Que faut-il entendre par « idéalisme » ?

Empirisme et Rationalisme admettent tous deux l'objectivité de la connaissance ; seuls les moyens sont différents : l'expérience sensible pour les premiers, la raison pour les seconds. Or, c'est l'objectivité de la connaissance qui est mise en doute par 'idéalisme. Nous prenons pour objectivité, d'après les idéalistes, ce lui est, au fond, irréductiblement subjectivité, ou tout au moins ce qui est relatif à la manière humaine de percevoir et de comprendre. « L'idéalisme «, écrit Le Senne dans « Introduction à la Philosophie «, est la philosophie pour laquelle les choses n'existent que par l'acte d'un esprit qui les pense «. — I — Il convient d'éliminer trois faux-sens, le sens ordinaire, le subjectivisme intégral qui n'est pas soutenu, et le sens polémique que lui donnent les matérialistes. 1 — L'emploi commun. Dans le langage courant, idéalisme s'oppose à réalisme, idéaliste à réaliste ; celui-ci étant l'homme qui, doué d'esprit pratique et axé sur les réalités sensibles, psychologiques ou sociales, maintient toujours sa pensée dans le champ de ces réalités,... l'idéaliste se trouve défini par contraste comme celui qui ne tient pas compte de ces réalités, soit qu'il les méprise, soit qu'il les ignore, et qui poursuit le rêve fantomatique de la réalisation d'un idéal qu'il s'est forgé ; on dira ainsi que l'idée de la « bonté naturelle de l'homme « selon J.-J. Rousseau est un idéalisme, de même que les déclarations de Don Quichotte.