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Faut-il que l'homme souffre pour progresser ?

Publié le 22/02/2004

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La souffrance, pour le chrétien, est une bénédiction divine. Elle est une épreuve qu'il faut surmonter, elle est la voie du salut. Dieu fait homme en la personne de Jésus a lui-même souffert pour le salut du genre humain.  [Seul celui qui se hait, qui hait la vie, peut faire l'apologie de la souffrance. Or, ce n'est pas la haine qui a fait progresser l'homme. C'est bien plus son amour du bien, du beau, d'une vie agréable.]Pour Kant,  «l'ascétisme monacal qui, par crainte superstitieuse ou par hypocrite dégoût de soi-même, ne répugne pas à se martyriser» ne tend pas à la vertu. La véritable vertu repose sur un sincère repentir moral. La souffrance que l'on cherche, que l'on s'inflige, est une manière d'éviter tout examen de conscience. Nietzsche a, tout au long de son oeuvre, condamné la morale chrétienne, qui n'est à ses yeux qu'une pure et radicale négation de la vie.

« La souffrance que l'on cherche, que l'on s'inflige, est une manière d'éviter tout examen de conscience. Nietzsche a, tout au long de son oeuvre, condamné la moralechrétienne, qui n'est à ses yeux qu'une pure et radicale négation de lavie.

A croire en une prétendue vertu rédemptrice de la souffrance, onfinit par rechercher «du plaisir dans l'insuccès, dans le dépérissement,la douleur, la malchance, la laideur» (La Généalogie de la morale). L'antéchrist de Nietzsche (1844-1900) a été écrit en 1895.

C'est danscette période de maturité qu'il développe les thèmes de volonté depuissance, de surhomme, de l'éternel retour et du renversement desvaleurs.

En effet, la volonté de puissance est la force créatrice capabled'inventer la vie véritable.Cette oeuvre reflète l'une de ses pensées les plus célèbres, celle de lacritique de la religion.

Nietzsche pense que ce sont les vaincus de la vie(les esclaves) qui ont inventé ces fausses valeurs vitales pour pouvoirsurvivre dans l'espoir.L'extrait que nous allons déchiffrer, La religion, symptôme dedécadence, présente la religion comme un monde de fiction qui doitêtre réévalué.Nous pourrions nous demander si la religion, plus particulièrement lechristianisme, n'est pas source d'espoir mais au contraire source dedémence.

L'Homme vivrait dans un monde bercé d'illusions qui profiteraitau plus puissant et non à l'Homme en tant que tel.Notre approche du texte s'articulera autour de deux parties : premièrement nous étudierons le christianismecomme monde fictif et imaginaire, puis nous analyserons la relation de ce monde avec la réalité sans pourautant qu'il y ait de contact entre eux.

A l'époque de Nietzsche, l'Allemagne était un pays chrétien.

L'auteur prend donc le christianisme commemodèle, démonstration de la religion.

Le christianisme est l'exemple même de la religion et incarne parfaitementles méfaits que celle-ci peut engendrer.Dés la première phrase, le philosophe sépare le christianisme de la réalité.L'imaginaire est ce qui n'existe que dans l'imagination, qui est sans réalité.

Selon Nietzsche, la religion neserait qu'un produit de l'imagination : l'homme s'évade de la réalité et se construit un monde imaginaire.

Lareligion est donc un système de croyance renvoyant à un ordre surnaturel, elle suppose une foi, une pratiquespécifique et une perception du monde impliquant une séparation entre profane et sacré.Lorsque Nietzsche parle de la morale, il sous-entend les dogmes (point de doctrine établi ou regardé commeune vérité fondamentale et incontestable).

La morale est alors perçue comme une science qui enseigne lesrègles à suivre pour faire le bien et éviter le mal.

La religion, quant à elle, représente les pratiques, les cultesqu'impose le christianisme.La réalité est donc renversée au profit de la fiction car la réalité effraie et nous voulons nous en échapper parle mensonge.

Le seul moyen de s'en sortir est donc l'espérance et l'illusion, autrement dit la religion.

L'échec,la faiblesse face à la réalité, voilà les causes de l'idéalisme mais pour Nietzsche, l'idéalisme est une maladie.La religion est une pure création de l'homme qui l'éloigne du monde dans lequel il vit.

Elle est malsaine (cerclevicieux) car plus l'homme s'éloigne de ce monde, plus il a du mal à l'accepter.

L'homme est trop faible poursurmonter la réalité car elle se présente à ses yeux comme une épreuve.

L'homme devient alors dépendant dedieu ; il est privé de sa liberté morale.

Or Nietzsche ne réfute pas l'idée que le christianisme possède unemorale : la morale de dieu et non celle des hommes.

Mais qu'est-ce qu'un croyant en dehors de toutereligion ? Si l'homme n'avait pas de religion, il se retrouverait dans un monde sans valeur et sans fondement.L'auteur sous-entend que l'homme doit combattre le nihilisme en vue d'instaurer de nouvelles valeurs.

Eneffet, le nihilisme est une doctrine niant l'existence d'un absolu.

Aux yeux de Nietzsche, il caractérise unepériode de la civilisation occidentale.

Il désigne le phénomène spirituel lié à la mort de dieu et des valeursmorales ainsi qu'à l'idée que le devenir est sans but.Pour revenir à la réalité (res = chose), elle désigne un monde tel qu'il se donne, elle est indépendante dusujet.

Elle s'impose à nous sous forme d'une sorte de résistance et ce caractère permet de la définir (réalité =matière).Le philosophe énumère des notions propres à la religion mais nous pourrions nous demander si elles sontaffectées au christianisme en particulier.Il présente « l'âme » comme un des causes imaginaires mais est-elle vraiment coupée de la réalité ? SelonDescartes, la recherche de la réalité est basée sur le cogito.

La clarté et la distinction font l'évidence desidées, garanties par la preuve de l'existence de Dieu.

Nous pourrions penser que Nietzsche contredit les idéesd'autres philosophes, or ce n'est pas son but, il tente de démontrer le caractère faux du christianisme.En ce qui concerne le « moi », il paraît comme une notion réelle mais il n'est pas dans la réalité car la foi dansle dieu chrétien l'a dépouillé de sa plausibilité.De plus, le « libre arbitre » est ce qui nous reste d'autonomie dans le destin (liberium arbitruim), l'hommecommande et exécute ses propres ordres et sa volonté triomphe des ces résistances.

Ce n'est pas une notionréelle mais une attitude face à la réalité.

Dans la religion chrétienne, dieu laisse l'homme libre d'aller vers lui (lebien) ou de continuer sa route seul (le mal).

En opposition, le « serf arbitre » est la possibilité d'être dominé. »

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