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Fiche Candide Chapitre 19

Publié le 14/06/2011

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FICHE

Voltaire, Candide ou l’optimisme, 1759, chapitre 19

 

Candide est un conte philosophique paru en 1759.

Récemment, deux événements ont bouleversé Voltaire : le tremblement de terre de Lisbonne du 1er novembre 1755 et le début de la guerre de Sept Ans (1756) qui lui inspirent cette réflexion : « Presque toute l’histoire est une suite d’atrocités inutiles » (Essai sur l’histoire générale, 1756). 

Ayant envoyé son Poème sur le désastre de Lisbonne à Jean-Jacques Rousseau, celui-ci lui répond par une lettre dans laquelle il cherche à justifier la divine providence, dont Voltaire doute fortement après ces évènements. Il prétend, dans le neuvième livre de ses Confessions, que le roman philosophique Candide serait la réponse à cette lettre, réponse que Voltaire avait promise, tout en l’ajournant.

La structure du conte est un récit de formation ou Candide (blanc), vierge à toute expérience du monde est confronté aux différents maux qui accablent l’humanité.

En cela, Voltaire s’insurge contre la théorie de Leibniz, auteur de la Théodicée (justice de Dieu) (écrit en 1710 et paru en 1747) qui consiste dans le raisonnement suivant : si Dieu existe, il est parfait et unique. Or, si Dieu est parfait, il est « nécessairement » tout-puissant, toute bonté et toute justice, toute sagesse. Ainsi, si Dieu existe, il a, par nécessité, pu, voulu et su créer le moins imparfait de tous les mondes imparfaits; le monde le mieux adapté aux fins suprêmes.  Leibniz ne nie pas l’existence du mal mais pense qu’il a été prévu par Dieu et qu’il rentre dans son grand dessein. C’est ce qu’il appelle « la raison suffisante ». Voltaire réduit le raisonnement de Leibniz à la formule « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ». C’est Pangloss, philosophe et précepteur de Candide qui ne cesse de le rappeler. 

La structure de Candide a pour but de mettre à mal la théodicée leibnizienne.

Chapitre 1 : le paradis. Mais expulsion  après le péché originel (une aventure à caractère sexuel entre Candide et Cunégonde). Candide habite au château du baron de Thunder-ten-tronckh.

Chapitre 3 : rencontre des atrocités de la guerre (référence à la guerre de 7 ans)

Chapitre 6 : tremblement de terre à Lisbonne. Critique du fanatisme religieux et de l’Inquisition.

Chapitre 17 et 18 : Visite de l’Eldorado, utopie philosophique en Amérique du Sud qui semble être le pays rêvé. Mais Candide le quitte pour retrouver la réalité.

Chapitre 19 : critique de l’esclavage.

Chapitre 30 : achat d’une ferme. Candide et ses amis la cultivent. « Il faut cultiver notre jardin ». 

3 lieux positifs : le paradis (illusoire)/ l’Eldorado (utopique)/ le jardin (réaliste)

  • Problématique : comment par le jeu entre récit et discours, Voltaire parvient-il à dénoncer efficacement esclavage et servitude ?

I/ Une dénonciation par voix interposée

1/ Le récit cadre quasi objectif

Si l’on regarde la structure du texte, très peu de récit et beaucoup de discours direct.

Quelle est la posture du narrateur ?

En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n'ayant plus que la moitié de son habit, c'est-à-dire d'un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite.

Commence par un gérondif.  Puis verbe au passé simple. Temps de l’action au passé. Aspect borné de ce temps de l’indicatif. Puis verbe à l’imparfait de description.

Mot objectif : « un nègre » : personne de race noire, ici employée comme esclave. Voltaire dans Candide emploie pour la première fois l’adjectif « nègre » (chapitre 14).

