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Faut-il vivre comme si on ne devait jamais cesser d'exister ?

Publié le 10/03/2005

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La mort de l'autre change complètement notre propre conception de notre propre mort. La description pascalienne de la mort de ses condamnés montrent que ces hommes « voient leur propre condition dans celle de leurs semblables, et se regardant les uns et les autres avec douleur et sans espérance, attendent à leur tour. C'est l'image de la condition des hommes. » Kant à son tour dans « Anthropologie pragmatique »  exprime la même idée , il montre que l'idée même « d' expérience » de la mort est contradictoire dans les termes car une expérience relève de la vie. Mais ce qui en revanche peut être l'objet d'une expérience , c'est la mort de l'autre. Kant questionne la douleur la mort ? la physionomie  du corps   d'autrui qui souffre, qui va mourir,  n'est  pas une preuve probante de la souffrance, car selon Kant il ne s'agit ici que d'une «  simple réaction mécanique » de la force vitale.  La peur de la mort indiquerait plutôt pour Kant la peur de ne plus être , c'est-à-dire « d'avoir péri ». Dès lors il est impropre pour Kant de parler de la peur de la mort car cela équivaudrait à affirmer la peur de ce que « je ne suis pas ».      b)      Cette prétention ne tient pas: l'existence éternelle, l'immortalité n'existe pas, elle est davantage l'objet d'une croyance, qu'un fait   Pensez ici particulièrement à Platon , à l'idée de réminiscence de l'âme , au mythe de l'immortalité de l'âme en essayant de saisir les limites de ces approches respectives.

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Au mot d'existence, nous vient certainement beaucoup d'autres mots qui lui sont plus ou moins synonymes:  vie, destinée, fortune, activité, occupation , création, évolution, énergie, vitalité, force. Mais la finalité de l'existence ne serait-elle pas aussi la mort, d'où la question suivante : faut-il vivre comme si nous ne devions jamais exister ? Est-il un devoir, une nécessité, une obligation morale d'exister en faisant semblant , en prétendant que nous ne devons jamais exister, et qui peut potentiellement nous obliger à ne jamais penser que nous existons, si ce n'est nous même ?. Le problème principal est de savoir si cette prétention , cette apparence ne serait-elle pas une illusion, mais alors comment qualifier cette illusion, est-elle bonne, mauvaise, voire même salutaire ? 

 

Nous verrons que cette apparence dans un premier temps contient une certaine positivité indéniable et qu'il existe de forte raisons de croire en cette apparence, cette dissimulation, bref qu'il y a des illusions salutaires et que celle-ci en fait partie, ensuite nous verrons que cette apparence est une illusion, et que l'illusion ne dure qu'une seconde, la vie nous rappelant sans cesse que toute prétention est illusoire, enfin et surtout que le devoir de vivre est plus impérieux que cette prétention elle-même.

« plus agréablement qu'il se peut.La métaphysique matérialiste va aussi permettre de délivrer l'humanité d'une de ses plus grandes craintes : lacrainte de la mort.

Les hommes ont peur de la mort.

Mais que redoutent-ils en elle ? C'est précisément le saut dansl'absolument inconnu.

Ils ne savent pas ce qui les attend et craignent confusément que des souffrances terribles neleur soient infligées, peut-être en punition de leurs actes terrestres.

Les chrétiens, par exemple, imagineront quequiconque à mal agi et n'a pas obtenu le pardon de Dieu ira rôtir dans les flammes de l'enfer.

La peur de la mort apartie liée avec les superstitions religieuses dont la métaphysique matérialistes nous libère.

De plus, si tout dansl'univers n'est fait que de matière, si nous, comme tous les êtres vivants, ne sommes que des agrégats d'atomes,lorsque nous mourons, ce ne sont que nos atomes qui se séparent, qui se désagrègent, ce n'est que notre corps quise décompose, en un point d'abord (celui qui est blessé ou malade), puis en tous.

Dès lors, rien de notre être nesurvit, il n'y a rien après la mort, « la mort n'est rien pour nous ».

Ceux qui pensent que la vie du corps, la pensée,la sensation, le mouvement viennent de l'âme, et que cette âme pourrait survivre après la mort du corps, ont tort.Car l'âme elle-même est faite de matière, certes plus subtile, puisque invisible ; mais si elle n'est qu'un agrégatd'atomes, elle aussi se décompose lorsque la mort survient, et même, selon l'expérience la plus commune, il fautpenser qu'elle est la première à se décomposer puisque le mort apparaît immédiatement privé de vie, de sensation,de pensée et de mouvement, alors que le reste de son corps semble encore à peu près intact et mettra plus detemps à commencer à se décomposer.

