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Fiche de cours en philo : LE LANGAGE .

Publié le 02/08/2009

Extrait du document

langage

a. Le signe

 

Chaque mot est un signe. C’est une entité à double face : une face sensible, visible, audible, que l’on appelle le signifiant ; une face intellectuelle, mentale, appelée le signifié, c’est-à-dire ce que l’on comprend, le concept, le sens du mot. À ne pas confondre avec le référent qui est, lui, l’objet réel désigné par le mot.

 

Dans un signe, le lien entre le signifiant et le signifié est arbitraire. Il n’y a pas d’attache naturelle ni logique entre les deux. C’est une simple convention interne à chaque langue. « Frère » et « brother » sont, par exemple, deux signifiants conventionnels de la même idée.

 

b. Le signal

 

Il peut être naturel (le ciel noir annonce l’orage) ou artificiel (le feu rouge oblige à s’arrêter), mais il se situe dans le seul domaine de la perception et provoque une attitude, un geste réflexe : s’abriter, stopper, etc. Il ne suppose donc pas une activité intellectuelle de compréhension. Il s’agit d’un fait physique qui renvoie à un fait physique.

 

c. Le symbole

 

Au sens strict, c’est un signe particulier dans lequel l e signifiant entretient un rapport pertinent avec l’idée qu’il représente. La balance, par exemple, est le symbole de la justice, par la figure de l’équilibre des parties en présence. Mais on utilise souvent « symbole » au sens général de signe, dans l’expression : faculté symbolique de la pensée humaine, qui veut dire capacité à utiliser des signes et de se rapporter à un sens.

langage

« E.

Benveniste, dans Problèmes de linguistique générale, a fait la critique de la théorie saussurienne du signelinguistique.Pour lui, il existe une relation nécessaire entre signifié et signifiant : le concept (le signifié) «boeuf» est forcémentidentique dans ma conscience à l'ensemble phonique (le signifiant) «böf».

Ils ont, en effet, été créés en mêmetemps dans mon esprit et s'y évoquent ensemble en toutes circonstances.

Ce qui est arbitraire, c'est que tel signelinguistique puisse être appliqué à tel objet réel que Benveniste appelle le «référent», l'animal lui-même dansl'exemple précédent.Ainsi se perpétue de nos jours la vieille querelle entre Cratyle et Hermogène. VII — Y a-t-il un langage animal ? Les signes linguistiques sont-ils le propre de l'homme ou bien peut-on parler aussi de langage animal? Karl VonFrisch, en particulier, a montré que les abeilles peuvent se communiquer de l'information.

Leurs variétés de dansessemblent des signes livrant des informations sur la nature et la distance du butin (pollen).Si la communication animale existe, néanmoins, il n'y a pas, à proprement parler, langage.

L'information n'aboutit pasà l'échange linguistique, c'est-à-dire au dialogue.

Le message des abeilles, note Benveniste, n'appelle aucuneréponse de l'entourage, sinon une certaine conduite, ce qui n'est pas une réponse.Ce qui différencie communication animale et langage humain, c'est que ce dernier est capacité de tout dire, decombiner de manière infinie les éléments linguistiques, alors que le code de la ruche est restreint et fixé une foispour toutes par l'espèce.

Les animaux n'ont pas de langage, mais des codes de signaux, de systèmesconventionnels déclenchant un certain comportement à finalité exclusivement pratique.«L'ensemble de ces observations fait apparaître la différence essentielle entre les procédés de communicationdécouverts chez les abeilles et notre langage.

Cette différence se résume dans le terme qui nous semble le mieuxapproprié à définir le mode de communication employé par les abeilles, ce n'est pas un langage, c'est un code designaux.» (E.

Benveniste, op.

cit.) VIII — Le langage, propriété spécifiquement humaine A ce niveau de notre analyse, nous pouvons, avec Noam Chomsky, linguiste contemporain, opposer, au pseudo-langage animal, les signes linguistiques humains, capables de créativité infinie.

Chomsky se réfère ici explicitement àDescartes qui soulignait déjà l'aspect créateur du langage.Le langage est une propriété spécifiquement humaine : il consiste à inventer des signes et à les utiliser de manièreinfinie, ce qui est totalement hors de portée d'un singe ou de tout autre animal.

A partir d'un certain matériel limitéde mots, l'homme réalise des combinaisons indéfinies.

-«Le nombre de modèles sous-tendant notre utilisation normale du langage et correspondant à des phrases douéesde sens et facilement compréhensibles atteint...

un ordre de grandeur supérieur au nombre de secondes dans unevie humaine.

C'est en ce sens que l'utilisation du langage est novatrice.» (Noam Chomsky, Le langage et la pensée,Payot, 1980) IX — Le langage et la pensée : Bergson Le langage, invention du signe, capacité de création indéfinie, semble indissociable de la pensée, qui se forme dansles mots et par l'expression verbale.Néanmoins, certains philosophes, tel Bergson, ont dissocié pensée et langage.

Les mots et le langage, instrumentsde la pratique et de l'action dans le monde,ne traduisent qu'imparfaitement la vraie vie de l'âme.

Le langage, adaptéà la pratique, ne peut exprimer la vie intérieure, pensée pure, réalité concrète et fluide.

Il existe donc, aux yeux deBergson, un au-delà du langage, un ineffable objet d'intuition.

Quant aux mots, ils déforment notre vraie viespirituelle. X — Le langage est la pensée (Hegel) La thèse qui affirme la séparation (possible) du langage et de la pensée nous semble insoutenable.En effet, ce que nous saisissons en dehors de tout langage est extrêmement indéterminé et peut nous sembler, àpremière vue, très riche.

Mais cette indétermination même est une marque de faiblesse.

L'ineffable est flou, impréciset obscur.

Seul, le mot détermine, structure et forme la pensée.

C'est le langage qui est le plus vrai, affirme Hegel.« Ce qu'on nomme l'ineffable n'est autre chose que le non-vrai, l'irrationnel, ce que simplement on s'imagine.»(Hegel, Phénoménologie de l'Esprit) Conclusion.

La démiurgie du langage Quel pouvoir possède le langage ! Il peut tout faire et tout créer.

Cet outil privilégié de la communication est unmaître incomparable d'illusion et de vérité. SUJETS DE BACCALAURÉAT — Peut-on parler d'un langage des animaux?— En quoi le langage est-il spécifiquement humain?— Les mots disent-ils les choses?— La pensée, pour accéder à la vérité, doit-elle se méfier du langage?. »

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