Étymol. et Hist. A. Subst. 1. a) 1529 «personne de race noire» (PARMENTIER, Voyage à Sumatra, éd. Ch. Schefer, p.112 ds GDF. Compl.); b) 1704 «noir employé autrefois dans certains pays chauds comme esclave» (Trév.); c)  ) 1740-55 traiter comme un nègre (SAINT-SIMON, Mémoires, éd. A. de Boislile, t.6, p.412); ) 1812 travailler comme un nègre (COURIER, Lettres Fr. et Ital., p.857); 2. 1757 fig. «personne qui ébauche ou écrit entièrement les ouvrages signés par un écrivain célèbre» (COLLÉ, Journ., II, 108, juillet ds BRUNOT t.6, p.1382); 3. a) ) 1611 neigre adj. «brun foncé» (COTGR.); ) 1924 subst. «couleur brun foncé» (Gazette du bon ton, no 4, 181 ds QUEM. DDL t.16); b) 1822 tête de nègre «couleur brun foncé» (MICHELET, Mémor., p.211); 4. a) 1857 parler nègre «parler en mauvais français» (GONCOURT, Journal, t.1, p.308); b) 1877 petit nègre subst. «mauvais français» (Le Charivari, 6juill. 1 a ds QUEM. DDL t.3); 5. 1932 cuis. nègre en chemise (Je sais cuisiner, Paris, Albin Michel, p.469). B. Adj. 1. a) 1759 «qui appartient à la race noire» (VOLTAIRE, Candide, chap. XIV, éd. A. Morize, p.86: esclaves Négres); b) 1814 race nègre (NYSTEN); 2. 1922 art nègre (PROUST, Prisonn., p.237). Empr. à l'esp. negro «personne de race noire» (XVe s., v. COR.-PASC. et AL.), proprement «noir» (ca 1140 ds COR.-PASC.), du lat. niger, v. noir.

Dimension explicative de la narration : « son habit, c'est-à-dire d'un caleçon de toile bleue »

Un seul indice d’empathie : « ce pauvre homme ». Formule polémique : assume que le Noir est un homme.

 

La fin du texte rend compte de l’empathie de Candide de manière redondante : « versait des larmes » « et en pleurant ».

Rôle paradoxal du gérondif. Le gérondif est un mode impersonnel du verbe (en + V –ant). A un aspect non borné, nuance de Complément de Manière. Toile de fond d’une action en premier plan. Ici cette action c’est : «  il entra dans Surinam. ». Candide est ému mais ne fait rien de particulier pour cet homme.

Structure de tout le conte. Candide va de lieu en lieu, de tableaux d’horreur en tableaux d’horreur. Ici cependant, modification du personnage : il pleure. A la différence du chapitre 3 par exemple : « Candide, toujours marchant sur des membres palpitants ou à travers des ruines, arriva enfin hors du théâtre de la guerre, portant quelques petites provisions dans son bissac, et n'oubliant jamais Mlle Cunégonde. » On retrouve une forme en –ant : n’oubliant. Candide dans le chapitre 3 était indifférent. Ici, il est plein d’empathie.  

 

2/ Le pathos par le discours direct

Présence de 7 répliques au discours direct :

-          Candide : modalité interrogative, courte phrase

-          Le nègre : modalité affirmative,  courte phrase

-          Candide : modalité interrogative, courte phrase

-          Le nègre : long monologue avec enchâssement d’un autre discours direct

-          Candide : modalité exclamative : adresse à un personnage absent de la scène : Pangloss (son précepteur)

-          Cacambo : modalité interrogative : courte phrase.

-          Candide : modalité affirmative. Effet de maxime.

Tout d’abord, Candide s’approprie ce personnage. Présence du possessif : « mon ami » repris par le récit cadre en fin de texte « son nègre ». On sait bien que l’esclave ne s’appartient pas. « mon maître, le fameux négociant ». Mais ici c’est la pitié de Candide qui s’approprie l’esclave.

