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Faut il condamner la rhétorique ?

Publié le 22/02/2012

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INTRO : Diderot : « La rhétorique est à l'éloquence ce que la théorie est à la pratique » * C est l'art de bien parler, technique de la mise en oeuvre des moyens d'expression. * moyen d'expression et de persuasion propre à qqun => discours du rhétoricien à une fin en soi = convaincre/persuader Elle a d'abord concerné la communication orale.

« des siècles, en devenant les parties du système rhétorique :Quintilien tente de décrire non seulement l'art rhétorique mais aussi la formation de l'orateur parfait comme uncitoyen politiquement actif et soucieux de la chose publique.

Sa mise en avant de l'application de l'entraînementrhétorique dans la vie réelle témoigne d'une nostalgie pour l'époque où la rhétorique était un instrument politiqueimportant et en partie une réaction contre la tendance croissante dans les écoles romaines de rhétorique à séparerles exercices scolaires et la pratique juridique réelle.La rhétorique traditionnelle comportait cinq parties selon_ l'inventio (invention ; art de trouver des arguments et des procédés pour convaincre),_ la dispositio (disposition ; art d'exposer des arguments de manière ordonnée et efficace),_ l'elocutio (élocution ; art de trouver des mots qui mettent en valeur les arguments –› style),_ l'actio (= diction, gestes de l'orateur, etc.)_ la memoria (= procédés pour mémoriser le discours). b) La rhétorique inscrite dans la société d aujourd'huiPendant longtemps, la rhétorique a eu mauvaise presse.

Assimilée à de la propagande, à de la manipulation, à de lapublicité et à bien d'autres formes de séduction, souvent trompeuse, elle ne jouissait que de peu de considération.

Ila fallu que les idéologies soient discréditées, que la société se libéralise et s'ouvre à la pluralité des opinions, pourque l'on accepte comme normal et sain qu'il y ait des débats contradictoires.

Une société de communication, oùchacun s'efforce de convaincre l'autre, sinon de le séduire, ne peut être que dominée par une rhétorique soucieusede créer l'accord et le consensus.

Même en sciences humaines, le modèle dominant a changé.

Ce n'est plus lalinguistique, mais la rhétorique et l'argumentation qui désormais les caractérisent.

Les sciences humaines proposentdes arguments, des raisons et des motivations, rarement des preuves ex : _L'homme politique voudrait montrer la justesse de ses idées, _ le publicitaire souhaite promouvoir un produit,_l'avocat de la défense doit démontrer l'innocence de son client, _l'adolescente veut convaincre ses parents de lalaisser sortir ce soir, _l'intellectuel voudrait convaincre le monde entier de la justesse de ses vues, = > La rhétorique est partout.

Jean Jacques Robieux : « La rhétorique n'est plus l'art de persuader, mais simplementde plaire » Bien au-delà en tout cas de ses champs d'application traditionnels (la politique, la publicité et la plaidoirie autribunal).

On considère qu'elle est au c½ur du discours scientifique (qui fait de la persuasion implicite sous couvertde démonstration), dans le langage ordinaire de la vie quotidienne. II _ La critique de la rhétorique : la rhétorique peut entrainer une manipulation du langage, de l esprit a) Analyse de Platon Platon va condamner la rhétorique pour sa souplesse, sa dualité qui permet de défendre des intérêts contradictoiresalors qu'il défend lui une position plutôt scientifique, basée sur la géométrie.

Il se place dans la recherche d'uneapodicticité : la nécessité du sens logique, ce dont le contraire est impossible.

Il va vite considérer la rhétoriquecomme « la manipulation des esprits » On mesure quelle puissance pouvait être accordée à la rhétorique : celle de déterminer la destinée d'un individu ausein de la cité ! En effet, les talents d'un orateur pouvaient lui permettre d'assurer son statut d'innocent dans unprocès, d'accéder à des fonctions sociales plus importantes, ou encore d'obtenir l'éloge et l'admiration de sesconcitoyens.

C'est une des raisons pour lesquelles Platon estime la rhétorique : il voit là un gage d'impunité, et ainsiun stratagème pour mener la vie du tyran. b) _ elle permet la satisfaction sans fin des désirs, sans risque de représailles ou de poursuites juridiques).

L'art de lamanipulation du langage serait ainsi la clef d'un tel accomplissement personnel et la rhétorique aurait donc bien uneincidence pratique, d'où l'aura magistral de puissance qu'on lui accordait._ parvenir à ses fins grâce à son éloquence sans forcément persuader foncièrement l'autre ou bien le persuadersans forcément arriver à ses fins. _ D'autant plus que cette puissance peut conférer un vrai pouvoir à celui qui en use, notamment dans un systèmetotalitaire mais également dans nos républiques actuelles ; Combien de fois accuse-t-on les politiques de manipulerles médias afin de livrer d'eux-mêmes une image qui leur soit favorable pour une prochaine campagne électorale !(On a ici un glissement du logos = la parole à l'image, mais dans son ensemble, la démarche reste la même).

Larhétorique est aussi puissante en ce qu'elle peut persuader véritablement un individu, c'est-à-dire produire chez luiune sorte de conversion d'âme._ Cette puissance de persuasion a une réelle incidence pratique, dans la mesure où elle est susceptible d'implanter. »

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