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Les Faux-Monnayeurs d'André GIDE (Résumé & Analyse)

Publié le 22/02/2012

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« J'ai écrit le premier dialogue entre Olivier et Bernard et les scènes entre Passavant et Vincent, sans du tout savoir ce que je ferais de ces personnages, ni qui ils étaient. (André Gide, Le Journal des Faux-Monnayeurs.) « Le style des Faux-Monnayeurs ne doit présenter aucun intérêt de surface, aucune saillie. Tout doit être dit de la manière la plus plate, celle qui fera dire à certains jongleurs : que trouvez-vous à admirer là-dedans ? » (André Gide, Le Journal des Faux-Monnayeurs.) Gide raconte les faits et gestes d'un groupe de garçons, collégiens ou étudiants. Il met en scène autour de l'action un romancier écrivant son journal entre deux rédactions d'un roman qu'il veut intituler Les Faux-Monnayeurs.

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« appartient aux bâtards...

Seul le bâtard a droit au naturel » (p.

113).

Ce qui explique le célèbre « Familles, je voushais » des Nourritures terrestres.

Tandis que Maurice Barrès préconise d'« être ce que furent nos pères », AndréGide trace une morale séduisante de l'émancipation qui marqua profondément la jeunesse au lendemain de laSeconde Guerre mondiale. « J'ai écrit le premier dialogue entre Olivier et Bernard et les scènes entre Passavant et Vincent, sans du tout savoirce que je ferais de ces personnages, ni qui ils étaient.

(André Gide, Le Journal des Faux-Monnayeurs.)« Le style des Faux-Monnayeurs ne doit présenter aucun intérêt de surface, aucune saillie.

Tout doit être dit de lamanière la plus plate, celle qui fera dire à certains jongleurs : que trouvez-vous à admirer là-dedans ? » (André Gide,Le Journal des Faux-Monnayeurs.) 1 • LE CONTEXTE Issu d'un milieu protestant, Gide se révolte rapidement contre un puritanisme qu'il juge étouffant.

À quarante-sixans, sorti des brefs récits ou « soties », il publie Les Faux-Monnayeurs, qu'il considère comme son unique roman,son « testament ».

L'oeuvre, qui montre la jeune bourgeoisie intellectuelle tiraillée entre le respect des valeurschrétiennes et la recherche d'une émancipation personnelle, innove surtout dans l'écriture, par la dislocation du récitet la mise en abyme. 2 • LE TEXTE Le roman, « carrefour de problèmes », entrelace plusieurs intrigues et multiplie les récits de récits, dont le centreest Édouard, romancier en train d'écrire Les Faux-Monnayeurs.

Édouard embauche comme secrétaire le jeuneBernard Profitendieu, en rupture familiale depuis qu'il a découvert sa bâtardise.

Il est fasciné par ses neveux, leséduisant Olivier, ami de Bernard, Georges, qui participera à un gang d'enfants faux-monnayeurs, Vincent, quiabandonne sa maîtresse Laura pour une perverse aristocrate.

Il est chargé d'une mission : retrouver Boris, le petit-fils d'un vieil ami qui souhaite le connaître à tout prix.

De retour à Paris le bac en poche, Bernard rompt touterelation avec Olivier.

Ce dernier, « déçu par la vie », tente de se suicider.

Bons, malmené par le gang, se tire uneballe dans la tête au cours d'un « rite initiatique ».

Georges se repent.

Bernard rentre chez son « père ».

Édouard l'yrejoint pour connaître son jeune frère... 3 • LES THÈMES MAJEURS L'hypocrisie bourgeoiseGide dénonce l'existence de « faux-monnayeurs de l'esprit » qui se croient « libérés » sans l'être : qu'il s'agisse deLaura, qui par l'aveu d'adultère rejoint « le monde des limitations morales », ou de Bernard retournant au foyer,l'individu sacrifie ses rêves au profit du confort bourgeois.

L'appel à la rébellionCe « roman de l'adolescence » invite le lecteur à se rendre disponible pour tout ce que peut lui offrir la vie, sans sesoucier de la morale.

Le droit de tout oser avec ferveur, seule condition du bonheur, exclut toute compromissionavec une quelconque discipline extérieure.• L'acte gratuitGide, hanté par la libération de l'individu, se demande si elle pourrait naître d'un « acte gratuit », accompli sansmotif.

Plus largement, la résolution de vivre dans l'instant présent et de ne suivre que ses désirs serait peut-être laseule façon de s'affranchir d'une morale qui nous préexiste toujours. 4 • L'ÉCRITURE Une composition en abymeÉdouard, romancier et porte-parole de l'auteur, écrit une oeuvre du même titre que celle qui nous intéresse et senourrit des mêmes réflexions que Gide.

Cette technique de narration, qui annonce le Nouveau Roman, permet dedonner de l'épaisseur au récit et exige du lecteur qu'il reconstitue des faits donnés indirectement.

Le roman du romanesqueLes réactions en chaîne de l'intrigue, l'absence de terme et de finalité (Pourrait être continué, tel est le mot de la finque souhaiterait Édouard), la réflexion sur l'écriture, les noms-calembours (Profitendieu, Passavant) créent un feud'artifice littéraire, destiné non à faire revivre le réel, mais à faire « vivre le possible ».. »

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