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Le féminisme au XVIIIe siècle - La femme au siècle des Lumières.

Publié le 22/02/2012

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Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne À décréter par l'Assemblée nationale dans ses prochaines séances ou dans celle de la prochaine législature PREAMBULE : Homme es-tu capable d'être juste ? C'est une femme qui t'en fais la question ; tu ne lui ôteras pas du moins ce droit. Dis moi : Qui t'a donné le souverain empire d'opprimer mon sexe ? ta force ? tes talents ? Observe le créateur dans sa sagesse ; parcours la nature dans toute sa grandeur, dont tu sembles vouloir te rapprocher, et donne-moi si tu l'oses, l'exemple de cet empire tyrannique. Remonte aux animaux, consulte les éléments, étudie les végétaux, jette enfin un coup d'oeil sur toutes les modifications de la matière organisée ; et rends-toi à l'évidence quand je t'en offre les moyens ; cherche, fouille et distingue, si tu le peux, les sexes dans l'administration de la nature. Partout tu les trouveras confondus, partout ils coopèrent avec un ensemble harmonieux à ce chef-d'oeuvre immortel. L'homme s'est fagoté un principe de cette exception. Bizarre, aveugle, boursouflé de sciences et dégénéré, dans ce siècle de lumières et de sagacité, dans l'ignorance la plus crasse, il veut commander en despote sur un sexe qui a reçu toutes les facultés intellectuelles ; qui prétend jouir de la révolution, et réclamer ses droits à l'égalité, pour ne rien dire de plus. Les mères, les filles, les soeurs, représentantes de la nation, demandent d'être constituées en assemblée nationale. Considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de la femme, sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d'exposer dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de la femme ; afin que cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que les actes du pouvoir des femmes et ceux du pouvoir des hommes, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient respectés ; afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la constitution, des bonnes moeurs, et au bonheur de tous. En conséquence, le sexe supérieur en beauté comme en courage dans les souffrances maternelles, reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Être suprême, les Droits suivants de la femme et de la citoyenne. Article 1er : La femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. Article 2 : Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de la femme et de l'homme : ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et surtout la résistance à l'oppression. Article 3 : Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation, qui n'est que la réunion de la femme et de l'homme : nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément. Article 4 : La liberté et la justice consistent à rendre tout ce qui appartient à autrui ; ainsi l'exercice des droits naturels de la femme n'a de bornes que la tyrannie perpétuelle que l'homme lui oppose ; ces bornes doivent être réformées par les lois de la nature et de la raison. Article 5 : Les lois de la nature et de la raison défendent toutes actions nuisibles à la société : tout ce qui n'est pas défendu par ces lois, sages et divines, ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elles n'ordonnent pas. Article 6 : La loi doit être l'expression de la volonté générale ; toutes les citoyennes et citoyens doivent concourir personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation ; elle doit être la même pour tous : toutes les citoyennes et tous les citoyens, étant égaux à ses yeux, doivent être également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leurs capacités, et sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents. Article 7 : Nulle femme n'est exceptée ; elle est accusée, arrêtée, et détenue dans les cas déterminés par la loi. Les femmes obéissent comme les hommes à cette loi rigoureuse. Article 8 : La loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu'en vertu d'une loi établie et promulguée antérieurement au délit et légalement appliquée aux femmes. Article 9 : Toute femme étant déclarée coupable, toute rigueur est exercée par la loi. Article 10 : Nul ne doit être inquiété pour ses opinions mêmes fondamentales ; la femme a le droit de monter sur l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune, pourvu que ses manifestations ne troublent pas l'ordre public. Article 11 : La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de la femme, puisque cette liberté assure la légitimité des pères envers les enfants. Toute citoyenne peut donc dire librement : je suis mère d'un enfant qui vous appartient, sans qu'un préjugé barbare la force à dissimuler la vérité ; sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. Article 12 : La garantie des droits de la femme et de la citoyenne nécessite une utilité majeure ; cette garantie doit être instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de celles a qui elle a été confiée. Article 13 : Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, les contributions de la femme et de l'homme sont égales ; elle a part à toutes les corvées, à toutes les tâches pénibles ; elle doit donc avoir de même part à la distribution des places, des emplois, des charges, des dignités et de l'industrie. Article 14 : Les citoyennes et citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes, ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique. Les citoyennes ne peuvent y adhérer que par l'admission d'un partage égal, non seulement dans la fortune mais encore dans l'administration publique, et le droit de déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée de l'impôt. Article 15 : La masse des femmes, coalisée pour la contribution à celle des hommes, a le droit de demander compte, à tout agent public, de son administration. Article 16 : Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a point de constitution ; la constitution est nulle si la majorité des individus qui composent la nation n'a pas coopéré à sa rédaction. Article 17 : Les propriétés sont à tous les sexes réunis ou séparés ; elles sont pour chacun un droit inviolable et sacré ; nul ne peut en être privé comme vrai patrimoine de la nature, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité.

