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Que faut-il respecter?

Publié le 07/02/2005

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Le terme respect est aujourd'hui employé dans tant de contextes différents et dans des sens tellement variés qu'il devient difficile de savoir de quoi on parle, lorsque l'on parle de respect, et de savoir ce qui est objet de respect. Que faut-il respecter ? Et d'abord, que signifie "faut-il"? Le verbe falloir a deux sens en français, il peut se rapporter à la nécessité logique ou à la nécessité morale. Dans notre sujet, nous devons nous centrer sur la nécessité logique et nous demander ce que nous devons faire, rationnellement, pour être nous-même. Sur le plan logique, est nécessaire ce qui est universellement vrai, sans remise en cause possible. On peut alors se demander s'il s'agit d'une nécessité objective ou d'une nécessité subjective. Qu'est-ce que l'objectivité ? Il s'agit du caractère de ce qui existe indépendamment de la conscience, de ce qui est établi sans aucun jugement de valeur. Dans le domaine de la connaissance, l'objectivité est réalisée quand l'esprit constitue un objet de pensée pouvant en droit faire l'accord des esprits (universalité). En ce sens, la notion est synonyme de rationalité. Le terme respect est connaît un succès croissant dans le langage français, ses significations et son emploi sont en extension à tel point que l'on peut se demander quel était le sens originaire de ce substantif. « Respect « est un dérivé du latin respicere qui signifie originellement : considérations, égards. Aujourd'hui, en général, le terme respect est employé pour qualifier une manière de se comporter avec des personnes, qu'il s'agisse de soi-même, d'un autre ou d'un groupe d'individus. Ainsi, Joseph Proudhon, fondateur de l'anarchisme, disait que « la justice [...], c'est le respect, spontanément éprouvé et réciproquement garanti, de la dignité humaine, en quelque personne et dans quelque circonstance qu'elle se trouve compromise, et à quelque risque que nous expose sa défense. «[1] Pour Kant[2], le respect de la loi est le fondement de l'autonomie morale de l'individu : "Les êtres raisonnables sont appelés des personnes, parce que leur nature les désigne déjà comme des fins en soi, c'est à dire comme quelque chose qui ne peut pas être employé simplement comme moyen, quelque chose qui, par suite, limite d'autant toute faculté d'agir comme bon nous semble (Et qui est un objet de respect. )". L'idée de respect est donc fortement valorisée dans la pensée moderne et contemporaine, elle semble être un idéal de relations intersubjectives, comme cela est perceptible dans cette affirmation de Kant : « L'amitié (considérée dans sa perfection) est l'union de deux personnes liées par un amour et un respect égaux et réciproques. «[3] Comment déterminer la nature de ce qui est objet de respect ?

« [3] Doctrine de la vertu [4] Fondements de la métaphysique des moeurs [5] Propos sur l'éducation ANALYSE ET PROBLEMATISATION DU SUJET. § Le respect semble de prime abord signifier l'égard la considération pour quelque chose.

Néanmoins, ce« quelque chose » reste indéterminé, ce qui pose le problème de savoir quel doit être l'objet de cerespect. § Il apparaît de prie abord que le respect se porte avant tout et surtout sur es personnes, les individus,et non sur les choses.

Dès lors, c'est l'homme lui-même qu'il faudrait respecter, en tant qu'hommeraisonnable et personne qui possède une fin en soi et qui n'est pas un moyen que je pourrai utiliser.

Ilsemble alors qu'il faille respecter l'homme comme étant mon égal. § Mais dès lors, ce respect individuel semble immédiatement s'ouvrir sur un respect collectif, nonseulement des autres personnes, mais aussi et surtout des produits de l'individu.

Si je respectel'individu comme personne, je dois respecter le fruit de son travail, ce qui passe par un respect de laculture définie comme champ d'application de la production des individus. § Néanmoins, toute culture semble relative à un lieu, une époque, là où le respect semble inconditionnel,universel et nécessaire.

Il apparaît alors nécessaire de trouver comme objet de respect un collectifuniversel qui englobe l'homme et ses produits mais qui soit nécessaire et sans changementcirconstanciés. § Le respect doit-il se limiter au respect des personnes ou peut-il et doit-il toucher également le fruit deleur travail ou ses d'une collectivité universelle ? PROPOSITION DE PLAN. I) Le respect est avant tout le respect de la personne humaine morale. § Si la volonté raisonnable de l'homme possède une valeur absolue, c'est-à-dire une dignité intrinsèqueincommensurable au prix marchand ou sentimental, l'homme ne peut pas être réduit à un simplemoyen, car ce serait en faire une chose.

C'est de cela que part Kant dans la deuxième section desFondements , pour énoncer que l'homme est une fin en soi, et qu'à ce titre, il mérite le respect.

Le respect de la dignité de la personne comme fin en soi, et pas seulement comme moyen, reconnaîtdonc la valeur absolue de la volonté raisonnable, et est donc une expression de l'impératif catégoriquemoral.

Aussi Kant formule t-il la troisième formule de l'impératif catégorique moral ainsi : « agis de tellesorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autretoujours en même temps comme une fin et jamais simplement comme moyen.

».

La fin en soi désignela personne humaine dont la valeur est absolue et la fin que constitue l'action morale, accomplie parrespect pour la personne humaine.

Le concept de personne comme fin en soi est en outre repris parKant dans la Critique de la raison pratique , I, I, ch.3 où il énonce que l'humanité en sa personne doit être sainte pour l'homme, qui doit la considérer comme fin en soi et pas simplement comme moyen.

Eneffet, la volonté humaine n'est pas sainte en elle-même, mais la loi morale, quant à elle, l'est, en tantqu'elle nous fait pressentir le caractère sublime de notre existence suprasensible.

Le respect pour lapersonne humaine et sa dignité s'appuient en outre chez Kant sur une conception de la personnemorale ou personnalité. § La personne morale désigne l'être raisonnable doté de droits et de devoirs et qui est moralementresponsable de ses actes et de la maxime fondamentale d'admission de toutes les autres maximes.

Dèslors, la personne morale est au-delà du monde des phénomènes, elle renvoie à l'origine intelligible del'homme qui dote la personne d'une autonomie morale.

Aussi Kant définit-il la personnalité comme la« liberté et l'indépendance à l'égard du mécanisme de la nature entière et l'appartenance en mêmetemps au monde intelligible.

».

Dès lors, s'attachent à la personnalité morale une valeur infinie et unedignité infinie, qui rendent moralement nécessaire et obligatoire de voir dans l'homme une fin en soi.

Laréalité objective de la personne morale de l'homme comme homo noumenon est alors posée, bien qu'elle ne puisse pas être connue, comme toute chose en soi, mais seulement pensée.

La personnalitéengage l'homme envers lui-même, et envers l'humanité, et ce, originairement, cette origine de la. »

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