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Faut-il douter de tout ?

Publié le 05/03/2004

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- Question qui renvoie bien sûr à l'exercice cartésien du doute et à ce qui le justifie : le passage par Descartes semble obligatoire, même s'il ne suffit pas à épuiser le problème. - Le « faut-il « peut aussi donner naissance à une double réflexion, d'une part sur la nécessité de douter de tout, de l'autre sur sa possibilité. - Si le doute apparaît comme une démarche philosophique par excellence, il peut ne pas être compatible avec les exigences de la vie quotidienne.
  • I) Il faut douter de tout pour atteindre la vérité.
a) Le sens ne sont pas infaillibles. b) La raison n'est pas un instrument fiable. c) Tout échappe à la compréhension.
  • II) Pour progresser, il faut cesse de douter. Le doute absolu est une contraction.
a) Il faut cesser de douter pour agir. b) Les sceptiques ne doutent pas qu'ils doutent. c) Le doute et la misologie.
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« Il n'est pas possible de raisonner en évitant les « cercles vicieux ».

Ainsi, je démontre que a est vrai en supposant b est vrai et je démontre que b est vrai en supposant que a est vrai.

Je commets un cercle vicieuxen démontrant les unes par les autres des propositions dont aucune n'est fondée a priori.

Le cercle vicieux parexcellence est celle-ci : pour prouver la valeur de ma raison, il faut que je raisonne, donc précisément que jeme serve de cette raison dont la valeur est en question ! Nous voilà, comme dit Montaigne , « au rouet ». (e) Toute opinion est relative. « L'homme est la mesure de toute choses » formule qu' Anatole France interprétait ainsi : « L'homme ne connaîtra de l'univers que ce qui s'humanisera pour entrer en lui, il ne connaîtra jamais que l'humanité deschoses. » Toute affirmation sur l'univers est relative à celui qui affirme.

Socrate résume la thèse de Protagoras : « N'arrive-t-il pas parfois qu'au souffle du même vent l'un de nous frissonne et non l'autre ? Or que dirons-nous alors de ce souffle de vent envisagé tout seul et par rapport à lui-même ? Qu'il est froid ouqu'il n'est pas froid ? Ou bien en croirons-nous Protagoras : qu'il est froid pour qui frisonne et ne l'est pas pourqui ne frisonne pas ? » (« Théétète », 152b).

L'affirmation sur un même objet diffère non seulement d'un individu à un autre mais chez le même individu selon les moments (le monde ne m'apparaît pas de la mêmefaçon quand je suis gai ou triste) et même selon les perspectives d'observation (une tour vue carrée de prèsparaît ronde de loin).

Pour les sceptiques il n'y a pas de vérités objectives mais seulement des opinionssubjectives toutes différentes. [Le doute absolu est une contradiction. Nous pouvons croire à certaines vérités.

Pour appréhender le monde, l'être humain possède deux instruments: les sens et la raison.

Les sens nous procurent un donné sur lequel s'exerce notre capacité de penser.

Et, au moment même où il doute, l'homme ne peut pas douter qu'il pense.] Le doute absolu est une contradictionQue faut-il penser du scepticisme ? A l'exemple de ceux qui « prouvaient le mouvement en marchant » nouspourrions alléguer le fait que la science moderne a réfuté le scepticisme en affirmant des « vérités » qui fontaujourd'hui l'accord de tous les esprits compétents.

Mais plus fondamentalement on peut remarquer que lescepticisme se contredit en s'énonçant : car il se donne pour la vraie théorie de la connaissance.

Posercomme vérité que la vérité est inaccessible, c'est au moins reconnaître une vérité et par là démentir sa proprethèse.

Toute pensée qui s'énonce vise une vérité, se reconnaît faite pour la Vérité, et tend à poserimplicitement sa propre valeur. Il faut cesser de douter pour agirLe doute est une méthode pour la réflexion.

Il est nécessaire de l'utiliser pour détecter les erreurs dejugement et les éviter.

Le doute doit cependant s'arrêter pour construire.

Le savant met en doute sesinterprétations du réel, mais il croit à la science.

Le philosophe réfléchit sur les conditions de la morale, mais ilne peut pas s'interdire d'agir.

Un doute absolu conduirait à la suspension de toute action. Les sceptiques ne doutent pas de toutLe sceptique affirme qu'il faut douter de tout, mais il ne met pas en doute son propre doute.

Les sceptiquesveulent nier toute valeur de vérité à la raison, pourtant ils s'en servent pour prouver leurs affirmations.

Lesarguments des sceptiques sont absurdes.

Comme le dit Hume: «Les sceptiques font usage d'argumentsrationnels pour prouver la fausseté et l'imbécillité de la raison.» Il faut faire confiance aux sens et à la raison.Les sens sont à la source de toute connaissance, car ils nous permettent de constater des faits.

La raisonorganise ces données pour que nous ayons une connaissance du réel.

La nature humaine maîtrise lessensations et pense le donné.

Nous faisons appel à la fois aux sens et à la raison pour progresser dans laconnaissance.

La connaissance progresse.

C'est bien la preuve qu'il est inutile de douter de tout.. »

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