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Faut-il lorsqu'on se veut scientifique décider de ne plus croire ?

Publié le 29/09/2005

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scientifique

 

Lorsque nous employons le verbe « croire « nous usons d’un terme qui signifie que nous accordons une confiance telle a un être ou une chose que nous sommes enclins a le tenir pour vrai. On peut ainsi croire un discours ou une personne, c'est-à-dire tenir ce discours ou cette personne pour digne de foi. Employer absolument, le verbe «croire « se rapporte au domaine religieux : il s’agit de la certitude que l’individu nourrit vis-à-vis de l’existence de Dieu. Tout au long de ce travail, nous réfléchirons à partir de ces deux acceptions complémentaires du verbe croire.

A priori, il peut sembler tout  fait exact d’affirmer que lorsqu’on se veut scientifique il est nécessaire de décider de ne plus croire. En effet, l’activité scientifique semble être parfaitement incompatible avec cette disposition de pure réceptivité qu’est la croyance, qu’il s’agisse de croyance religieuse ou de toute autre nature. Cependant, un scientifique ne peut-il croire en Dieu si cette croyance est comme une dimension personnelle, privée, de sa pensée individuelle et n’empiète pas sur ses recherches ? Et n’est-il pas contraint d’accepter des axiomes et des idées dont la certitude n’est pas entièrement avérée, en raison de la nature intrinsèquement inchoative de la science, toujours en train d’être édifiée, toujours douteuse et jamais certaine ? Néanmoins, nous verrons que les rapports d’un scientifique avec la croyance se pensent en vérité en termes d’indépendance absolue lorsque nous restreignons le sens du verbe « croire « à son acception religieuse.

La question au centre de notre travail sera donc de déterminer si l’activité qui consiste à croire est nécessairement inconnue à l’individu qui se veut scientifique, que l’on entende la croyance dans un sens religieux ou non. 

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« commencer par douter de tout, prétendant ainsi rejeter tout ce qu'il tenait pour vrai en dehors de la sphère de laphilosophie avant un examen préalable.

Comme l'écrit Descartes : « Comme nous avons été enfants avant que d'être hommes et que nous avons jugé tantôt bien et tantôt mal deschoses qui se sont présentées à nos sens lorsque nous n'avions pas encore l'usage entier de notre raison, plusieursjugements ainsi précipités nous empêchent de parvenir à la connaissance de la vérité, et nous préviennent de tellesorte qu'il n'y a point d'apparence que nous puissions nous en délivrer, si nous n'entreprenons de douter une fois ennotre vie de toutes les choses où nous trouverons le moindre soupçon d'incertitude.

» (Principes de la philosophie,1)\ Descartes nous invite en effet à systématiser le doute, car il se peut que le jugement que nous formulons à partirdu témoignage de nos sens soit trompeur.

L'individu qui se veut scientifique s'efforce de mettre en pratique la leçonde Descartes et renonce par la même à toute croyance retenue sans examen.

Nous dirons donc que lorsqu'on seveut scientifique, il faut nécessairement décider de ne plus croire, que cette croyance soit d'ordre religieux ouqu'elle concerne les données à partir desquelles le scientifique travaille. II.

Cependant, un scientifique peut décider de croire lorsque cette croyance ne menace pas sa pratique scientifique a.

Une frontière plus ténue qu'il n'y parait entre science et religion Cependant, lorsqu'on se veut scientifique, il n'est peut-être pas aussi absolument nécessaire de ne plus croire quenous l'avons d'abord pensé, dans la mesure où il se peut fort bien que science et croyance religieuse (c'est d'abordcelle-ci que nous aborderons) ne soient pas nécessairement incompatibles.

Nous pouvons notamment remarquer quescience et religion sont susceptibles de se confondre, que le discours religieux peut être considéré comme une formeprimitive de discours scientifique.

En effet, si la science est une démarche cherchant à établir la vérité, la religion apu se donner une telle fin : il existe notamment une science de la religion (la théologie) et un discours religieux surle monde, son origine et ses fins.

Mais il arrive également que la science se fasse la servante de la religion, que lesconclusions de la science servent à l'édification des croyants.

En effet, le discours biblique, par exemple, peutrecevoir une forme de confirmation, un crédit supérieur, dès lors que la science va accréditer certaines de sesdéclarations.

La découverte scientifique de l'existence d'un homme en tous points semblable à celui que fut Jésuspeut servir de soutien aux déclarations du Nouveau Testament.

A partir du moment où nous reconnaissons unepossible rencontre de la croyance religieuse et de l'activité scientifique, nous pouvons déclarer que lorsqu'on seveut scientifique il n'est nullement nécessaire de ne plus croire.

Einstein déclarait notamment à la suite d'unecontroverse célèbre avec Niels Bohr : « Dieu ne joue pas aux dés avec l'univers ». b.

Un coefficient de croyance irréductible dans l'activité scientifique : la croyance en des vérités non encoredémontrées Mais c'est pour une autre raison que nous pouvons affirmer que lorsqu'on se veut scientifique, il n'est pas nécessairede décider de ne plus croire : parce que l'activité scientifique réclame un certain coefficient de croyant en desvérités qui ne peuvent être absolument certaines.

En effet, l'activité scientifique s'édifie sur des savoirs incertains,sur la constatation de régularités.

Pour Karl Popper, une hypothèse scientifique n'en est une que si elle estréfutable : tant que les résultats des tests expérimentaux sont conformes aux prédictions de la théorie, on dit quecelle-ci est corroborée par l'expérience.

Dans le cas inverse, elle est falsifiée par l'expérience.

Est donc scientifiquetout ce qui peut être falsifié : l'impermanence des objets est donc la condition de la connaissance de typescientifique.

Lisons à ce propos un extrait d'un texte écrit par Popper : « Pour des raisons logiques, une théorie n'est jamais vérifiable: elle se donne toujours sous la forme d'un énoncéuniversel, dont la vérification est impossible, car elle porte sur un ensemble infini d'objets.

Mais, pour des raisonslogiques encore, il est aisé de contredire un énoncé universel: il suffit d'un cygne noir pour infirmer que tous lescygnes sont blancs.

(…) Ainsi, plus une théorie recherche des expériences susceptibles de l'infirmer et plus elle enaura vaincu, plus elle est scientifique.

Elle se distingue par là même des théories pseudo-scientifiques, aussi biendes systèmes interprétatifs (telle la psychanalyse) que des idéologies (comme le marxisme).

Seule une théoriescientifique pose cette exigence de résistance à la falsification; elle est la seule à s'affronter à sa remise en causeet à éviter de réinterpréter dans la théorie une contradiction éventuelle.

Si l'on adopte le modèle darwinien, une. »

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