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Faut-il renoncer à connaître ce qui est changeant ?

Publié le 17/09/2005

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Le discours demeurera le même, alors que l'objet diffèrera. Par conséquent, nous dirons qu'il faut renoncer à connaitre ce qui est changeant.     II.                  L'impermanence, caractéristique des êtres et des choses, interdit la connaissance   a.       La légalité n'est qu'une régularité Cependant, nous opposerons à ce que nous venons de dire que la légalité n'existe pas, que nous la confondons entièrement avec la régularité. En effet, David Hume montre parfaitement dans toute son oeuvre que ce que nous prenons pour de la légalité n'est qu'une répétition dont il n'est pas certain qu'elle existera toujours. L'alternance du jour et de la nuit n'est pas une loi, car nous ignorons la cause efficiente de ce phénomène : elle n'est qu'une habitude, une régularité. Comme le dit Diderot dans « Le rêve de d'Alembert » : « De mémoire de rose, on a jamais vu mourir un jardinier ». Cette phrase nous invite à comprendre que nous sommes pareils aux roses qui prétendent que les jardiniers sont immortels : nous jugeons des phénomènes naturels dont l'extension dans le temps nous dépasse infiniment. b.

Connaître consiste à produire un discours sur un objet, discours qui a deux caractéristiques principales : d’une part, l’acte de connaître est le moyen de donner une définition de l’objet que l’on s’attache à étudier. De l’autre, connaître est le moyen d’avoir une action sur l’objet de connaissance, le moyen de le maîtriser. Nous renonçons donc à connaître lorsque nous reculons devant un obstacle à l’activité de définition, ou lorsque nous nous déclarons incapables d’agir sur l’objet de connaissance.

« Ce qui est changeant « est une expression pour le moins vague : elle désigne généralement tous les objets ou les êtres qui n’ont pas d’identité. En effet, l’identité est le caractère d’un être ou d’une chose qui demeure identique à elle-même dans le temps. L’identité équivaut à la permanence des caractères définitoires d’une chose ou d’un être.

La notion de connaissance et celle de changement apparaissent pour le moins incompatibles : si l’acte de connaître est l’acte de production d’un discours qui prétend à la vérité, c'est-à-dire, qui prédique une chose d’une autre, une telle activité parait impossible dans le cas des objets changeants. Comment connaître, c'est-à-dire définir et maîtriser, une chose qui n’est jamais semblable à elle-même ?

Nous nous demanderons donc si l’objet de la connaissance doit nécessairement demeurer identique à lui-même pour qu’il soit possible de le définir et de le maîtriser.

 

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