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Faut-il se détacher des choses matérielles ?

Publié le 22/02/2004

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Ce qui est illusoire, c'est de vouloir se détacher de ses désirs. ] Critique du bouddhisme Nous pourrions critiquer le bouddhisme sur plusieurs points. En effet, ce n'est pas le bonheur positif qu'il nous apporte, mais seulement la cessation de la souffrance. Or, cela n'est pas identique. Mais, objectera-t-on, la fusion avec l'absolu n'est-elle pas une jouissance, une béatitude ? Ce n'est pas pensable, puisqu'elle ne s'opère que par la suppression de notre conscience individuelle. Or, si je ne suis plus un individu conscient, je ne ressent plus rien ; parler de mon bonheur n'a plus aucun sens. Pourtant, c'est bien cette néantisation du soi, ce suicide spirituel que recherche le bouddhisme, notamment à travers les techniques du yoga. Un des plus hauts exercices de méditation yogique, en vue duquel la maîtrise du corps et de la pensée est recherchée, est le fait d'arriver à penser le rien, cad à ne plus penser à rien, à ne plus du tout, à anéantir sa pensée et -puisque nous sommes des êtres essentiellement pensants- son être. De plus, l'absolu lui-même, dans lequel il faut résorber son être, n'est rien d'autre que le néant.

« lui, qui s'adresse même à eux en disant « je ».

Le bouddhisme, comme le dit Hegel, peut bien caractérisé comme une adoration du néant.

Et si lasagesse peut nous faire échapper à la souffrance, c'est au prix du renoncement à l'être, à l'action et à la joie véritable.

Il prône en effet la doctrine dunon-agir.

Nous ne voulons pas renoncer à notre être et nous voulons un vrai bonheur, pas un simple anéantissement. On ne peut se détacher des autresL'illusion, c'est de vouloir se détacher des choses matérielles et des liens humains.

L'homme ne peut se définir sainement que dans sa relation auxautres.

Il ne peut exister que dans un corps qui ressent, désire, au milieu d'un monde concret.

S'il s'isole, il vit dans l'illusion.

Le renoncement à toutlien avec l'extérieur peut conduire à la folie. On ne peut se couper du désirLe désir est une part essentielle de la nature humaine.

L'on ne peut y renoncer sans masochisme, sans se nier soi-même.

P our Spinoza, « le désir estl'essence même de l'homme, en tant qu'elle est conçue comme déterminée, par une quelconque affection d'elle-même, à faire quelque chose ».

Ledésir est le terme générique englobant tous « les efforts, impulsions, appétits et volitions de l'homme ».

Il constitue l'essence de l'homme parce qu'ilest le mouvement même par lequel ce dernier s'efforce de persévérer dans son être.

Chacun désire ce qu'il juge utile à la conservation de son être etsusceptible d'en accroître la perfection, c'est-à-dire ce qui lui semble bon, ce qu'il aime.

En revanche, il désirera éviter ou détruire ce qui lui paraîtfaire obstacle au maintien de son être ou entraîner son amoindrissement.

A insi « chacun désire ou tient en aversion nécessairement par les lois de sanature ce qu'il juge être bon ou mauvais ».

Le désir est donc une disposition naturelle, et tout désir est en soi légitime.

C ependant ce que l'hommedésire parce qu'il le juge comme lui étant utile n'est pas nécessairement ce qui lui est vraiment utile.

C'est que communément « chacun juge selon sonpropre sentiment ce qui est bon, ce qui est mauvais », non selon sa droite raison.

Or le sentiment, en tant que passion de l'âme, est une « idéeinadéquate », c'est-à-dire mutilée et confuse, et qui est donc cause d'erreur et de fausseté.

C'est pourquoi les hommes, en croyant observer leurintérêt, désirent souvent comme utile ce qui leur est en fait nuisible.La méditation du bouddhisme peut donner l'illusion que l'esprit est supérieur au corps et qu'il peut se fondre avec l'univers.

M ais c'est là uneimpression purement imaginaire.

Même l'imagination doit avoir des objets, et le nirvana bouddhiste s'apparente plutôt à une contemplation du néant.

[] La thématique bouddhiste de la suppression des désirs et de la contemplation spirituelle se retrouve dans la philosophie occidentale, et l'on peuttrouver de frappantes ressemblances entre la doctrine de Bouddha et celle des penseurs tels qu'Épictète le stoïcien ou Schopenhauer le pessimiste,voire celle des moralistes chrétiens.

En fait, les philosophes occidentaux qui prônent la célébration du corps et du désir et l'attachement aux chosesmatérielles sont une forte minorité.

T out est, bien entendu, à ce propos, questionde modération.

Un ascétisme qui impliquerait la mortification du corps, le renoncement à tout lien et la passivité absolue est peu souhaitable.

Al'opposé, un matérialisme qui ne se préoccuperait que de jouissance égoïste et de possessions matérielles et qui mépriserait toute activité spirituelleest peu susceptible de conduire au bonheur véritable.. »

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