« napoléonien, promulgué en 1804, déclare que l'épouse est une "incapable juridique".

N'étant pas plus libre de son corps que de ses faits et gestes, la femme est reléguée dans l'espace domestique.

Un nouveau modèle se met en place au cours du XIX ème siècle, celui de la femme au foyer.

Selon la belle et terrifiante formule de Michelle Perrot, les femmes "ont une destination prévue, pas de destin choisi". Il faudra attendre l'après seconde guerre mondiale pour qu'il en soit autrement. La Révolution, les femmes et l'inconscient collectif Il y aurait d'ailleurs beaucoup à dire sur les représentations mentales durant toute la période révolutionnaire.

Au début des mouvements insurrectionnels, la femme - l'image de la femme - symbolise le peuple qui souffre, à l'instar de la mère de famille qui se révolte et descend dans la rue parce que ses enfants n'ont pas de quoi manger.

Puis, quand le peuple devient le Peuple, le Souverain, cette référence ne convient plus.

Il faut désormais insister sur des vertus considérées comme masculines : la force, le courage, l'ardeur au combat.

La femme n'a donc plus sa place : "Faites pour adoucir les mœurs de l'homme, doivent-elles prendre une part active à des discussions dont la chaleur est incompatible avec la douceur et la modération qui font le charme de leur sexe ?" - s'interroge le député Amar en 1793.

Progressivement les femmes révolutionnaires sont mises à l'écart, interdites de clubs, et sont mal perçues.

"Si le thème de la violence et de la férocité féminines n'est certes pas nouveau, il est désormais omniprésent.

Furies de guillotine l'évoque d'emblée : la femme du peuple est un monstre sanguinaire vomie des enfers, qui ne pense qu'à envoyer ses ennemis à la guillotine.

Pour les adversaires du mouvement populaire, elle va désormais incarner mieux que toute autre figure un peuple dénigré et redouté.

L'on pourrait même ajouter : pour les adversaires de la Révolution, elle va incarner la Révolution.

En effet, que les femmes, naturellement douces, soient devenues féroces souligne l'aspect monstrueux.

Le peuple ignare n'aurait pas dû quitter sa place pour se mêler de politique ; les femmes, en plus, n'auraient pas dû quitter leur foyer pour les tribunes publiques" (Dominique Godineau, De la rosière à la tricoteuse : les représentations de la femme du peuple à la fin de l'Ancien Régime et pendant la Révolution ). Olympe de Gouges (1748-1793) Avec Théroigne de Méricourt et Claire Lacombe, Olympe de Gouges est l'une des premières féministes françaises de la période révolutionnaire.

Née à Montauban, elle serait la fille naturelle du marquis Le Franc de Pompignan.

La rumeur affirme même qu'elle serait bâtarde de Louis XV.

En tout cas, l'on ne prête qu'aux seuls riches ou à ceux qui sortent du commun.

Et Olympe de Gouges n'est pas une jeune femme ordinaire.

Mariée à dix-sept ans, mère d'un petit garçon, elle s'enfuit du domicile conjugal à vingt ans, part tenter sa chance à Paris comme femme de lettres, devient la maîtresse de Sébastien Mercier et courtisane à l'occasion.

Fascinée par la Révolution, qui donne un sens à son existence, elle se lance dans la lutte pour l'égalité des droits.

En 1791, l'Assemblée constituante rédige une Constitution d'où sont exclues les femmes en tant que citoyennes.

Elle réagit aussitôt en proposant sa fameuse Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne , calquée point par point. »

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