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Faut-il raisonner pour être juste envers autrui ?

Publié le 01/03/2004

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Oui ; c'est un devoir d'être juste envers autrui, et certains cas montrent qu'en voulant être juste, on peut commettre une erreur. Exemple de Platon (République, I) : si quelqu'un nous confie une arme, il estjuste, semble-t-il, de la lui rendre quand il veut la reprendre. Pourtant, si cette personne est folle ou qu'elle veuille se suicider, lui rendre son arme serait une injustice. Ce qui est juste, c'est de conserver l'arme. Il faut donc raisonner pour être juste, en ce sens qu'il faut évaluer les conséquences de l'acte que l'on veut accomplir. La justice n'a pas de contenu fixe : elle est affaire de jugement. Il faut choisir ce qui convient le mieux ; il faut adapter son acte à la situation. Mais raisonner ne signifie pas calculer pour servir un simple intérêt (sinon l'intérêt de la moralité). La justice résulte d'un équilibre, d'une harmonie entre les différentes vertus Platon, République, IV Le danger de ne pas confier la justice à la raison, c'est de l'abandonner au sentiment, et de ne viser qu'une satisfaction d'ordre personnel, un intérêt propre.

L'enfant qui n'est pas encore en âge de raisonner n'est pas capable de comprendre ce que signifie agir justement envers autrui. Je ne suis juste que si je connais les raisons morales qui me poussent à l'être. Mais, c'est parce que les hommes raisonnent trop qu'ils ne s'entendent pas sur ce qu'il est juste de faire et de ne pas faire. Je suis par nature un être social. Si j'écoute ma nature, j'agirai toujours justement envers autrui.

  • I) Il faut raisonner pour être juste envers autrui.

a) La justice n'est pas une vertu naturelle. b) Nulle justice si l'on n'a pas recours à la raison. c) Il faut vouloir être juste.

  • II) Il ne faut pas raisonner pour être juste envers autrui.

a) Les raisonnements pervertissent l'ordre de la nature. b) L'homme est juste par nature et animé par le sentiment de la pitié. c) Etre juste, c'est ne pas contredire la vie.

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« Les hommes sont égoïstes par instinctPour Hobbes, «avant qu'il y ait un gouvernement, il n'y a ni juste ni injuste».

Par nature,les hommes ne sont pas disposés à être justes avec autrui, au contraire.

L'instinct nouspousse à être égoïstes et à défendre nos intérêts, si nécessaire en étant agressifs avecles autres.

La justice n'est qu'un calcul rationnel destiné à rendre la vie en sociétésupportable. « Aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect, ils sontdans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est guerre de chacun contre chacun.

Car la guerre ne consiste pas seulement dans la bataille et les combats effectifs ; mais dans un espace de temps où la volonté de s'affronter en desbatailles est suffisamment avérée : on doit par conséquent tenir compte, relativement à la nature de la guerre, de lanotion de durée, comme on tient compte, relativement à la nature, du temps qu'il fait.

De même en effet que la nature dumauvais temps ne réside pas dans une ou deux averses mais dans une tendance qui va dans ce sens, pendant un grandnombre de jours consécutifs, de même la nature de la guerre ne consiste pas dans un combat effectif, mais dans unedisposition avérée, allant dans ce sens, aussi longtemps qu'il n'y a pas d'assurance du contraire.

Tout autre temps senomme paix. » Hobbes , « Léviathan », chapitre XII. Hobbes est considéré, avec Machiavel , comme le fondateur de la politique moderne.

Contemporain de la Révolution anglaise du XVII ième siècle, Hobbes sera frappé de la violence de la guerre civile et des conséquences désastreuses de la vacance du pouvoir.

Au chapitre XII du « Léviathan », il écrit : « Il apparaît clairement par là, qu'aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect, ils sont dans cette condition que l'on nomme guerre,et que cette guerre est guerre de chacun contre chacun. » L'expérience inédite qu'est la Révolution va amener Hobbes à se faire le théoricien d'un pouvoir fort, de l'absolutisme. Hobbes appartient au courant dit du « droit naturel » qui rompt avec les conceptions politiques traditionnelles. L ‘héritage antique affirmait avec Aristote que « l'homme est un animal politique » et assurait la prééminence de la communauté sur l'individu.

L'héritage chrétien, le droit divin, interdisaient toute contestation de l'autorité politique, laquelleétait censée venir de Dieu. La Réforme religieuse de Martin Luther au XVI ième ébranle la tradition catholique et rejette le pouvoir qu'exerçait le pape non seulement sur les Eglises, mais aussi sur les Etats.

La philosophie de Descartes fait du passé table rase et place la conscience, l'homme conçu comme volonté autonome, au centre de l'univers. Hobbes est en un sens l'héritier politique de cette double fracture religieuse et métaphysique.

La Révolution anglaise, qui l'obligera à se réfugier à la cour de Louis XIV , l'assure que les fondements traditionnels de la politique sont vermoulus, et qu'il faut accomplir en politique ce que Descartes a accompli en métaphysique : une contestation radicale de la tradition et de l'histoire, et une nouvelle fondation, rationnelle, cette fois, de l'Etat : « De toute manière, un argument tiré de la pratique des hommes est sans valeur [...] En effet, même si en tous les endroits du monde les hommes établissaient sur le sable lesfondements de leurs maisons, on ne pourrait inférer de là qu'il doit en être ainsi.

L'art d ‘établir et de maintenir lesrépubliques repose, comme l'arithmétique et la géométrie, sur des règles déterminées, et non comme le jeu de paume, sur laseule pratique. » L'expérience cruciale de la guerre civile, la montée de l'individualisme, la rupture des anciennes solidarités sociales, invitent Hobbes à penser qu'en dehors d'un pouvoir commun fort, les hommes vivent en rivalité, défiants les uns vis-à-vis des autres, dans un état de suspicion, sinon de guerre. Cherchant les fondements d'une autorité légitime, et les causes de la vie sociale, Hobbes reconstitue ce que l'on nomme l'état de nature.

L'état de nature est un état fictif, correspondant à ce que vivraient les hommes si chacun jouissait desa liberté naturelle.

Hobbes en effet accepte l'idée que les hommes sont naturellement libres, c'est-à-dire pourvus d'une volonté autonome dont ils ont le droit d'user.

La question est alors de savoir pourquoi, étant donné qu'ils sont libres, leshommes acceptent un pouvoir commun.

Si j'ai le droit naturel de décider pour moi-même de mes actions, pourquoi est-ceque j'accepte de me soumettre à la loi ? Pour quel motif est-ce que je donne aux lois une partie au moins de ce droit naturelque j'ai de décider de mes actes ? Rechercher ces motifs demande de reconstruire par la pensée l'état de nature, pour comprendre ce que seraient les hommes sans un pouvoir commun, et examiner pourquoi et comment ils en sortent. Hobbes considère que les hommes sont égaux.

C'est-à-dire que les différences de force ou de ruse ne sont pas si grandes que l'un d'entre nous puisse s'approprier une chose et en exclure les autres :. »

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