Devoir de Philosophie

Faut-il donner du sens à l'existence ?

Publié le 23/01/2004

Extrait du document

Il affirme ainsi sa jeunesse. Mais du même coup, il se situe par rapport au temps. Il y prend sa place. Il reconnaît qu'il est à un certain moment d'une courbe qu'il confesse devoir parcourir. Il appartient au temps et, à cette horreur qui le saisit, il y reconnaît son pire ennemi. Demain, il souhaitait demain, quand tout lui-même aurait dû s'y refuser. Cette révolte de la chair, c'est l'absurde. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Quel est l'état d'esprit grâce auquel le problème du sens de l'existence se trouve posé ?2 Peut-on échapper à la question du sens de l'existence ?

Nous disons généralement que quelque chose « existe « pour affirmer qu’elle fait partie de la réalité, qu’elle n’est pas une chimère. Exister dans un premier temps, se pose dans un sens synonyme à être. J’existe, cela veut dire « je suis «. L’existence dans ce sens s’oppose au néant qui justement se définit comme n’étant pas. Ainsi, existence veut aussi dire vie dans la mesure où tant que je vis, je suis et que je ne suis plus, une fois mort. Le terme « sens « quant à lui, peut avoir plusieurs significations qu’il ne faut pas négliger : Les deux usages les plus répandus du mot sens en font le synonyme tantôt de direction, tantôt de signification. Le sens de l’existence pourrait alors s’entendre comme une direction dans laquelle se diriger la vie mais surtout comme une signification à découvrir, à interpréter. Il s’agit ici de savoir s’il est nécessaire d’attribuer une signification. Le verbe « falloir « marque une sorte d’obligation autant pratique que morale. Or, il semble dans un premier temps que l’homme ne peut pas vivre sans donner un sens à sa vie, à son existence. Sans cela, il ne pourrait pas se diriger. Pourtant, donner renvoie à l’acte d’apporter à quelque chose ce que ce quelque chose n’a pas. Donner une signification à l’existence, c’est se cacher la vérité mais aussi s’enfermer dans une interprétation de l’existence ? L’existence n’a pas de sens et se mentir que de vouloir lui en donner un ? Pourtant, si la vie n’a pas de signification, n’est-ce pas à nous de la construire, de la créer ?

« En fixant un but, un idéal, bref une signification à son existence, l'homme n'est pas perdu dans un monde qu'il necomprend pas mais sait quels moyens mettre en œuvre. - Enfin, le bonheur ne semble-t-il pas être le but, le sens de toute existence humaine.

Le bonheur n'apparaît-il pascomme le « telos » de toute existence ? Aristote reconnaissait que "Tous les hommes aspirent à la vie heureuse etau bonheur, c'est là une chose manifeste." Aristote, La Politique La recherche du bonheur est alors le sens de la vie. Je vie pour être heureux. Donner un sens à l'existence, c'est se tromper et restreindre son point de vue - Pourtant, donner un sens à l'existence, essayer d'en trouver son sens cacher, c'est s'illusionner sur la véritablenature de l'existence.

Certes, la science peut déterminer les causes des phénomènes qui font qu'ils sontnécessairement comme ils sont, et les lois universelles qui régissent l'ordre de l'univers.

Mais elle est impuissante àrendre raison du pourquoi de l'existence de ce monde et de son ordre.

Angelus Silesius, un mystique allemand, disaitainsi « la rose fleurit sans pourquoi ». Ainsi, les philosophies de l'existence, les « existentialistes » font affirmer que l'existence est contingente, c'est-à-dire qu'elle n'est pas nécessaire, qu'elle n'a ni raison, ni sens.

Sartre dénonce ainsi le caractère absurde de la vie.Puisqu'il n'y a pas de Dieu, alors l'homme n'est pas déterminé à faire ceci ou cela.

Il est totalement libre et sonexistence n'est déterminée par aucun sens préalable. « Quand l'homme s'éveille à la conscience et à la vie, il est déjà là, il ne l'a pas demandé.

C'est comme si on l'y avaitjeté […] pour rien » (Emmanuel Mounier, Introduction aux existentialismes ) Quand l'homme naît, aucune mission ne lui est dévouée.

Il est là par hasard et son existence n'a aucune signification puisqu'elle est le fruit du hasard. - Or, il faut reconnaître cette vacuité et ce hasard de l'existence humaine pour apprendre l'humilité.

Tant que leshommes se sont crus investis d'une mission, ont donné un sens préexistant à leur existence, les hommes ont faitpreuve d'une atroce cruauté, due probablement à un orgueil démesuré.

En acceptant que son existence n'est rien,n'a aucun sens, l'homme fait preuve de modestie envers la nature et les autres. - Enfin, Merleau-Ponty a su mettre en évidence un des aspects négatifs du fait de donner un sens au monde.

Pourle philosophe français, exister, c'est s'engager dans une voie, c'est donc l'affirmation d'un certain sens.

Donner unsens à l'existence, c'est justifier mon mouvement dans le monde.

Or, selon Merleau-Ponty, cet engagementconstitue « une restriction d'une liberté : je m'engage à donner ce service, cela veut dire à la fois que je pourrais nepas le rendre et que je décide d'exclure cette possibilité.

» En voulant donner un sens à l'existence, nous privilégionsun seul et unique sens, alors que nous aurions pu en donner d'autres, peut-être meilleur.

Donner un sens àl'existence, c'est aussi limiter ma vision du monde, de la vie.

De plus, vouloir à tout prix donner un sens àl'existence, c'est refuser de profiter de l'existence telle qu'elle est. En effet, comme le dénonce Nietzsche, , le but principal des hommes dansl'histoire de l'humanité est d'instaurer une morale, un système de bien et demal qui garantisse aux hommes que leur vie a un sens.

A travers cettemorale, ce sens particulier donné à l'existence, l'homme cherche la sécurité,mais surtout il s'enferme dans une « petite » mort, puisqu'il reste toujours surdes valeurs figées et immobilisantes.

Donner un sens à la vie, c'est refuserl'incertitude et l'angoisse, c'est refuser d'explorer l'existence dans toute satotalité. L'existence en elle-même est mouvement vers l'avenir. - Pourtant, Nietzsche ne nous dit pas que nous devons refuser tout sens àl'existence, lui-même lui en assigne un puisque le rôle des hommes est depréparer la venue du sur-homme.

Simplement, pour que l'homme, prennepleinement conscience de lui-même et ne s'enferme pas dans une visionmutilante de l'existence, chaque individu doit travailler sans cesse à créer denouveaux sens à l'existence.

Cela nécessite au préalable qu'il reconnaissel'absurdité initiale de son existence, son absence de sens.

Ayant acceptécela, il pourra par la suite œuvrer à trouver des nouvelles significations, denouveaux buts à fixer et à atteindre.

Il devra veiller cependant à ne pas selaisser enfermer dans une seule vision des choses et à se défaire sans cesse des habitudes prises. - De même, l'existentialiste que défendait Sartre affirmait que l'existence n'avait pas de sens, était absurde à sabase, au départ mais non pas qu'elle demeure ainsi tout au long de chaque vie humaine.

Le philosophe françaisaffirmait que « l'existence précède l'essence » et que la responsabilité était totale pour chaque homme.

Pour Sartre,l'homme est ce qu'il fait.

C'est donc en existant qu'il crée du sens.

C'est en existant que l'homme donne sens àl'existence.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles