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Faut-il douter de ce que nous percevons ?

Publié le 16/03/2004

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L'expérience est bien alors, non seulement un point de départ, mais aussi un point d'arrivée, de retour. Ainsi l'empirisme ne fait-il pas seulement de l'expérience l'origine de notre connaissance, mais aussi ce qui la justifie. En ce sens, il ne répond pas seulement à la question de fait que demeure la question de l'origine ; mais il pose dans toute son ampleur la question de droit.

[L'apriorisme kantien]

L'idéalisme transcendantal de Kant s'oppose aussi bien à l'empirisme qui affirme que toute connaissance vient de l'expérience qu'au rationalisme qui pose qu'on peut connaître en dehors de toute expérience. Si l'expérience est le point de départ de toute connaissance, elle ne nous donne jamais rien qui soit universel et nécessaire. Or connaître c'est utiliser des mots comme « nécessairement «, « tous «, « toujours « ou même « demain « qui ne dérivent pas de l'expérience même s'ils s'appliquent à elle. Connaître ce n'est pas constater « j'ai vu tant de fois le soleil se lever « mais c'est juger « le soleil se lèvera demain « ou encore « dans des conditions de pression atmosphérique déterminées, l'eau entre nécessairement en ébullition à cent degrés «. Connaître c'est donc dire plus que ce qui est donné dans l'expérience. Kant affirme qu'un tel dépassement est rendu possible grâce à des formes a priori transcendantales, cad à la fois transcendantes (elles ne dérivent pas de l'expérience) et immanentes (elles ne se montrent que dans l'expérience). Il y a les formes a priori de la sensibilité (espace et temps) et les formes a priori de l'entendement (concepts a priori comme le concept de cause).

La seule origine de nos connaissances est l'expérience. Toutefois, il faut que ce que nous percevons soit confirmé par la raison.

MAIS...

Il n'y a pas lieu de douter, car tout ce que nous percevons est bien réel. Il n'y a pas à rechercher de vérité cachée. Le monde sensible est perceptible car Dieu nous l'a donné à voir.

  • I) Les sens sont sources d'erreur.

a) Il faut douter du témoignage des sens. b) Les sens ne nous permettent pas de saisir l'essence des choses. c) L'expérience doit être organisée par la raison.

  • II) Ce que nous percevons est indubitable.

a) Il n'y a pas de réalité matérielle. b) Ce que nous percevons existe bel et bien dans notre esprit. c) Dieu n'est pas un malin génie.

.../...

« depuis plusieurs centaines de milliers d'années et la physique scientifique date de XVII ième, la chimie du XVIIIième, la biologie du siècle dernier. En effet, la connaissance spontanée du réel est antiscientifique.

C'est une connaissance « non psychanalysée » où nous projetons nos rêves et nos passions.

C'est ainsi que la « physique » d' Aristote est encore toute mêlée de psychologie.

La cosmologie céleste fait appel à la psychologie de l'âme bienheureuse, laphysique terrestre d' Aristote s'éclaire par la psychologie de l'âme inquiète.

Aristote distingue deux sortes de corps, les lourds et les légers.

Les corps légers (la fumée) vont spontanément vers le haut alors que les graves(une pierre) se meuvent d'eux-mêmes vers le bas.

Le haut et le bas représentent respectivement le « lieu naturel » des corps légers et des graves.

Les corps inertes sont donc involontairement assimilés à des hommes qui s'efforcent de retrouver leur « chez-soi ».

L'accélération de la pesanteur s'explique par le fait que le pierre « désire le bas » et presse son mouvement comme les chevaux qui, dit-on, vont plus vite lorsqu'ils « sentent l'écurie » .

En langage psychanalytique, on pourrait dire qu' Aristote projette sur sa dynamique un « complexe du home », autrement dit qu'il prête aux corps inertes un goût particulier pour leur domicile pour leur domicile d'élection. « Il ne faut pas voir la réalité telle que je suis » dit Eluard .

