Devoir de Philosophie

fiches

Publié le 19/01/2011

Extrait du document

Dictionnaire historique de la langue française

 Nom féminin

Grace est un emprunt (v1050), précédé par la forme latine gratia (2ème moitié Xème siècle) au latin classique gratia « reconnaissance » (abstrait), « acte par lequel on s’acquiert de la reconnaissance », d’où « service rendu » ; le mot est fréquent dans la langue politique , pour « faveur, crédit, influence » puis « agrément, beauté, grâce », le latin chrétien ayant développé la valeur religieuse « faveur divine »

Gratia vient de l’adjectif latin gratus «accueilli avec faveur », « reconnaissant » => gratifier, gré

 

v  Grace, à partir du XIIème développe trois sens principaux conservés du latin : « reconnaissance », « ce qu’on accorde à qqn » et « agrément ». Grace signifie d’abord (v1050, par la Deu grace) « faveur de Dieu », « aide de Dieu qui rend l’homme capable de parvenir au salut », d’où plus tard les locutions an de grace (v1360), état de grace (1456), à la grace de Dieu (attesté anormalement tard 1872), Etat de grace a été repris en politique pour « situation où le pouvoir bénéficie d’une opinion favorable ».

 

Le mot dans le domaine profane a pris le sens latin de « faveur », spécialement de « pardon, remise d’une peine » (v1174-1176) et « disposition à faire es faveurs » (XIIIème). A partir  de ce sens sont construites une série de locutions :

-       Rentrer en grâce  (1538)

-       Faire grâce à qqn de qqch (1588, au propre et au figuré)

-       De grâce (1636), d’abord « par bonté »

-       Faire à qqn la grâce de «  le plaisir » (1636)

-       Trouver grâce « plaire » (1654)

-       Bonnes grâces (1657)

-       Coup de grâce « qui termine les souffrances » (1690 ; 1758 au figuré)

 

Grace s’emploie aussi pour « remerciement » (1135), spécialement dans la locution action de grace « témoignage de reconnaissance rendu à Dieu », d’où (fin XIIIème) par extension les graces  « prière de remerciement après le repas ». De là viennent par ellipse grâce (en soit rendue) à Dieu (1549), grace au ciel (1665) et la locution prépositive (1564) grâce à

Depuis le milieu du XIIème, grâce signifie enfin, par réemprunt au latin, « charme d’une chose », puis (fin XIIème) « d’une personne ». Au pluriel les graces de qqn signifie « ses attraits » (vieilli). Par extension, bonne (mauvaise) grace (XIVème) se dit d’un comportement qui plait (ou déplait) ; de là viennent avoir bonne (1584), mauvaise (1611) grace à et de bonne (mauvaise) grace (1637)

Au pluriel, les trois Graces désignent (1550) les trois déesses qui personnifiaient le don de plaire et graces signifie « manières gracieuses ». A cet emploi seul correspond l’adjectif gracieux.

 

Gracier v.tr. est probablement un emprunt au latin médiéval gratiare (formé sur gratia) plutôt qu’un dérivé de grace. Le verbe a d’abord signifié « rendre grace ( à Dieu) » (v.1050) puis « remettre une amende » (1336) et , attesté tardivement (1832), « faire grace à (un condamné) ».

D’où le dérivé (en droit) graciable adj (1690), d’abord au sens de « reconnaissable » (1311, attestation isolée).

 

Gracieux,ieuse adj. Est un emprunt ancien (1176) au latin gratiosus « qui est en faveur, accorde une faveur », « fait obtenu par faveur » dérivé de gratia.

L’adj signifie d’abord « qui témoigne de bienveillance » (1176) en parlant des personnes puis des choses (fin XIVème, saison gracieuse) ; ce sens a vieilli à la différence d’un autre sens médiéval « qui a de l’agrément » (1176-1181). Gracieux s’applique ensuite à une personne qui est aimable, cherche à etre agréable (av 1473). Vers 1530, l’adj signifie « qui accorde des graces à qqn », d’où en particulier gracieux souverain « qui accorde sa grace » (av 1778), acception disparue ; au 19ème , par extension, il prend la valeur de « qui est attribué sans contrepartie (comme une grace) »(1866)

Gracieux a eu  (1831,n.m) le sens de « bouffon de comédie » ; c’est alors un emprunt à l’espagnol gracioso « gracieux », attesté depuis le début du 17ème au sens d’ « acteurs spécialisé dans les rôles comiques ». Gracioso avait été emprunté en français en 1715.

