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Fiche de cours en philo : LA SOCIETE .

Publié le 02/08/2009

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SUJETS DE BACCALAURÉAT  - Peut-on s'exclure de la société? - En quel sens peut-on dire que l'homme est un « animal politique « ? - Faut-il dire que la société dénature l'homme ou qu'elle l'humanise? - Une société sans conflits est-elle possible ? Est-elle souhaitable ? - Une société sans droit est-elle concevable? - La vie en société n'a-t-elle pour fondement que la complémentarité des besoins ? - Faut-il être seul pour être soi-même ?       

       • L'étude de la société et de l'État sont indissociables (quelle forme d'État est en effet souhaitable pour la société?). Nous étudions ici le problème (théorique) de la nature sociale de l'homme et réservons à l'analyse de l'État (p. 160) le thème des grandes doctrines politiques concernant le gouvernement de l'État. • De même, lisez la fiche consacrée à «Nature et culture« qui traite en fait le même problème : la consubstantialité de l'homme et de la société. • La société se définit comme le milieu humain dans lequel est intégré tout homme. Ce milieu est structuré par des institutions (§ 5) et il permet les échanges réguliers entre les hommes. On peut ainsi affirmer que l'homme est un être social ou politique (§ 1) et que l'individu isolé n'existe pas, selon la théorie justement développée par Marx et Engels (§ 2). • Le lien indissoluble avec le milieu n'est d'ailleurs pas le privilège de l'espèce humaine : la société est immanente à la vie, et toutes les espèces sont sociales (§ 3). • Néanmoins, ne confondez pas la société humaine et le groupe animal. Ils se distinguent à plusieurs titres a - le groupe animal est statique alors que la société humaine est dynamique (§ 4) ; b - le groupe animal est en effet gouverné par l'instinct alors que les sociétés humaines sont régies par des «institutions«, c'est-à-dire des habitudes sociales ou des lois. Or les institutions sont mobiles. • En définitive, la société est entièrement productrice de nos existences (§ 6).


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« sphère animale.

Aristote ne s'y trompait d'ailleurs pas, puisqu'il affirmait simplement que l'homme est plus social queles autres animaux.Partout où existe la matière vivante organisée, il y a, en effet, société.

Cette dernière n'a pas commencé avecnotre espèce et rien ne laisse supposer qu'elle disparaîtra avec nous.

Les animaux seuls et isolés ne peuvent sedévelopper normalement.

Leur formation réelle exige l'environnement social.

Si l'individu isolé n'est qu'uneabstraction, comme le voulait Marx, cet énoncé est tout aussi valable en ce qui concerne l'animal.

Impossible dedéceler, à quelque niveau que ce soit', un état de nature réellement distinct de l'état de société.«La société apparaît comme une réalité positive et primaire analogue à la matière ou à la vie.

Elle a sa propreéconomie née de l'économie de la nature et articulée avec celle-ci...

La sociabilité est une option fondamentalediffusée partout parmi les êtres vivants.

» (S.

Moscovici, La société contre-nature, UGE, 1972) IV - Spécificité de la société humaine : dynamisme et liberté S'il n'y a pas, d'un côté, l'animal et la nature et, de l'autre, l'homme et la société, il semble cependant qu'il y ait unedifférence profonde entre la société animale et le groupe humain : la société animale est statique, elle ignore toutdevenir et les lois qui l'organisent semblent immuables.

Tout au contraire, le changement social, le mouvement et laliberté caractérisent le groupe humain.

L'animal a vite et définitivement terminé sa formation.

A l'inverse, la sociétéhumaine évolue, elle est toujours lancée dans un processus d'invention et de création.

Elle est effervescente, c'estun dynamisme collectif et un mouvement, malgré des moments de retombée, d'apparente inertie du devenir social. V - Différence des sociétés humaines et animales instincts et institutions Si la société animale est statique, c'est qu'en elle, l'instinct (immuable) domine.

Même si les sociétés animalesconnaissent une certaine organisation, elles restent gouvernées par les instincts, ensemble de réactionshéréditaires, subordonnées à un but dont l'être qui agit n'a généralement pas conscience (ainsi la nidification).

Aucontraire, les sociétés humaines présentent le phénomène des institutions, habitudes sociales et lois formulées àtravers un langage.

Or les institutions sont mobiles, alors que l'instinct est statique.«La grande différence entre les sociétés animales et les sociétés humaines est que, dans les premières, l'individu estgouverné exclusivement du dedans, par les instincts...

tandis que les sociétés humaines présentent un phénomènenouveau, d'une nature spéciale, qui consiste en ce que certaines manières d'agir sont imposées ou du moinsproposées du dehors à l'individu et se surajoutent à sa nature propre; tel est le caractère des « institutions », ausens large du mot.

» (E.

Durkheim, article Société, Dictionnaire philosophique Lalande, PUF, 1950) VI - La société, instance suprême La société, comprise comme ensemble d'institutions et d'habitudes, représente donc le milieu créateur de toutenotre vie, qu'elle tiredu néant.

Les sociologues ont longuement développé ce thème.

Ainsi Pierre Bourdieu note-t-il que la société a lepouvoir d'arracher les existences humaines, absurdes et inessentielles (parce que vouées à la mort), à la facticité età l'insignifiance totale.

Notre être-dans-le-monde possède en effet un caractère absolument contingent et l'hommeest un existant absurde, sans raison d'être'.

Mais la société peut le «sauver», lui conférer un être, une essentialitéet une réalité.

C'est elle seule qui dispense, à des degrés évidemment différents, les justifications et les raisonsd'exister, en insérant les hommes dans une stratification et un ordre très puissants, qui, apparemment, donnentsens à leur existence initialement gratuite et absurde.« C'est (la société) qui, en produisant les affaires ou les positions que l'on dit «importantes», produit les actes et lesagents que l'on juge « importants », pour eux-mêmes et pour les autres, personnages objectivement etsubjectivement assurés de leur valeur et ainsi arrachés à l'indifférence et à l'insignifiance...

Misère de l'homme sansmission ni consécration sociale.

» (P.

Bourdieu, Leçon sur la leçon, Ed.

de Minuit, 1982) Conclusion La société, définie comme le milieu humain dans lequel est intégré un individu, est entièrement productrice de nosexistences.

Sous un certain angle, l'exclusion sociale est la forme concrète de l'enfer et de la damnation, puisqu'elleconsiste à être séparé de la seule instance créatrice de l'homme. SUJETS DE BACCALAURÉAT - Peut-on s'exclure de la société?- En quel sens peut-on dire que l'homme est un « animal politique » ?- Faut-il dire que la société dénature l'homme ou qu'elle l'humanise?- Une société sans conflits est-elle possible ? Est-elle souhaitable ?- Une société sans droit est-elle concevable?- La vie en société n'a-t-elle pour fondement que la complémentarité des besoins ?- Faut-il être seul pour être soi-même ?. »

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