Mais précisément je vois spontanément le monde comme je suis, et il faut tout un travail pour le voir comme il est ; ce travail est le travail de la science.L'idéal est de parvenir à poser des relations objectives qui ne soient plus le reflet de mes dispositionssubjectives.

Pour la science, le ciel cesse d'être un sujet grammatical, une substance dont le bleu seraitl'attribut : le bleu du ciel n'est que l'effet de l'inégale diffusion des rayons du spectre solaire. Ce qui complique la tâche de l'activité scientifique et de l'éducation scientifique, c'est que je ne projette pas seulement sur le monde mes sentiments personnels mais encore toutes les dispositions que jetiens de la tradition sociale.

« L'esprit naïf n'est pas jeune, il est même très vieux » ( Bachelard ) Nous projetons spontanément sur le monde tout ce que qu'on nous a enseigné.

C'est ainsi que les gens du moyen-age voyaient des diables cornus à tous les détours de chemins.

Aujourd'hui nous projetons sur le ciel uneculture pseudoscientifique mal assimilée : nous voyons des « OVNI ». Comment parvenir à l'objectivité scientifique ? Si nous n'avons aucune vraie culture scientifique, nous serons tentés de répondre ; il suffit d'éliminer ce qui vient de nos passions, de la tradition, de l'imagination.

Ilfaut revenir à une perception originelle des choses, laisser parler les faits tels qu'ils sont.

Mais, c'estprécisément la perception spontanée, originelle qui est chargée de subjectivité, tandis que la réalitéscientifique, objective, doit être péniblement construite à partir d'un travail fort complexe.

Ce qui estimmédiatement perçu est subjectif ; ce qui est objectif est au contraire « médiat », construit par détours et artifices.

L'erreur est première, la vérité est toujours seconde disait Bachelard . C'est ainsi que pour Locke , il n'existe ni connaissance ni principe inné.

Dans « Essai sur l'entendement humain », critiquant l'innéisme de Descartes , Locke avance la thèse de la « table rase » : l'esprit de l'être humain, avant toute expérience et éducation (celui du nouveau-né par exemple), est comme une tablette de cire, vierge de touteécriture.

Nos idées simples viennent de la sensation et de la réflexion.

Les idées complexes et en particulier lescatégories de substance, de mode et de relation sont le produit de la combinaison des idées simples.

Pour Humeaussi les principes de la raison ne sont pas innés mais acquis par l'expérience. Comme philosophie générale, l'empirisme affirme avec Locke que nos idées ne sont pas, comme le pensait Descartes , innées, mais qu'elles proviennent de l'expérience.

On peut décomposer la philosophie empiriste de la connaissance en trois moments. 1.

L'origine des idées .

L'esprit, dit Locke , est d'abord une page blanche, une « table rase » (tabula rasa).

« Comment vient-il à recevoir des idées ? Par quels moyens en acquiert-il cette prodigieuse quantité que l'imagination de l'homme, toujours agissante et sans borne, lui présente avec une variété presqueinfinie ? D'où puise-t-il tous ces matériaux qui sont comme le fond de tous ses raisonnements et de toutesses connaissances ? A cela je réponds d'un mot : de l'expérience.

C'est le fondement de toutes nosconnaissances, c'est de là qu'elles tirent leur première origine .

» (« Essais sur l'entendement humain »). L'expérience est donc d'abord pour l'empirisme une réponse à la question de l'origine des idées.

Ainsi, uncertain nombre d'idées naissent dans l'âme des « observations que nous faisons sur les objets extérieurs et sensibles » (idem).

C'est le cas d'idées comme « dur », « mou », « blanc », « jaune »...

Locke les appelle des « idées de sensations » : nous nous les représentons que parce que nous avons eu l'expérience sensible du mou, du blanc, du jaune....

Pour un empiriste, un aveugle de naissance ne saurait avoir aucune idée descouleurs.

Les autres idées viennent non de l'expérience externe, mais de l'expérience interne ; cad desobservations que nous faisons sur « les opérations intérieures de notre âme ».

Telles sont les idées de. »

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