  • L’adj a servi à former l’adverbe gracieusement (1302)
  • Gracieuseté n.f « manière aimable », (1462),
  • « Don gracieux » terme littéraire (1462)
  • Gracieuser  v.tr. , autrefois « traiter qqn avec grace » (1584) qui a pris le sens de « rendre gracieux » (1853 ;1881 ,pron.)

 

Disgrace n.f est un emprunt de la Renaissance (1539) à l’italien disgrazia composé de dis-, du latin dis- et grazia de même origine que le français grâce. Le français emprunte le sens d’ « événement malheureux » (1539), sorti d’usage. Le mot signifie encore aujourd’hui « perte de la faveur de qqun » (1564 ;17ème , en religion). Une troisième valeur « manque de grâces » (1564) est littéraire et a vieilli.

  • Le français a également repris à l’italien, au 16ème, un composé de grazia. Disgracié,iée adj et nom (1546), emprunté à l’italien disgraziato, a deux valeurs de disgrace (1601, disgracié de la nature) et a fourni Disgracier v.tr.(1552).
  • Disgracieux,euse adj formé d’après gracieux apparait au début du 16ème (1518, desgracieux) au sens de « désagréble », qui semble rare avant le 19ème et reste littéraire. L’adj s’applique surtout (attesté depuis 1578, mais anterieur) à une personne, une attitude qui manque de grace.
  • Disgracieusement adv dérivé est attesté plus tot (1518) avec cette valeur

Disgracieux a signifié aussi « d’une manière peu heureuse » (1752) et le dictionnaire de Trévoux le note comme un terme nouveau à la mode.

Dictionnaire historique de la langue française

 Nom féminin

Grace est un emprunt (v1050), précédé par la forme latine gratia (2ème moitié Xème siècle) au latin classique gratia « reconnaissance » (abstrait), « acte par lequel on s’acquiert de la reconnaissance », d’où « service rendu » ; le mot est fréquent dans la langue politique , pour « faveur, crédit, influence » puis « agrément, beauté, grâce », le latin chrétien ayant développé la valeur religieuse « faveur divine »

Gratia vient de l’adjectif latin gratus «accueilli avec faveur », « reconnaissant » => gratifier, gré

 

v  Grace, à partir du XIIème développe trois sens principaux conservés du latin : « reconnaissance », « ce qu’on accorde à qqn » et « agrément ». Grace signifie d’abord (v1050, par la Deu grace) « faveur de Dieu », « aide de Dieu qui rend l’homme capable de parvenir au salut », d’où plus tard les locutions an de grace (v1360), état de grace (1456), à la grace de Dieu (attesté anormalement tard 1872), Etat de grace a été repris en politique pour « situation où le pouvoir bénéficie d’une opinion favorable ».

 

Le mot dans le domaine profane a pris le sens latin de « faveur », spécialement de « pardon, remise d’une peine » (v1174-1176) et « disposition à faire es faveurs » (XIIIème). A partir  de ce sens sont construites une série de locutions :

-       Rentrer en grâce  (1538)

-       Faire grâce à qqn de qqch (1588, au propre et au figuré)

-       De grâce (1636), d’abord « par bonté »

-       Faire à qqn la grâce de «  le plaisir » (1636)

-       Trouver grâce « plaire » (1654)

-       Bonnes grâces (1657)

-       Coup de grâce « qui termine les souffrances » (1690 ; 1758 au figuré)

 

