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Fichte, Johann, Gottlieb

Publié le 16/04/2012

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Philosophe allemand, né à Rammenau/Lusace, mort à Berlin (1762- 1814). Fils d'un rubanier, élève des écoles de Meissen et de Pforta (1774- 1780). Etudes de théologie, droit et philosophie aux Universités de Iéna, Wittenberg, Leipzig (1780-1788). Professeur de philosophie à Iéna (1794-1799), à Erlangen (1805), à Berlin (1810-1814). En conséquence de la philosophie de Kant, Fichte développa une philosophie purement idéaliste et individuelle, qui fondait la personne sur la conscience de la liberté, acquise par le sens de la responsabilité et la morale; le monde réel ne lui semblait être que la matière, qui par sa résistance aidait à libérer les forces de l'individu. Ces idées conduisirent Fichte à un panthéisme, dont la défense opiniâtre causa sa démission à Iéna, et à la publication de traités justifiant la Révolution française et combattant ses ennemis conservateurs. Dans son livre Der geschlossene Handelsstaat (1800) il attribuait à l'Etat, instru- ment moral du peuple et expression de sa volonté, le droit de réglementer le travail qui, seul, pour Fichte, pouvait fonder la propriété et l'économie nationale; l'individualité suprême de l'Etat détenait le droit de limiter la liberté des individus et de l'économie privée dans un système d'économie publique autoritaire. La victoire de Napoléon en 1806-1807 et de son régime antilibéral amena Fichte, dans ses Reden an die deutsche Nation, à Berlin (1807-1808), à demander une réforme de l'humanité et de la société par l'emploi des méthodes pédagogiques de Pestalozzi dans toutes les écoles jusqu'à l'université; les Allemands étaient chargés de l'avant-garde dans la lutte pour la liberté et devenaient ainsi les champions du combat contre Napoléon. Participant à la fondation de l'Université de Berlin (1810), dont il fut le recteur en 1811-1812, Fichte célébra en 1813 la guerre de la Prusse comme le devoir historique du peuple. Réformé pour raison de santé, Fichte mourut d'une infection typhoïde, alors qu'il était garde-malade dans l'hôpital militaire de Berlin.

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« LoRSQU'EN 1791 Fichte fit le voyage de Konigsberg pour présenter à Kant son Essai d'une critique de toute révélation, il reconnaissait par cet hommage tout ce que sa propre pensée devait à l'idéalisme critique qui inspira sa vocation et son enthousiasme.

«Je vis dans un nouveau monde, dit une de ses lettres, depuis que j'ai lu la Critique de la raison pratique.

Elle ruine des propositions que je croyais irréfutables, prouve des choses que je croyais indémontrables, comme le concept de la liberté absolue, du devoir, etc., et tout cela me rend plus heureux.

Avant la Critique, il n'y avait pour moi d'autre système que celui de la nécessité.

Maintenant, on peut de nouveau écrire le mot de morale qu'auparavant il fallait rayer de tous les dictionnaires.

» Telle est la source de toute la philosophie de Fichte, tel est le sentiment libérateur que les formes les plus abstraites de la doctrine déploieront dans ses conséquences les plus diverses, mais auquel il faudra toujours revenir lorsqu'on voudra juger de la vérité d'une proposition.

L'ancienne philosophie dogmatique décidait du vrai en comparant nos représentations aux choses.

Fichte use d'un tout autre critère : il examine si les paroles correspondent à cette action originelle de la conscience dont l'activité morale est l'origine première.

Le style particulier de Fichte, la nouvelle méthode qu'il introduit en philosophie tiennent dans ce recours constant à une action pour légitimer nos jugements.

Sans doute, concevra-t-il cette action sous des formes différentes.

Mais il n'abandonnera jamais l'idée d'y trouver le fondement de toute vérité et de toute valeur.

Fichte emprunte donc à Kant, dans la mesure où l'idéalisme kantien suscite ou satisfait les exigences de l'action.

Kant avait démontré que la raison pure est originellement pratique et qu'elle ne remplit sa destinée véritable que lorsqu'elle fournit à l'agent moral les motifs de sa détermination.

Fichte pose au principe de sa philosophie le primat de la raison pratique.

Ce primat permet une morale et délivre aussi du scepticisme.

Car on n'est sceptique que pour rechercher la destination de la raison hors de son lieu naturel, non dans l'action, mais dans la connaissance.

Le sceptique compare sa représentation à une chose qu'il cherche à connaître, non à une activité qui lui est proposée.

Il part de l'être au lieu d'aller vers le devoir.

C'est parce qu'il oublie les leçons de la Critique de la raison pratique que Maimon aboutit au doute et qu'il doit supposer un entendement créateur et inconscient pour supporter notre entendement éclairé mais passif.

Un tel entendement ne pourra jamais parvenir à retrouver l'acte qui est caché sous l'inertie des choses.

Maimon ne considère que les produits de l'Intelligence et il oublie les créations de la volonté.

Il est sceptique parce qu'il est dogmatique, parce qu'il oublie le Moi au profit de l'être, parce qu'il se laisse prendre à l'illusion des choses au lieu de remonter à leur principe et à leur condition de possibilité dans le Moi.

Mais cette lecture nouvelle de la philosophie critique contraint Fichte à un changement de présentation qui est aussi un changement de méthode.

Les principes qui organisent la possibilité de l'expérience et de la connaissance apparaissent chez Kant dans un ordre arbitraire, comme des faits dont rien ne permet d'apercevoir la nécessité.

Or, si l'on veut éliminer toutes les formes du scepticisme, il convient de rechercher un critère pour organiser les principes de l'expérience même, et il faut douer le Moi transcendantal duquel ils dépendent d'un pouvoir de genèse et d'intuition tel qu'en les produisant il les connaisse et que penser et voir soient pour lui un seul et même acte.

Réfuter Maimon et substituer à l'analyse kantienne la genèse fichtéenne, c'est une même chose.

Fichte appelle cette méthode génétique l'intuition intellectuelle.

Elle devra saisir les « facultés » non plus comme des faits posés dans le Moi, mais comme des actes posés par lui.

Cette genèse des facultés par l'intuition intellectuelle semble surtout paradoxale dans le monde de la connaissance, où les objets s'imposent à nous et ne semblent conserver aucun souvenir de l'activité qui les a posés.

Le philosophe devra donc décrire la façon dont la conscience s'impose à elle-même la passivité.

Lorsque je connais, il me semble que le « Non-Moi actif détermine le. »

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