir, le travail étant exclusivement réservé, comme activitépénible, à la « sous-humanité » des esclaves.

Le citoyen athénien, ainsi débarrassé des tâches de production parses multiples esclaves, peut consacrer son temps aux discussions politiques, à la conversation, à se cultiver.

Aupoint que ce qui nous apparaît aujourd'hui comme « travail intellectuel » n'est chez les Grecs aucunement perçucomme tel : la littérature et la philosophie participent du loisir, et Aristote confirme bien que, pour faire de lathéorie, il est nécessaire de vivre dans une société où la satisfaction des besoins est garantie sans que lephilosophe ait à s'en préoccuper.

On sait que les patriciens romains, lorsqu'ils séjournaient dans leurs villas endehors de Rome, effectuaient volontiers quelques tâches agricoles, en compagnie de leur main-d'oeuvre ; ilsconcevaient cependant de telles occupations comme des distractions faisant partie de leur temps libre, et noncomme de véritables travaux (ils n'étaient sans doute pas très pénibles en effet). [B.

Le travail définit l'homme]Les philosophes s'intéressent au travail lorsqu'il commence à devenir clair qu'il concerne la majorité des hommes, etsurtout, qu'il entraîne d'importantes transformations, dans la société et dans l'être humain lui-même.

Cela ne peutavoir lieu qu'après l'instauration d'une société où la production et la circulation des marchandises est de plus en plusvisiblement fondamentale pour la survie de la société elle-même : au XVIII siècle, Rousseau, tout en essayant de nepas heurter de front les autorités religieuses de l'époque, peut alors affirmer que l'accès au travail marque une étapecapitale dans l'histoire de l'humanité (c'est, dans l'histoire telle que la propose le Second Discours, le moment oùl'homme de la nature, qui n'est encore qu'un animal perfectible, se transforme en homme véritable, mais naturel) :en d'autres termes, que les premières tâches accomplies par l'homme (et notamment dans l'agriculture et dans lamétallurgie) ont déterminé, non seulement des modifications de son milieu, mais aussi sa propre modification. [C.

Travail formateur, travail déshumanisant]Le concept ainsi esquissé se retrouve ensuite chez Hegel et chez Marx, qui vont à leur tour souligner comment letravail humain est un processus de double transformation – de la nature et de l'homme –, mais aussi à quel pointl'aspect laborieux de l'existence est capital pour définir l'homme, tant comme espèce que comme individu.Marx lui-même, en soulignant que le travail développe dans l'homme les facultés qui s'y trouvaient d'abord ensommeil, mais aussi qu'il permet la réalisation de projets, admet, d'un point de vue théorique, que le travailleur « se. »

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