Effet de correspondance dans le vocabulaire entre les paroles de Candide et celles du nègre : « dans l'état horrible où je te vois » / « d'une manière plus horrible. ». Présence d’hyperboles renforcées par l’adverbe comparatif « plus ».  Nouvelle hyperbole plus loin : « cette abomination »

Dimension déictique de l’adverbe : « traité ainsi ? ». L’adverbe fait référence à l’homme, son vêtement et ses mutilations. SI le récit cadre ne s’était pas attardé (juste « pauvre homme » et un « c’est-à-dire » explicatif), ici le participe « traité » émet un jugement de valeur négatif. + mot faisant référence à la TRAITE des noirs.

Présence d’interjections, de modalité exclamative :  « Eh, mon Dieu ! » pour Candide à quoi répond « Hélas ! » du nègre.

  • Le discours direct remplace le récit pour dénoncer par les sentiments l’esclavage.
  • On notera cependant une différence entre le pathos exprimé par Candide et celui de l’esclave qu’on développera maintenant.

 

II/ Un esclave philosophe

1/ De l’objectivité au pathos

C’est un être qui exprime des faits. Utilisation du présent de vérité générale. « Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. » Balancement binaire, parallélisme , « quand nous » 2x. avec conclusion : « je me suis… ». Euphémisation de sa situation pathétique. « les deux cas » = résultat, il me manque une jambe et une main.

Par le discours enchâssé, mise en valeur de la servitude du personnage. L’esclavage : condition objective. Servitude : condition subjective : intériorisation des liens.

« ils te feront vivre heureux, tu as l'honneur d'être esclave de nos seigneurs les blancs ». Vocabulaire à l’axiologie positive : « heureux », « honneur ». Preuve de cette intériorisation : « nos seigneurs ». Hiérarchie entérinée par le vocabulaire. Présence comme une oxymore : « l’honneur d’être esclave ».

Ce ton contraste avec la fin de la réplique du nègre. « Les chiens, les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous. ». Les esclaves sont des sous-hommes, moins que des animaux. Rythme ternaire. Effet de gradation. Hyperbole. Mot dysphorique : « malheureux » qui vient s’opposer au mot de la mère « vivre heureux ». Le nègre a vu ses illusions perdues. Entre les deux, le personnage va raisonner.

2/ Syllogisme et antanaclase

Présence de chevilles argumentatives. « mais » 2 x, « or », « cependant ».

Tout d’abord une précaution toute socratique. Concession : « Je ne suis pas généalogiste ; mais ». Nous rappelle les procédés du philosophe grec qui feignait de ne pas savoir pour lever les erreurs dans les propos de son interlocuteur.

Présence d’un syllogisme implicite.

Le syllogisme est une forme de raisonnement en trois parties.

Prémisse majeure

Prémisse mineure : or

Conclusion : donc

Ici :

Prémisse majeure en 2 temps :

a/nous sommes tous enfants d'Adam, blancs et noirs. b/ nous sommes tous cousins issus de germains.

Prémisse mineure sous-entendue : Or on doit bien traiter sa famille.

Conclusion logique : Donc on devrait bien nous traiter.

Invalidée par la conclusion proposée par le nègre : Or vous m'avouerez qu'on ne peut pas en user avec ses parents d'une manière plus horrible.

Ainsi le nègre montre qu’il sait raisonner et qu’en partant de prémisses catholiques, référence à Adam, à la messe, il montre que la conclusion à laquelle aboutissent les blancs est illogique. Il se montre donc supérieur intellectuellement.

Par ailleurs, cet homme sait jouer avec le langage :

« et tu fais par là la fortune de ton père et de ta mère. \" Hélas ! je ne sais pas si j'ai fait leur fortune, mais ils n'ont pas fait la mienne. ». Jeu sur fortune. Double sens : 1/ la destinée, l’heureux sort ; 2/ la prospérité financière. Si le mot ne figure qu’une seule fois avec deux sens, c’est une syllepse, s’il figure deux fois avec à chaque occurrence un sens différent, c’est une antanaclase comme ici.

