Devoir de Philosophie

Faut-il distinguer le citoyen dans l'état et l'individu dans la société ?

Publié le 07/01/2004

Extrait du document

individu
L'individu doit sentir sa dépendance à l'égard de la société toute entière. Durkheim écrira plus tard « Ce qui fait la valeur morale de la division du travail [...], c'est que, par elle, l'individu reprend conscience de son état de dépendance vis-à-vis de la société. » Le jugement de Durkheim est très contestable puisque c'est précisément la division du travail qui conduit à séparer les individus, la prise de conscience de cette dépendance est très loin d'être assurée. On ne peut pas séparer le citoyen de l'individu.   a)                  L'état politique est pour Marx l'expression de la société. Si la société est inégalitaire, l'Etat sera au service de la classe dominante. Ainsi, on ne voit pas comment le citoyen s'opposerait à l'individu, au contraire, le citoyen exprime ses intérêts particuliers sous le masque apparent de l'intérêt public. L'état social influence la politique, or l'individu dans la société a un rapport souvent inégalitaire vis-à-vis d'autres individus alors que du point de vue de la citoyenneté, ils sont égaux. b)                  La politique n'est plus l'occasion d'une expression commune mais, au contraire, le moment où les intérêts divergents se confrontent.

L'Etat peut intervenir dans l'existence de l'individu en tant que citoyen, mais pas dans sa vie privée. Cependant, la nécessité de prendre en compte des problèmes sociaux l'incite parfois à franchir ces bornes. Jusqu'où l'Etat peut-il aller sans devenir totalitaire?

individu

« a) L'état est une société avec des lois.

Selon certains philosophes, par exemple Locke, la société est antérieure à l'état politique.

Il existe des sociétés naturelles sans lois qui sontproduites en vue de l'entraide et parce que les hommes éprouvent une révulsion naturelle pour lasolitude.

Aristote écrit : « Celui qui ne peut pas vivre en société, ou qui n'a besoin de rien parcequ'il se suffit à lui-même, ne fait point partie de l'Etat; c'est une brute ou un dieu ».Mais, ce quiest souvent relevé, c'est que si ce désir de vivre ensemble est bien présent, que ce soit en vuede l'utile ou simplement parce que l'on apprécie la compagnie, l'homme n'a pas en lui-même lesmoyens de vivre en paix. C'est l'insociable sociabilité de Kant, l'homme a le désire de vivre en société mais ses passions naturelles, son égoïsme, le pousse au conflit.

Le passage à l'état estpensé comme le passage à la loi, c'est-à-dire à ce qui envisage tous les membres de l'état commeégaux.

La loi permet à l'individu de dépasser l'égoïsme naturel dans lequel il était prisonnier.

Laraison lui permet d'envisager l'autre comme un autre lui-même.

Devenir citoyen, c'est lutter contreles penchants naturels qui poussent l'homme à se préférer lui-même, c'est-à-dire à la partialité.Toute la philosophie politique moderne sera une pensée du passage du règne de la nature aurègne de la raison.

Mais il faut différencier l'homme à l'état de nature de l'individu en société. b) En réalité, une telle conception de la société sans Etat n'est pas partagée.

L'idée que la société sans Etat serait une guerre inter-individuelles, « un état de guerre de chacun contrechacun » comme l'écrit Hobbes dans le Léviathan est, en effet, contestable.

Au nom de quoi l'homme serait-il naturellement partial, égoïste ? La critique adressé à Hobbes par Montesquieu, etqui sera reprise par Rousseau, consiste à lui reprocher d'avoir peint l'homme civil en croyant avoirpeint l'homme naturel.

Aussi, si l'homme est égoïste c'est le fait de la société civile et plusprécisément d'une histoire, et non de sa nature.

Pour Rousseau, c'est avant tout l'individu ensociété qui est rongé par l'amour propre au point qu'il désire que l'autre le préfère à lui-même, cequi est impossible.

Ce que Rousseau met à jour, c'est une tension entre l'individu et le citoyen, sibien qu'on ne peut avoir l'un et l'autre à la fois. c) Néanmoins, ce que Rousseau décrit ce n'est pas l'individu en société mais l'individu dans une société civile corrompue.

L'individu doit sentir sa dépendance à l'égard de la société touteentière.

Durkheim écrira plus tard « Ce qui fait la valeur morale de la division du travail [...], c'estque, par elle, l'individu reprend conscience de son état de dépendance vis-à-vis de la société.

»Le jugement de Durkheim est très contestable puisque c'est précisément la division du travail quiconduit à séparer les individus, la prise de conscience de cette dépendance est très loin d'êtreassurée. On ne peut pas séparer le citoyen de l'individu. 2. a) L'état politique est pour Marx l'expression de la société.

Si la société est inégalitaire, l'Etat sera au service de la classe dominante.

Ainsi, on ne voit pascomment le citoyen s'opposerait à l'individu, au contraire, le citoyen exprime sesintérêts particuliers sous le masque apparent de l'intérêt public.

L'état socialinfluence la politique, or l'individu dans la société a un rapport souvent inégalitairevis-à-vis d'autres individus alors que du point de vue de la citoyenneté, ils sontégaux. « Au fur et à mesure que le progrès de l'industrie moderne développait,élargissait, intensifiait l'antagonisme de classe entre le capital et le travail, lepouvoir d'État prenait de plus en plus le caractère d'un pouvoir public organiséaux fins d'asservissement social d'un appareil de domination d'une classe.Après chaque révolution, qui marque un progrès de la lutte des classes, lecaractère purement répressif du pouvoir d'État apparaît de façon de plus enplus ouverte» [La Guerre civile en France, p.

60-61].

La conception marxistede l'État est ici résumée dans son principe essentiel : l'État capitaliste estl'appareil de domination de la classe ouvrière par la bourgeoisie, y compris parla violence comme ce fut le cas, par exemple, durant les journées de juin1848.

Durant celles-ci, la république bourgeoise avait montré le despotismeabsolu d'une classe sur les autres classes.Ainsi, l'État n'est pas extérieur ou au-dessus de la société.

« Il est bien plutôtun produit de la société à un stade déterminé de son développement ; il estl'aveu que cette société s'empêtre dans une insoluble contradiction avec elle-même, s'étant scindée en oppositions inconciliables qu'elle est impuissante àconjurer.

Mais pour que les antagonistes, les classes aux intérêtséconomiques opposés, ne se consument pas — elles et la société — en unelutte stérile, le besoin s'impose d'un pouvoir qui, placé en apparence au-dessus de la société, doit estomper le conflit, le maintenir dans les limites del'"ordre" ; et ce pouvoir, né de la société, mais qui se place au-dessus d'elle. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles