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Fiche de cours en philo : L'ETAT .

Publié le 02/08/2009

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SUJETS DE BACCALAURÉAT    - Peut-il y avoir une société sans État?  - Le pouvoir politique peut-il échapper à l'arbitraire?  - « La démocratie, tyrannie de l'incompétence «. Que penser de cette affirmation ?  - Est-il légitime de faire prévaloir les exigences de la conscience sur celles de l'État?  - Entre-t-il dans les attributions de l'État d'assurer le bonheur des individus?  - L'obéissance à l'État est-elle toujours une obligation ?  - Faut-il accorder le moins possible à l'État? - Est-il dans la nature de l'État de limiter son pouvoir?

• Le problème essentiel ici étudié est celui de l'État, ensemble des organes juridiques et administratifs d'une société. Il s'agit de saisir sa naissance, mais aussi sa fonction réelle. • L'État ne se confond ni avec la Nation (§ 1), ni avec le Pouvoir (§ 2). Il se forme quand le pouvoir individualisé du chef cesse d'apparaître satisfaisant (§ 3 : naissance de l'État). • Hobbes (§ 4) et Hegel (§ 5) ont souligné la fonction positive de l'État, instrument nécessaire pour dépasser la violence naturelle ou l'arbitraire. L'analyse de Marx dans ce domaine est, en revanche, beaucoup plus critique : l'État a bien une fonction de gestion du social, mais il est toujours l'expression de la classe dominante (§ 6) et, en tant que tel, appelé à disparaître lorsque s'éteindront les antagonismes de classes. • C'est l'ambiguïté de l'État qu'il faut souligner dans ce débat (§ 7). • L'étude de l'État conduit directement à la question : quel type d'État est souhaitable? C'est l'objet des doctrines politiques, c'est-à-dire des thèses qui concernent le gouvernement de l'État (§ 8, 9 et 10). • Lisez, à la suite de cette fiche, celle consacrée au «Pouvoir«.

« individus à l'anarchie, car la haine et l'agressivité l'emportent alors, jusqu'au jour où les hommes s'associent pourmettre fin aux luttes et être à l'abri les uns des autres.

Ainsi naît l'État qui, tout en assurant la sécurité des sujets,n'en est pas moins un être redoutable, un géant, un monstre pareil au Léviathan du Livre de Job.« La nature, cet art par lequel Dieu a produit le monde et le gouverne, est imitée par l'art de l'homme, en cecicomme en beaucoup d'autres choses qu'un tel art peut produire un animal artificiel...

Car c'est l'art qui crée cegrand Léviathan' qu'on appelle République ou État (civitas en latin), lequel n'est qu'un homme artificiel, quoiqued'une stature et d'une force plus grandes que celles de l'homme naturel, pour la défense et la protection duquel il aété conçu.

» (T.

Hobbes, Léviathan, Sirey, 1983) V - Fonction de l'État b - HegelOutil pour maîtriser la barbarie naturelle, l'État est aussi un moyen pour dépasser l'arbitraire, comme l'a fortementmontré Hegel.

L'individu tend, en effet, naturellement, à maintenir son individualité subjective.

Mais ce principe de lasubjectivité est dangereux car il conduit bien souvent au caprice.

L'État, au contraire, est lié à l'observation des lois: il parle universellement aux sujets et, contre l'arbitraire, incarne la raison.«L'essence de l'État (hégélien) est la loi, non point la loi du plus fort, la loi du bon plaisir, la loi de la «générositénaturelle», mais la loi de la raison dans laquelle tout être raisonnable peut reconnaître sa propre volontéraisonnable...

L'État est raisonnable parce qu'il parle universellement, pour tous et pour chacun, dans ses lois, etque tous et chacun trouvent reconnu par ses lois ce qui forme le sens, la valeur, l'honneur de leur existence.

» (E.Weil, Hegel et l'État, Vrin, 1980)Ceci ne signifie nullement que n'importe quel État soit l'État parfait.

Bien au contraire, l'État empirique peut êtreimparfait, et tout n'est pas toujours pour le mieux dans le meilleur des mondes. VI - Fonction de l'État c - MarxQuand Marx et Engels étudient l'origine et la fonction de l'État, leur regard est beaucoup plus critique que ne l'étaitcelui de leur maître Hegel.

Marx a, en effet, subi l'influence du romantisme politique qui préférait la Nation ou lePeuple à l'État pour unifier la société.

Aussi Marx développe-t-il une certaine méfiance vis-à-vis de l'État, lorsqu'ilanalyse sa fonction réelle.Marx et Engels conçoivent la machine étatique essentiellement comme un «appareil» répressif, une force d'exécutionet d'interventionproduite par la société à un moment historique bien précis : quand les contradictions de classes semblentinsurmontables, alors s'impose un instrument qui gère le social et, en même temps, estompe, apparemment, lescontradictions.Le pouvoir étatique n'a donc pas de réalité autonome et spécifique c'est une « superstructure » qui exprime etdissimule en même temps les intérêts des classes dirigeantes.

L'État est né avec la division de la société en groupesantagonistes.

Il continue à manifester cette opposition économique et sociale.Cette perspective est éminemment réaliste : l'État est l'enjeu de la classe au pouvoir, il en est l'instrument, il seborne à légaliser des conflits de classes et un ordre économique et social qui sont antérieurs à lui.

Ainsi l'État«bourgeois», produit par la Révolution française, ne fait qu'entériner une réalité déjà existante.«L'État n'est donc pas un pouvoir imposé du dehors à la société; il n'est pas davantage « la réalité de l'idée' morale»J.

« l'image et la réalité de la raison »s, comme le prétend Hegel.

Il est bien plutôt un produit de la société à unstade déterminé de son développement; il est l'aveu que cette société s'empêtre dans une insoluble contradictionavec elle-même, s'étant scindée en oppositions inconciliables qu'elle est impuissante à conjurer.

Le besoin s'imposed'un pouvoir qui, placé 'en apparence au-dessus de la société, doit estomper le conflit.» (F.

Engels, Origine de lafamille, de la propriété privée et de l'État)Selon Marx et Engels, l'État s'éteindra progressivement dans la société sans classes. VII - Ambiguïté de l'État En fait, la nature de l'État est profondément ambiguë.

Instrument d'émancipation et de liberté, puisqu'il garantit lasécurité des individus, l'État peut devenir, en certains cas, une machinerie de pouvoir profondément destructrice etaliénante.

Nietzsche a bien mis en lumière ce double aspect de l'État : il est fondamentalement une institution auservice de la vie, et protège alors les individus.

Mais il est devenu aussi, de nos jours, « le plus froid de tous lesmonstres froids », un pouvoir omniprésent de tromperie et d'étouffement.

Ainsi l'institution étatique présente undouble visage qui ne peut que déconcerter, par ses contradictions, l'historien ou le philosophe.«L'État, c'est le plus froid de tous les monstres froids.

Il ment froidement et voici le mensonge qui s'échappe de sabouche : «Moi, l'État, je suis le Peuple».C'est un mensonge! Ce sont des créateurs qui ont formé les peuples et qui ont suspendu au-dessus des peuples unefoi et un amour ainsi ont-ils servi la vie.Mais ce sont des destructeurs, ceux qui tendent des pièges au grand nombre et qui appellent cela un État : ilssuspendent au-dessus d'eux un glaive et cent appétits.» (Nietzsche, Ainsi parlaitZarathoustra) VIII - Les grandes doctrines politiques a - L'anarchisme ou théorie libertaire. »

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