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La Fiction est-Elle le Meilleur moyen pour convaincre ?

Publié le 11/09/2011

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Les œuvres de fiction à visée argumentative, que ce soit des fables, des contes philosophiques ou des apologues, font appel au concret, à l’extrême et aux sentiments par l’utilisation du registre ironique, comique et pathétique. De plus, elles permettent de créer une distance au monde réel par le biais de personnages étrangers, voir même naïfs, et de nouveaux mondes. Le recours à la fiction est effectivement en bon moyen pour convaincre le lecteur mais n’est néanmoins peut être pas toujours le meilleur. Les œuvres de fiction admettent des limites quant à l’argumentation.   

« duvet de colibri » et les accueil par deux files chacune de mille musiciens.

Pour certains lecteurs, cette histoire estnon-plausible et totalement imaginaire.

De ce fait, il peut ne pas saisir la critique faite de la société cupide et de lareligion obscurantiste du XVIIIème.De plus, si celui-ci n'est pas attentif à l'histoire et fait une lecture quelque peu naïve il peut alors prendre la fictionau premier degré.

Par exemple dans Candide, Voltaire peint le mystérieux pays d'Eldorado qui repose surl'abondance, la richesse infini, la bonté et la générosité.

Dans ce pays les auberges sont gratuites et le roi unepersonne comme une autre.

En effet un lecteur peu attentif a de fortes chances, en lisant ce texte, de simplementremarquer le merveilleux pays qu'est Eldorado, un beau monde, un paradis terrestre.

Il pourrait même comparercette œuvre à un joli conte des Mille et Unes Nuit et passer totalement à coté du message, de la morale quel'auteur donne.

Dans ce cas-ci c'est une critique du pouvoir royal et de la religion qui est faite implicitement parVoltaire.

Par ailleurs, une fiction a pour caractéristique de laisser une grande liberté d'interprétation au lecteur, quipeut, d'une même œuvre tirer plusieurs conclusions.

Cela peut varier en fonction du lecteur.

Par exemple, à lalecture de Memnon de Voltaire.

Dans cet apologue, Voltaire met en scène un personnage, Memnon, qui conçoit unjour « le projet insensé d'être parfaitement sage » afin de parvenir au bonheur suprême.

Pour y parvenir, il décide neplus céder à aucunes passions, qu'elles soient humaines ou matérielles.

Mais il finit par faire inconsciemment lecontraire de ce dont il s'était interdit.

On pourrait alors en tirer trois leçon différentes : « Nous ne somme pas maîtrede notre destin .

», ou bien « La perfection n'est pas de notre monde.

», ou encore « Les passions font les malheursde l'Homme.

».

C'est d' ailleurs, l'opposé de la thèse développée par Madame du Châtelet dans le Discours sur lebonheur : « La vie ne vaut la peine d'être vécu sans passions ».

La possibilité d'interprétation variable d'un texte estégalement présente dans la fable de La Fontaine La Cigale et la Fourmis.

Il est difficile de prendre partie pour l'uneou l'autre, cela dépend alors simplement du lecteur, malgré la morale précise apportée à la fin de la fable.

Lesœuvres de fiction, si elles sont lues naïvement, peuvent être prises au premier degré et laissent d'autre part uneimportante liberté d'interprétation au lecteur.

Ce qui n'est pas efficace quant à l'argumentation.Un compromis entre les œuvres de fictions et les questions philosophiques doit être possible pour convaincre sansdépasser le lecteur par des histoires totalement exagérées et surréalistes.

L'essai pourrait en effet être une bonnealternative à cela.

Voltaire utilise entres autres ce genre littéraire, ses Lettres philosophiques de 1734 en sont unexemple évident.

Elles traitent de sujets différents dont l'auteur suggère un point de vu.

Par exemple Sur lecommerce, dans laquelle il affirme que le commerce est la cause de la prospérité et la puissance d'un pays.

Ou alorssur Le mondain, texte très provoquant pour l'époque dans laquelle Voltaire parle de la religion de manièreirrévérencieuse et fait l'apologie du luxe, ce qui, bien entendu, est contraire aux vertus chrétiennes.

Dans ceslettre, Voltaire défend son point de vu de manière argumenté en tirant ses exemples de la réalité ou de l'histoiresans prétendre épuiser le sujet, faire le tour de la question.

Il traite le sujet de manière ouverte, ce qui peut menerà une discussion.

C'est bel et bien le principe et le but de l'essai.

Les faits réels ou historiques ne peuvent êtrecontestés par le lecteur qui est alors éventuellement facilement convaincu.

De plus, l'essai traite d'un sujet demanière ouverte, sans que l'auteur prétendre affirmer une vérité absolu et indéniable, ainsi le lecteur est plus apte àle croire puisque l'auteur semble apporter des propos réfléchis mais pas forcément véridiques, cela leur donne dupoids.

C'est exactement ce que fait Rousseau dans le Discours sur l'inégalité dans laquelle il fait appel à l'imaginationet à la raison du lecteur en peignant le tableau contrasté du bonheur des sauvages et du malheur des civilisés..Pour donner du poids à sa thèse il se présente comme philosophe, ce qui suggère le sérieux et le raisonnable : il faitdonc aussitôt appel à la raison du lecteur.

Puis il donne prudemment, par l'utilisation de modalisateurs, ses idées,son point de vu sur le sujet.

L'essai fait appel à la raison et à la confiance du lecteur pour le convaincre. Les œuvres de fiction sont un bon recours pour convaincre le lecteur dans le sens où elle permet d'exagérer, depousser l'histoire à l'extrême tout en restant parfois dans des histoires ou des exemples concrets.

Elle fait égalementappel aux sentiments du lecteur de part ses éventuels registres pathétiques, ironiques, voir comique, cela permet dele persuader.

De plus elle a le pouvoir de créer une distance à la réalité en choisissant par exemple pour personnageprincipale un étranger ou bien en créant un nouveau monde.

Cependant, elles admettent des limites quant àl'argumentation et ne sont toujours pas le meilleur moyen convaincre.

Parfois la fiction dépasse de trop loin laréalité, et de ce fait, le lecteur ne la prend plus au sérieux en sachant pertinemment que les faits racontés sontfictifs et ne peuvent pas réellement arriver.

Elles laissent par ailleurs une importante liberté d'interprétation aulecteur qui ne comprend alors pas forcément le message que l'auteur veut faire passer.

L'essai est en revanche unbon moyen pour convaincre en faisant appel à la raison et en démontrant les pensées de l'auteur par des faits réelsou historique.

En effet, d'autres genres littéraires parviennent plus aisément de convaincre le lecteur on note entresautres l'essai, le poème polémique ou encore le pamphlet.. »

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