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Faut-il faire confiance à l'Etat ?

Publié le 08/03/2004

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  II.                Même l'Etat démocratique peut être manipulateur.   Tocqueville montre bien comment l'Etat démocratique ramollit l'homme et le modèle à sa guise. Ce sont les traits nouveaux du despotisme. L'Etat abuse de ses pouvoirs, illusionne les hommes et les manipule. Comment fait-il cela au sein d'une démocratie ? L'auteur nous montre que l'Etat abêtit les hommes en leur mettant des oeillères et en les éloignant de la réflexion : « il aime que les citoyens se réjouissent pourvu qu'ils ne pensent qu'à se réjouir. » Ainsi les hommes cherchent leur bonheur, et l'Etat les y aide ; il les aide aussi à le trouver, parce qu'en faisant cela, les hommes n'envisagent que cette recherche et ne s'éveillent pas sur le reste. L'Etat manipule donc les hommes au point de décider ce à quoi ils doivent songer, et en les éloignant des pensées qui pourraient lui nuire. Les hommes perdent donc complètement au sein de l'Etat leur liberté sans s'en rendre compte, en ceci que l'Etat amoindrit de plus en plus le libre arbitre en fermant leur champ de réflexion.

Les termes ‘faut-il’ dans un sujet sous-entendent ‘peut-on’ et ‘doit-on’, il faut donc envisager aussi ces perspectives. L’Etat est une organisation institutionnelle qui doit représenter l’intérêt général. Mais alors, comment est fait l’Etat ? Qui le dirige ? Quel type de pouvoir exerce-t-il ? L’Etat est constitué par les hommes désireux de sortir de l’Etat de nature. Le chef de l’Etat choisi : le souverain, peut être une assemblée ou un homme seul. Enfin, l’Etat possède un pouvoir souverain démocratique, organisé sous forme de pouvoir et de contre-pouvoir, afin que le souverain ne devienne pas un tyran. Il existe donc au sein de l’Etat un pouvoir législatif, un pouvoir exécutif, et un pouvoir judiciaire. Celui qui fait la loi, n’est donc pas celui qui l’applique. Mais les hommes ont-ils encore une part effective dans l’Etat, c'est-à-dire dans l’organisation institutionnelle qui les gouverne ? En effet, si le peuple ne participe pas à cette organisation, alors il n’y est plus impliqué et devient un simple spectateur du monde politique sur lequel (homme) s’appliquent les lois. Dès lors l’homme n’étant plus actif, mais passif, il se crée un nouveau rapport entre l’Etat et le peuple : un rapport relationnel. Mais alors quelle est la nature de cette relation ? Cette relation, pour éviter tout débordement doit être fondée sur la confiance. Mais peut-on et doit-on faire confiance à l’Etat ? Cette relation semble à double tranchant : si l’homme ne fait pas confiance, alors la paix et toute l’organisation sociétaire sont menacées ; et dans le même temps si l’homme fait confiance à l’Etat, il court le risque de se faire manipuler. Comment donc la relation de l’Etat et du peuple peut-elle être basée sur la confiance, c'est-à-dire sur un sentiment subjectif fragile dans lequel la certitude n’est jamais de mise ?

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