Devoir de Philosophie

Fiche de cours en philo : LE DEVOIR .

Publié le 02/08/2009

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• Si le thème du devoir ne suscite en lui-même que peu de sujets de baccalauréat, cependant le candidat ne peut faire l'économie d'une réflexion sur l'obligation kantienne, nerf de la théorie morale qui fait, elle, l'objet de nombreux sujets d'examen. Le thème central de cette fiche est le suivant : le devoir est obéissance à une loi morale universelle que nous construisons nous-mêmes. Devoir et autonomie de la volonté sont indissociables (Kant). • Distinguez bien obligation morale (libre) et nécessité (à laquelle je ne puis me soustraire) [§ 1]. • Kant a souligné, en une analyse classique et fondamentale, le caractère a priori du devoir (§ 2) et sa dimension catégorique, et non point hypothétique (§ 3). Trois formules du devoir sont énoncées par Kant, correspondant à l'universalisation de la maxime (§ 4), au respect de la personne (§ 5) et à l'autonomie de la volonté (§ 6). • Nietzsche a vivement réagi contre l'universalisation kantienne, qui répudie le concret et l'unique du champ de la morale (§ 7). • Bergson critique, lui aussi, un impératif catégorique universel qui se ramène, selon lui, à une consigne militaire (§ 8). • Mais Nietzsche et Bergson n'ont fait que caricaturer la théorie kantienne (conclusion).

« «...

Tous les .impératifs commandent ou hypothétiquement ou catégoriquement.

Les impératifs hypothétiquesreprésentent la nécessité pratique d'une action possible, considérée comme moyen d'arriver à quelque autre choseque l'on veut (ou du moins qu'il est possible qu'on veuille).

L'impératif catégorique serait celui qui représenterait uneaction comme nécessaire pour elle-même, et sans rapport à un autre but, comme nécessaire objectivement.

»(Kant, op.

cit.) IV - Universaliser la maxime de notre action (première formule) En quoi consiste l'impératif catégorique? Kant nous le présente sous trois formes, que nous allons énoncersuccessivement.

Mais cette triple formulation ne représente rien de concret.

En fait, il s'agit uniquement d'obéir à laloi morale universelle, de respecter la pure forme de la raison.La première formule du devoir obéit à l'exigence d'universalisation.

Au moment de l'action, il faut toujours sedemander : et si tous en faisaient autant? Il n'est pas d'autre critère possible de la morale et du devoir.

Ainsi, nousdit Kant, le suicide dans une situation difficile est-il impossible, car je ne puis universaliser sans contradictions lamaxime de mon action.

Une nature dont ce serait la loi de détruire la vie serait en contradiction avec elle-même.Voici donc cette première formule«Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature.

» (Kant, op.cit.) V - Le respect de la personne (seconde formule) Ce que Kant examine dans la seconde maxime, c'est la personne.

En effet, la morale est fondée sur le respect de laraison.

Or celui-ci entraîne le respect de l'homme conçu comme être raisonnable.

Par conséquent, l'être humainpossède seul une valeur absolue, il représente une fin en lui-même.

Les autres êtres vivants ont une valeurconditionnelle, mais l'homme a une valeur inconditionnelle : c'est une personne, une fin en soi.

Voici donc la secondeformule de l'impératif:«Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autretoujours en même temps comme une fin et jamais simplement comme un moyen.

» (Kant, op.

cit.) VI - L'autonomie (troisième formule) La troisième formule de l'impératif catégorique souligne l'autonomie de la volonté.

Si l'être raisonnable est une fin ensoi, il en résulte qu'il ne peut être soumis à la loi morale, mais qu'il doit au contraire en être l'auteur.

En somme,l'être humain ne peut recevoir la loi morale de manière purement externe.

Il se l'impose à lui-même.

C'est le principede l'autonomie de la volonté.

La volonté est autonome : elle obéit à une loi morale qu'elle fonde.Avec l'autonomie de la volonté, nous saisissons l'origine du devoir c'est la personnalité de l'être raisonnable, auteurde la loi morale.A cette étape de sa morale, Kant peut donc affirmer:«De là résulte maintenant le troisième principe pratique de la volonté, comme condition suprême de son accord avecla raison pratique universelle, à savoir l'idée de la volonté de tout être raisonnable conçue comme volonté instituantune législation universelle.» (Kant, op.

cit.) VII - Nietzsche, critique de Kant La théorie kantienne de l'obligation paraît définir le noyau de la théorie morale.

En mettant l'accent sur la personne,en soulignant l'autonomie de la volonté, Kant a fondé la conception moderne des valeurs et montré que l'homme esttoujours une fin en lui-même.

Si ce respect n'est pas vraiment réalisé au niveau de la vie courante et del'expérience concrète, néanmoins, il représente l'idéal de toute moralité.Ne pourrait-on toutefois reprocher à Kant d'avoir méconnu l'aspect unique de l'intention morale? Telle est la critiquede Nietzsche, qui a vivement réagi contre la notion d'un impératif catégorique, valable en tous lieux et en toustemps.

A la limite, affirme Nietzsche, il n'y a dans une telle conception qu'égoïsme et abstraction.

Elle évacue lapersonne concrète du champ de l'action. «Et maintenant, mon ami, ne venez pas me parler de l'impératif catégorique!...

C'est un mot qui me chatouillel'oreille...

C'est égoïsme...

que de considérer son jugement comme une loi générale; et c'est un égoïsme aveugle,petit, mesquin, parce qu'il révèle que vous ne, vous êtes pas encore découvert vous-même, que vous ne vous êtespas encore forgé un idéal qui vous soit personnel, et très strictement personnel...

Qui juge encore : « dans tel cas,tout le monde devrait agir ainsi,>.>, n'a pas encore fait trois pas dans la connaissance de soi-même; sans quoi iln'ignorerait pas qu'il n'y a pas, qu'il ne saurait y avoir d'acte semblable, que tout acte qui a été fait le fut d'unefaçon unique et non reproductible.

» (Nietzsche, le Gai Savoir) VIII - Bergson : l'impératif est une consigne militaire Bergson est tout aussi sévère que Nietzsche et la critique de ces deux philosophes d'inspiration si différenteconverge ici.Le devoir, généralement d'essence sociale, ne correspond guère à une exigence de la raison.

Il faut en effet sereprésenter l'habitude comme pesant étroitement sur la volonté.

Le devoir, dans ces conditions, s'accomplit presquetoujours automatiquement.

Représentons-nous chaque obligation traînant derrière elle la masse des autres.

Nous. »

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