« si j’ai fait leur fortune ». Référence à l’argent : « dix écus patagons ». Monnaie de Guinée.

« la mienne ». Référence à la destinée heureuse.

  • Plus grande force de ce texte dans la mesure où l’esclave ne geint pas mais raisonne. Esprit des Lumières. Examiner avec sa raison la laideur du monde.

 

III/ Remise en cause de la Théodicée leibnizienne

1/ Critique de l’esclavagisme

Le monde est mauvais. Le mal exprimé par ce chapitre : l’esclavage.

Présence d’humour de la part du narrateur/Voltaire. Contraste entre l’adjectif marquant le pathos « pauvre » et la réalité de son corps : « il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite. » Effet burlesque de cette mutilation. Symétrie des amputations. + il est par terre et quasiment nu.

Critique du commerce triangulaire.

Evocation de l’Afrique et de la complicité des tribus africaines par le discours rapporté de la mère. Référence à « la côte de Guinée ». Critique de leur cupidité. Ils vendent leurs enfants. « et tu fais par là la fortune de ton père et de ta mère. » « les écus patagons » : monnaie utilisée par les colonisateurs espagnols.

Présence d’un pays d’Amérique. Effet de réel : présence d’une colonie réelle possédée par la Hollande. En 1667, les Néerlandais avaient conquis cette colonie anglaise en échange de la Nouvelle Amsterdam (Manhattan).

L’onomastique de Vanderdendur nous place dans ce contexte référentiel.  Onomastique burlesque : « Vanderdendur ». Sonne comme un nom hollandais. D’ailleurs Candide parle en hollandais on est au Surinam. Guyane hollandaise.

« mon maître, M. Vanderdendur, le fameux négociant, ». Ambiguïté de l’adjectif « fameux » : pourquoi est-il fameux ? célèbre ? riche ? fameusement méchant (= dent dure) ?

Le « caleçon de toile » n’est pas un détail inventé par Voltaire, mais c’est une référence au « Code noir » (un ensemble d’usages dans les colonies françaises qui visaient à asseoir le pouvoir de l’Eglise, et parmi ces usages figurait l’obligation de fournir aux esclaves un habit de toile deux fois par an.

Critique de la dimension économique de l’esclavage et de la complicité de l’Europe. Présence d’un « vous ». « C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe. »

Référence à Montesquieu, De l’esprit des lois, « De l’esclavage des nègres », publié en 1748. « Le sucre serait trop cher, si l’on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves. »

 

Montesquieu, De l’esprit des lois (1748), « De l’esclavage des nègres », 3e partie, livre XV, chap. 5

Si j’avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais :

Les peuples d’Europe ayant exterminé ceux de l’Amérique, ils ont dû mettre en esclavage ceux de l’Afrique, pour s’en servir à défricher tant de terres.

Le sucre serait trop cher, si l’on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves.

Ceux dont il s’agit sont noirs depuis les pieds jusqu’à la tête ; et ils ont le nez si écrasé qu’il est presque impossible de les plaindre.

On ne peut se mettre dans l’esprit que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir.

Il est si naturel de penser que c’est la couleur qui constitue l’essence de l’humanité, que les peuples d’Asie, qui font des eunuques, privent toujours les noirs du rapport qu’ils ont avec nous d’une façon plus marquée.

On peut juger de la couleur de la peau par celle des cheveux, qui, chez les Égyptiens, les meilleurs philosophes du monde, étaient d’une si grande conséquence, qu’ils faisaient mourir tous les hommes roux qui leur tombaient entre les mains.

Une preuve que les nègres n’ont pas le sens commun, c’est qu’ils font plus de cas d’un collier de verre que de l’or, qui, chez des nations policées, est d’une si grande conséquence.

Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes ; parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens.

De petits esprits exagèrent trop l’injustice que l’on fait aux Africains. Car, si elle était telle qu’ils le disent, ne serait-il pas venu dans la tête des princes d’Europe, qui font entre eux tant de conventions inutiles, d’en faire une générale en faveur de la miséricorde et de la pitié ?

 

2/ Critique de la complicité religieuse

Par la reprise d’un même lexique, présence d’ironie : « bénis nos fétiches » / « les fétiches hollandais ».

Étymol. et Hist. 1605 fetisso (P. DE MARÉES, Descr. et recit hist. du riche roy. de Gunea [texte trad. du néerl., v. ARV., p. 229, s.v. féticheur], p. 7 ds KÖNIG, p. 92 : leurs Idoles ou Fetissos); 1669 fetiche (VILLAULT, Rel. des Côtes d'Afrique, p. 82, ibid.). Empr., d'abord par l'intermédiaire d'un texte néerl., au port. feitiço « sortilège, amulette », attesté dep. le XVe s.

Passage dans le texte du sens 1 de fétiche : « Objet, animal auquel est attribuée une influence bénéfique ou protectrice par des personnes superstitieuses. » au sens 2 « Personne, chose à laquelle on attribue des pouvoirs extraordinaires et/ou à laquelle on voue une admiration ou un respect exagéré. ». Or les prêtres catholiques ne sont pas censés être des idoles. La répétition du même mot traduit le syncrétisme qui s’opère dans la tête du nègre. C’est une conversion forcée. Mais il garde les mêmes croyances souterrainement.

Allusion à la messe « tous les dimanches ». Référence à la Bible. « que nous sommes tous enfants d'Adam, blancs et noirs. »

Mise en doute ironique du dogme catholique avec la subordonnée d’hypothèse : « si ces prêcheurs disent vrai » sous-entendu, ils pourraient se tromper.

Dénonce la non-coïncidence des enseignements et des agissements des chrétiens. Montesquieu faisait de même dans « De l’esclavage des nègres ». « Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes ; parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens. »

  • Anticléricalisme de Voltaire. Remise en cause du Dieu des chrétiens et de l’hypocrisie religieuse. Voltaire est pour sa part déiste : il parle de « grand horloger ».

3/ Critique de l’optimisme leibnizien

Cf dernier paragraphe.

« c'en est fait, il faudra qu'à la fin je renonce à ton optimisme. ». Vocabulaire définitif : « c’en est fait », « à la fin ».

Discours adressé à l’être absent Pangloss, le précepteur de Candide.

Redéfinition de l’optimisme par un vocabulaire négatif : « rage ». = folie furieuse, un entêtement. « c'est la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal. »

Le premier disciple de cette anti-Théodicée : Cacambo, compagnon trouvé en chemin de l’odyssée de Candide.

Parodie christique : « il entra en Surinam ». // cf l’Evangile ou Jésus entre à Jérusalem. Mais Candide ne sauve par le nègre. Il n’y a pas de rédemption possible face au Mal. Il n’y a que la possibilité d’une prise de conscience et d’un travail individuel. Ce qu’incarne le dernier chapitre : la ferme. Métaphore de la germination : il faut ensemencer individuellement le futur. Voltaire croit dans un progrès et dans le travail.

 

  • Définition de la servitude en même temps qu’illustration de l’esclavage.
  • Texte d’argumentation indirecte où les personnages parlent et la voix narrative se tait.
  • Paradoxe d’une énonciation objective qui renforce les quelques accès de pathos lorsqu’ils surgissent.
  • Illustration de la pensée des Lumières : respect de l’homme « les Lumières sont humanistes comme la Renaissance), différent de l’animal. Vision égalitaire des hommes : cf Beaumarchais. Le Mariage de Figaro.
  • Réécriture illustration par Voltaire du texte de Montesquieu. Intertextualité. 
  • Pour la petite histoire, c’est en 1863 que sera aboli l’esclavage dans le Suriname (1794 puis 1848 dans les colonies françaises).

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