Grace s’emploie aussi pour « remerciement » (1135), spécialement dans la locution action de grace « témoignage de reconnaissance rendu à Dieu », d’où (fin XIIIème) par extension les graces  « prière de remerciement après le repas ». De là viennent par ellipse grâce (en soit rendue) à Dieu (1549), grace au ciel (1665) et la locution prépositive (1564) grâce à

Depuis le milieu du XIIème, grâce signifie enfin, par réemprunt au latin, « charme d’une chose », puis (fin XIIème) « d’une personne ». Au pluriel les graces de qqn signifie « ses attraits » (vieilli). Par extension, bonne (mauvaise) grace (XIVème) se dit d’un comportement qui plait (ou déplait) ; de là viennent avoir bonne (1584), mauvaise (1611) grace à et de bonne (mauvaise) grace (1637)

Au pluriel, les trois Graces désignent (1550) les trois déesses qui personnifiaient le don de plaire et graces signifie « manières gracieuses ». A cet emploi seul correspond l’adjectif gracieux.

 

Gracier v.tr. est probablement un emprunt au latin médiéval gratiare (formé sur gratia) plutôt qu’un dérivé de grace. Le verbe a d’abord signifié « rendre grace ( à Dieu) » (v.1050) puis « remettre une amende » (1336) et , attesté tardivement (1832), « faire grace à (un condamné) ».

D’où le dérivé (en droit) graciable adj (1690), d’abord au sens de « reconnaissable » (1311, attestation isolée).

 

Gracieux,ieuse adj. Est un emprunt ancien (1176) au latin gratiosus « qui est en faveur, accorde une faveur », « fait obtenu par faveur » dérivé de gratia.

L’adj signifie d’abord « qui témoigne de bienveillance » (1176) en parlant des personnes puis des choses (fin XIVème, saison gracieuse) ; ce sens a vieilli à la différence d’un autre sens médiéval « qui a de l’agrément » (1176-1181). Gracieux s’applique ensuite à une personne qui est aimable, cherche à etre agréable (av 1473). Vers 1530, l’adj signifie « qui accorde des graces à qqn », d’où en particulier gracieux souverain « qui accorde sa grace » (av 1778), acception disparue ; au 19ème , par extension, il prend la valeur de « qui est attribué sans contrepartie (comme une grace) »(1866)

Gracieux a eu  (1831,n.m) le sens de « bouffon de comédie » ; c’est alors un emprunt à l’espagnol gracioso « gracieux », attesté depuis le début du 17ème au sens d’ « acteurs spécialisé dans les rôles comiques ». Gracioso avait été emprunté en français en 1715.

  • L’adj a servi à former l’adverbe gracieusement (1302)
  • Gracieuseté n.f « manière aimable », (1462),
  • « Don gracieux » terme littéraire (1462)
  • Gracieuser  v.tr. , autrefois « traiter qqn avec grace » (1584) qui a pris le sens de « rendre gracieux » (1853 ;1881 ,pron.)

 

Disgrace n.f est un emprunt de la Renaissance (1539) à l’italien disgrazia composé de dis-, du latin dis- et grazia de même origine que le français grâce. Le français emprunte le sens d’ « événement malheureux » (1539), sorti d’usage. Le mot signifie encore aujourd’hui « perte de la faveur de qqun » (1564 ;17ème , en religion). Une troisième valeur « manque de grâces » (1564) est littéraire et a vieilli.

  • Le français a également repris à l’italien, au 16ème, un composé de grazia. Disgracié,iée adj et nom (1546), emprunté à l’italien disgraziato, a deux valeurs de disgrace (1601, disgracié de la nature) et a fourni Disgracier v.tr.(1552).
  • Disgracieux,euse adj formé d’après gracieux apparait au début du 16ème (1518, desgracieux) au sens de « désagréble », qui semble rare avant le 19ème et reste littéraire. L’adj s’applique surtout (attesté depuis 1578, mais anterieur) à une personne, une attitude qui manque de grace.
  • Disgracieusement adv dérivé est attesté plus tot (1518) avec cette valeur

Disgracieux a signifié aussi « d’une manière peu heureuse » (1752) et le dictionnaire de Trévoux le note comme un terme nouveau à la mode.

Liens utiles