Aussi, la mort se caractérise bien en premier lieu par l'absence de sensation :« Habitue-toi à la pensée que le mort n'est rien pour nous, puisqu'il n'y a de bien et de mal que dans la sensation, etque la mort est absence de sensation.

»En effet, les sensations que nous avons de notre corps et, à travers lui, des choses du monde sont la source detoute connaissance, et aussi de tout plaisir et de toute douleur, donc le vrai lieu de tout bien et de tout mal,puisque le bien réel n'est que le plaisir et le mal la douleur.

Nous pouvons désigner la pensée d'Epicure comme unsensualisme qui fonde toute la vie intérieure sur la sensation.

La mort étant la disparition des sensations, il ne peuty avoir aucune souffrance dans la mort.

Il ne peut pas y avoir davantage de survie de la conscience, de la penséeindividuelle: « Ainsi le mal qui effraie le plus, la mort, n'est rien pour nous, puisque lorsque nous existons, la mortn'est pas là, et lorsque la mort est là, nous n'existons plus.

»Dès lors je peux vivre, agir et profiter de cette vie sans redouter aucune punition post-mortem.

Et je sais que c'estici et maintenant qu'il me faut être heureux, en cette vie, car je n'en ai aucune autre.

Mon bonheur dans la vie estune affaire sérieuse qui ne souffre aucun délai.

Tel est l'enseignement de la sagesse matérialiste.

II Les raisons d'en douter a) l'existence nous prouve que nous allons mourir, on ne peut faire comme si nous devions vivre à jamais - notre propre existence, la vieillesse, la souffrance - la mort de l'autre : L'exemple de la mort d'autrui : cet exemple pourrait servir à montrer que la pensée de la mort n'est justement « pasrien pour nous » , et donc à récuser cette prétendue maîtrise de soi devant ce qui nous paraît comme inévitable,car qu'est-ce que la finalité de l'existence si ce n'est la mort, on ne peut donc faire semblant de vivre comme sinous ne devions jamais exister, car c'est le but de l'existence que de mourir (voir les limites de cette approche etsurtout le pessimisme qu'elle implique), le manque d'espoir implicite.Pascal compare dans ses Pensées, les hommes à « des condamnés à mort » , vivant à chaque instant la mort del'autre sous leurs yeux.

Le tragique de la mort c'est surtout de prendre conscience de notre finitude au travers de lamort d'autrui.

Que l'on n'ait pas peur de notre propre mort peut se justifier un instant, mais que l'évidence de la mortd'autrui ne saurait faire de cet instant une vérité éternelle.

La mort de l'autre change complètement notre propreconception de notre propre mort.

La description pascalienne de la mort de ses condamnés montrent que ceshommes « voient leur propre condition dans celle de leurs semblables, et se regardant les uns et les autres avecdouleur et sans espérance, attendent à leur tour.

C'est l'image de la condition des hommes.

»Kant à son tour dans « Anthropologie pragmatique » exprime la même idée , il montre que l'idée même« d' expérience » de la mort est contradictoire dans les termes car une expérience relève de la vie.

Mais ce qui enrevanche peut être l'objet d'une expérience , c'est la mort de l'autre.

Kant questionne la douleur la mort ? laphysionomie du corps d‘autrui qui souffre, qui va mourir, n'est pas une preuve probante de la souffrance, carselon Kant il ne s'agit ici que d'une « simple réaction mécanique » de la force vitale.

La peur de la mort indiqueraitplutôt pour Kant la peur de ne plus être , c'est-à-dire « d'avoir péri ».

Dès lors il est impropre pour Kant de parler dela peur de la mort car cela équivaudrait à affirmer la peur de ce que « je ne suis pas ».

b) Cette prétention ne tient pas: l'existence éternelle, l'immortalité n'existe pas, elle est davantage l'objet d'une croyance, qu'un fait Pensez ici particulièrement à Platon , à l'idée de réminiscence de l'âme , au mythe de l'immortalité de l'âme enessayant de saisir les limites de ces approches respectives.

c) La maîtrise de notre existence ne dépend pas de nous : le destin , la fortune fait que nous ne pouvons faire semblant de ne jamais exister. »

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